Yin & Yang (Partie 1)

Dumbledore

En sortant de la cheminée et dans son bureau, Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore enleva les cendres de ses robes avec le moindre mouvement de sa baguette. Depuis l'évasion de Pettigrew, il rebondissait entre Poudlard, le ministère et même l'ICW à Genève. Les voyages constants et les nuits blanches étaient épuisantes, mais également nécessaires. Retirant le petit retourneur de temps autour de son cou, Albus envisagea de revenir en arrière de quelques heures et de se reposer avant d'avoir besoin de regarder par-dessus les candidats pour les postes ouverts de Défense et de Soins des Créatures Magiques.

La plus brève bouffée de soufre fit réfléchir Albus. C'était comme si quelque chose avait été brûlé récemment.

Un doux trille de Fumseck renforça sa résolution, et Albus repoussa cette étrange pensée au fond de son esprit. Se sentant mieux qu'il ne l'avait fait depuis des jours, Albus caressa le dos de son Phénix avec appréciation. Remarquant quelques plumes assombries, Albus dit, "Votre jour brûlant approche plus vite que je ne l'avais prévu. Peut-être que la bataille avec le Basilic vous a pris plus que ce que nous pensions."

Fumseck mordilla joyeusement les doigts de son propriétaire.

"Je sais, je sais," dit Albus d'un ton taquin, "tu es une créature puissante qui combat les basilics. Tu n'as besoin de personne pour s'occuper de toi."

S'enflammant, Fumseck disparut un moment avant de réapparaître avec un magazine entre ses serres.

"Et qu'est ce que c'est?" Demanda Albus avec amusement, acceptant le magazine de son familier.

Assis derrière son bureau, Dumbledore lut la petite note sur la couverture du magazine de Lily Potter.

Si quelqu'un regardait Albus Dumbledore alors qu'il lisait l'article sur la réussite de Harry Potter, il aurait été surpris de la réaction du directeur à l'article. Albus s'était toujours tenu d'abord comme un éducateur, et il était bien connu pour célébrer les réalisations de ses élèves et amis. Par conséquent, il était très étrange de ne voir même pas la moindre trace de fierté sur son visage; cependant, alors qu'il n'y avait aucun signe extérieur de bonheur, Dumbledore ne semblait en aucun cas contrarié ou déçu. L'homme a simplement lu l'article avec un visage toujours vide, dépourvu d'émotion. Le seul signe que Dumbledore était même affecté par ce qu'il lisait était le moindre soupçon de scintillement dans ses yeux alors qu'il lisait la découverte de son pseudo-petit-fils dans Transfiguration.

Dès qu'il eut terminé l'article, Dumbledore posa le magazine et écrivit rapidement une note de félicitations à Harry pour son exploit.

«Ça vous dérange, Fumseck? Demanda Dumbledore, tendant la lettre à son familier.

Fumseck regarda son maître avec hésitation et laissa échapper un éclat de chanson avant de prendre la note et de s'enflammer pour remettre la lettre à Harry Potter.

Avec un soupir, Albus regarda vers ses quartiers avec une expression découragée sur le visage. Les gens de Durmstrang n'étaient pas les seuls à conserver des souvenirs de Gellert Grindelwald.

Atteignant ses robes, Albus retira un petit retourneur de temps. Il fit deux tours à l'appareil et sentit la chair de poule monter sur ses bras alors que la magie de l'appareil s'activait pour lui faire passer deux heures dans le passé. Avec un mouvement désinvolte de sa baguette, il lança un sort d'intimité sur sa porte et bloqua sa cheminette, avant de se lever et de marcher vers ses quartiers.

Ignorant les divers objets et appareils enchantés qui se trouvaient autour de sa chambre, Albus se dirigea vers un petit portrait moldu d'un voilier et agita sa baguette. Le portrait commença à se déformer et à se déplacer devant les yeux de Dumbledore, et une seule étagère de livres apparut devant lui. Retirant un petit journal relié en cuir, Dumbledore reconfigura les livres et l'étagère dans le portrait.

Passant un doigt le long du dos du journal, les yeux bleus d'Albus étaient dépourvus de leur gaieté typique.

Dans un allemand impeccable, Albus cracha "Für das größere Wohl."

Sans aucune autre incitation, le livre s'est ouvert, exposant bien en évidence l'inscription sur la première page à la vue de tous.

La magie et les connaissances contenues dans ce livre sont consacrées aux sorciers et aux sorcières du monde. Ce que nous commençons ici à Godric's Hollow se répandra dans le monde entier. Moi, Gellert Grindelwald, et moi, Albus Dumbledore acceptons d'engager nos vies, notre magie et nos âmes éternelles à la réalisation des principes suivants:

Qu'aucun sorcier ou sorcière ne devrait être forcé de cacher ce qu'ils sont.

Qu'aucun Moldu ne devrait être libre de harceler, blesser ou rabaisser ceux qui ont de la magie.

Qu'aucun sorcier ou sorcière ne se soumettra JAMAIS à la volonté d'un Moldu, car ce sont les êtres inférieurs.

Ce que nous faisons maintenant, c'est pour le plus grand bien.

Tournant la page, Albus regarda la petite photo de deux jeunes hommes debout épaule contre épaule avec de larges sourires sur leurs visages. Albus regarda impassiblement Gellert rire de quelque chose avant de mettre son bras sur une version beaucoup plus jeune de lui-même. Les yeux plissés, Albus laissa tomber le livre sur le sol et sortit sa baguette.

Avec la pointe de sa baguette pointant directement sur le petit livre, Albus hésita un instant avant qu'une explosion de flammes bleues jaillisse du bâton de mort, et le livre commença immédiatement à brûler.

Les yeux bleus glacés d'Albus reflétaient le feu, et il ne détourna jamais les yeux du livre en feu jusqu'à ce qu'il ne reste qu'un petit tas de cendres sur le sol de sa chambre. Avec un coup de baguette impatient, Dumbeldore fit disparaître les restes.

Laissant un souffle qu'il n'avait pas réalisé qu'il avait retenu, Albus commença à se préparer à dormir. Remarquant son image usée dans un miroir, il réalisa brusquement à quel point il était fatigué.

Cela ne ferait tout simplement pas.

Il ne pouvait plus s'attarder sur les rêves du passé, pas quand le présent avait tellement besoin de lui.