Chapitre I) sa vie, son œuvre et son intérêt pour la mystique chrétienne

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(...) Conformément à la théosophie et à la kabbale juive et chrétienne, non seulement la connaissance des lois de Dieu est autorisée mais elle est susceptible de progresser dans le temps. Seule l'intuition est apte à nous faire appréhender les mystères divins et ceux de l'homme. À l'instar de Pascal, Berdiaev refuse l'impérialisme de la raison, sans la dénigrer toutefois, il en dénonce les limites. La vérité humaine et divine n'est pas d'ordre logique, elle n'est pas écrite en langage mathématique, elle contient en revanche une part d'irrationnel. Il reconnaît l'importance des symboles sur les concepts, la connaissance religieuse est par essence symbolique, le symbole exprimerait de façon plus adéquate le langage religieux et surtout mystique. De plus, la connaissance de Dieu ne se prouve pas, elle se ressent de l'intérieur. Fidèle à la mystique de Maître Eckhart et de Böhme, Berdiaev évoque une naissance de Dieu dans l'âme humaine et vice et versa, de l'homme en Dieu. L'homme et Dieu ont besoin l'un de l'autre pour avoir pleinement conscience d'eux-mêmes et pour évoluer. Cette idée totalement inhabituelle est considérée comme hérétique eu égard aux conceptions théologiques traditionnelles d'un Dieu non seulement parfait mais également immuable et statique. Dans sa première étude sur Böhme le philosophe russe insiste sur le fait que le mystique allemand « (...) arrive à la connaissance de Dieu et du monde par l'homme. ».

Nicolas Berdiaev, Liberté et Créativité : les nouveaux défis de l'homme moderneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant