Les deux loups émergèrent de l'orée du bois, couverts de boue. Il avait plu durant la nuit, et ni l'un ni l'autre n'avaient prit conscience de l'avertissement que constituait l'odeur d'humidité transpirant de l'atmosphère.
Andreaa , depuis peu, avait vu ses capacités franchement croître, au point que Caalum, qui avait voulu lui laisser de l'avance, n'était pas parvenu à la rattraper.
Bien trop heureuse et revigorée par une telle constatation, et s'était retournée, observant le loup blond qui la poursuivait, et avait continué sa fuite, en marche arrière.
Une marche arrière qui s'était arrêtée dans la minute, sachant qu'elle avait trébuché sur une racine, et que Caalum s'était empressée de profiter de son avantage.
Elle était tombée les fesses dans la terre mouillée, mélange de feuilles mortes et d'herbe jaunies, puis s'était retrouvée étalée sur le dos quand son âme sœur s'était assis à califourchon sur son bassin. Il avait tenté de maintenir ses mains au dessus de sa tête, et de l'empêcher de le frapper avec ses pieds, mais la louve, un peu moins fatiguée, et définitivement décidée à ne pas perdre cette joute, était parvenue à échanger leur position, ce qui avait marqué le début d'une bataille brouillon et ridicule au milieu de la forêt.
Il prenait chacun l'avantage à leur tour, recouvrant leur adversaire d'encore plus de boue, alors qu'ils roulaient sur le sol, se jetaient de la terre, tout en riant à gorge déployée.
Le soleil était doux, l'air frais, les plongeant dans un décore sublime et romantique, au teintes rougeâtres de l'automne, ce qui les avaient inévitablement conduit à transformer leur combat, en une étreinte un peu plus différente.
La main dans celle du blond, se dirigeant vers le balcon menant à sa chambre, sous les regards tantôt ahurit, amuses, ou attendrit des loups de la meute, Andreea sentit qu'un nouveau sentiment commençait à naître dans son cœur, autres que ceux provoqués par leur lien d'âme sœur.
Elle jeta un coup d'œil en biais à l'expression apaisée recouverte de boue de Caalum, dont le regard brillant reflétait des émotions qui lui coupèrent le souffle. Il sentait que quelque chose changeait entre eux, et, en remarquant la moue pensive de la louve, le jeune alpha sut que c'était réciproque.
Et après ce qu'il s'était passé dans les bois, malgré ce qu'avait dit Andreea, il pensa que rien ne pourrait venir assombrir la lumière qui venait réchauffer son cœur. Une lumière que seule la fille qui marchant à ses côtés, pouvait faire luire de manière aussi intense.
Il lâcha sa main, et la passa dans son dos, sans prêter attention à la sensation de son t-shirt sale et trempé. Même couverte de terre, les cheveux parsemés de terre, de feuilles, et de brindilles , il la trouvait belle. A couper le souffle. Il ne doutait pas qu'il était probablement, en partie, aveuglé par leur lien, mais il n'en avait rien à faire. Même si leur histoire n'entait que le résultat d'un coup calculée du destin et de la magie, il appréciait trop les émotions qu'elle lui faisait ressentir pour remettre leur compatibilité en question.
Il se pencha prêt de son oreille pour lui faire une proposition.
- Vendredi, 19 heures, je t'invite à dîner.
Enfin, selon sa définition d'une proposition.
- C'est une question ? Plaisanta Andreea, un peu surprise par sa demande soudaine.
Caalum sourit, et malgré la boue, et l'embrassa sur le coin de la mâchoire .
- Tu veux dire non ? Répliqua-t-il en l'embrassant une nouvelle fois, cette fois sur la joue.
Andreaa resta muette, sentant ses lèvres se poser une nouvelle fois sur sa peau, sur le coin de sa bouche.
Elle ferma les paupières, cette sensation la ramenant dans la forêt, où la situation, pendant un moment avait totalement échappée à leur contrôle.
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L'héritière de la lune, Tome 1 : le conte des deux sorcières
مستذئبAndrea, jeune louve de 17 ans, cache un secret. Différente en bien des points des autres membres de sa meute et de sa famille, Andreea a appris à vivre cachée. Dissimulant sa puissance et l'étrange apparence de sa louve aux yeux des autres, Andree...