Je n'évoquerai pas le nom de cette personne dans ce journal, je tiens à ce que seule celle ci puisse se reconnaître. Comme depuis le début de ma vie, il m'arrivait des choses dont personne n'auraient pu soupçonner l'événement. Si ma vie était un film, son réalisateur serait Charlie Chaplin. Ma mère me forçait depuis tout petit à aller avec elle le dimanche à son église, plutôt que de me laisser un de mes seules deux jours où je pouvais dormir. Bon ceci dit, je dormais pendant le culte, par chance, le pasteur avait une voix des plus soporifiques. Les gens là bas étaient des robots, tous formatés au point de littéralement ressembler à des moutons, des brebis égarées, incapables de penser par elle même, toujours à croire n'importe quels mots prononcés par leur dirigeant, ma mère la première. Comme je n'étais pas dans leur danse, tous, surtout les enfants, me regardaient avec une certaine noirceur, et cela ... eh bien ma fois ... m'encourageait à dormir ! Mais un jour, je l'ai vu. Elle était là, timide, au fond d'une pièce, elle me voyait arriver de mon fond à moi. Ici, en cet instant, toutes les horloges du monde avaient cessées de battre. Seul le muscle à l'intérieur de ma poitrine avait le droit de résonance. Et plus je m'approchais d'elle, plus le miroir de mon âme s'estompait pour laisser la sienne me prendre dans ses bras. Il n'existait pareille regard ailleurs sur terre, égalant aussi bien la profondeur d'un trou noir, vous absorbant de toute son apaisante attraction.
Si seulement vous saviez, à déjà cet instant, mon sort était scellé, j'aurais pu mourir pour entendre le son de sa voix, heureusement je n'en ai pas eu besoin. Lorsque des millénaires plus tard et 1 seconde à la fois, je me retrouvais prêt d'elle, même le plus parfait des idiots auraient compris en me voyant, que j'aurais pu tuer pour que nous ne soyons plus jamais séparés.
