Chapitre 1

269 6 0
                                    

The Boss - Chapitre 1

Courir après le temps. Courir après une vie que l'on ne choisit pas mais qui nous permet de ne pas perdre pied dans un monde qui ne dort pas. La Corée du Sud, un petit pays du pacifique en constante évolution qui cherche à distancer ses concurrents. Séoul, une capitale dynamique de plus de 9 millions d'habitants qui ne laisse pas de place aux plus lents. Depuis toujours, la loi de la jungle y règne. L'excès, les diktats de la beauté, la concurrence, la corruption, le culte de la réussite et du corps sont omniprésents. A qui saura se faire une place dans cette société sans pitié pour les plus faibles.

Il est souvent dit que notre destin est déterminé par l'endroit où l'on naît et qu'il y a un chemin logique à suivre dès lors, que tout est déjà écrit et qu'il ne sert à rien de se laisser aller à des rêves futiles. Se démarquer dit-on, n'est pas acceptable dans une société qui prône le conformisme. Mais au fond, chaque être humain n'a-t-il pas le pouvoir de transgresser les règles? Pourquoi suivre un chemin tracé lorsque l'on peut faire tellement plus?

~~~~

Septembre.

A Séoul, dans le quartier d'Itaewon, se dressait un petit immeuble blanc de quatre étages au milieu d'une rue très animée de jour comme de nuit. Des bars, des restaurants et magasins en tout genre longeaient la rue embouteillée. Dès l'aube, les bars se séparaient de leurs derniers clients relayés par les vendeurs qui plaçaient leurs pancartes colorées le long des trottoirs pour attirer l'œil des passants.

Au même moment, au 2e étage du fameux immeuble, un réveil retentit dans l'un des appartements. 7h. Une main se glissa hors de la couette épaisse pour attraper le portable qui résonnait et vibrait dans la petite chambre. Le silence se fit, puis le corps sous la couette se redressa. Un jeune homme encore endormi bâilla à s'en décrocher la mâchoire et passa une main dans ses cheveux chocolats en bataille. Il prit de nouveau son portable en main et vérifia les dernières nouvelles sur les réseaux sociaux. Une bonne demi-heure après, il se décida enfin à se lever. Titubant légèrement, il se dirigea vers la fenêtre de sa chambre et ouvrit les volets. La lumière était aveuglante. Le soleil était déjà haut dans le ciel bleu dégagé. Une bonne journée en perspective. Content, le jeune homme se dirigea vers la salle de bain pour faire sa toilette.

Aujourd'hui était un jour spécial. Il ne fallait absolument pas être en retard. Après une bonne toilette, un costard enfilé, un coiffage rapide et un petit déjeuner avalé, la porte fut claquée. Une petite mallette sous le bras, des earbuds dans les oreilles et le téléphone dans une main, le jeune brun marcha rapidement vers la station de métro la plus proche. Parce que oui, lui qui voulait être à l'heure s'était perdu sur les réseaux sociaux, d'où la démarche militaire. Une fois monté dans une rame de métro à moitié pleine, il se permit de souffler. Il lui faudrait 25 minutes pour arriver à destination.

Gangnam. Un quartier huppé de Séoul aux résidences luxueuses et un quartier d'affaires dynamique. D'un pas assuré, le jeune brun sortit de la bouche de métro et slaloma entre les gens, les gratte-ciels se dessinant petit à petit. 8H40. Presque essoufflé, le bâtiment recherché se dressa finalement devant lui. Une tour de verre d'environ 50 étages qui brillait sous les rayons du soleil. Tout en haut, en grosses lettres capitales se dressait le nom de la compagnie. UPTECH.

Soulagé d'avoir pu arriver en avance, le jeune homme avança à pas tranquilles vers l'entrée. Il se dirigea vers l'accueil et fut reçu par une jeune hôtesse souriante qui lui indiqua l'étage où il devait se rendre. Il emprunta l'un des ascenseurs et en profita pour se recoiffer et arranger sa cravate. Il retira ses écouteurs et les rangea dans sa mallette. Arrivé au 12e étage, il s'aperçut que le couloir était déjà rempli de monde. Ici et là, des hommes et des femmes d'à peu près son âge étaient assis sur des chaises contre le mur et patientaient en silence. Personne ne leva la tête de son occupation. Le jeune homme finit par trouver une chaise vide et décida de s'y asseoir. Il leva le bras pour regarder l'heure sur sa montre. 8H49. Encore une dizaine de minutes. Il sortit alors son portable et traîna sur les réseaux sociaux jusqu'au moment venu.

The BossOù les histoires vivent. Découvrez maintenant