28. Doutes

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Je suis passablement énervée après non seulement les explications foireuses de Hinata sur le bien-fondé de ses actes mais aussi par Naruto !! Sa solidarité inconditionnelle envers Sasuke m'exaspère à cet instant. De ce que j'ai pu comprendre, le coup d'envoyer Kakashi à Ame est un coup monté par Sasuke !! Il a dû lui sortir tout un laïus sur comment il voulait me reconquérir et qu'est-ce qu'ils ont trouvé : l'envoyer à l'autre bout du monde !!! Ah j'ai envie d'hurler ma rage de n'être encore une fois considérée que comme un trophée à s'approprier !! Et c'est quoi ces reproches et ces sous-entendus sur ma relation avec l'homme à mes côtés !! Depuis quand Naruto se soucie-t-il de ça !!? Je peux comprendre que cela le choque car il a toujours cru à l'immortalité du SasuSaku comme il aimait bien nous appeler. Mais quand même de là, à suggérer que ...

La voix du conducteur me sort de mes réflexions silencieuses :

Où souhaitez-vous aller ? Il est presque une heure du matin ....

Un endroit où je pourrai oublier cette soirée. Je réponds presque en soupirant d'exaspération et de lassitude de cette fichue soirée

Vous êtes sûre ? Me demande-t-il doucement.

Je devrai apprécier sa bienveillance en sa question mais je suis trop sur les nerfs pour réagir poliment et je m'emporte aussi contre lui !! Qu'est-ce qu'ils ont tous à douter de mes choix ?!? Pourtant Kakashi ne s'offusque pas. Et accepte ma demande : celle de m'amuser pour oublier cette maudite soirée. Mais je ne reconnais pas la route, nous ne sommes pas en plein cœur de Konoha mais clairement en dehors et lorsqu'enfin nous arrivons à destination je me pose soudainement cette question : mais où sommes-nous ?

Un mélange d'angoisse et d'incompréhension fait son apparition dans mon esprit. Mon cœur s'accélère et mon ventre se noue. Je me retourne vers l'homme qui n'a pas encore arrêté le contact depuis qu'il est garé :

Où sommes-nous ? Je ne connais pas cet endroit ? Demandé-je tout à coup effrayée, réalisant que je suis avec mon supérieur hors du contexte du travail, que je suis seule avec lui, quelque part en dehors de la ville. Personne ne sait où je suis et ...

Je peux vous ramener chez vous Sakura si vous le souhaitez. me dit il d'une voix plus grave, pesant chacun de ses mots pour que je sois sûre de comprendre.

Je ... dites-moi seulement où nous sommes. Je n'y suis jamais venue. Je réponds le plus calmement possible, essayant de ne pas faire transparaître cette peur irrationnelle qui me prend les tripes.

Cela ne m'étonne guère. On n'entre pas comme ça au Sharingan. - dit il en souriant de façon très énigmatique. Le nom du lieu me parle sans me parler. J'essaye de réfléchir mais rien ne me vient. Nous nous dévisageons, malgré le peu de lumière qui éclairent l'habitacle du véhicule. Combien de temps je l'ignore, mais tout semble suspendu jusqu'à ce qu'il se repositionne au volant et reprend la route.

Je vais vous ramener chez vous Sakura. Noyer votre colère dans l'alcool n'est pas une solution. Et.... (Il Semble chercher ses mots pour ne pas me brusquer) ce n'était pas une bonne idée de vous emmener là-bas... Et je vois bien vous êtes mal à l'aise.

Non pas du tout !! M'écrié-je trop rapidement trahissant du coup la vérité de mon état.

Vous voyez ! J'ai raison. Je vous ramène, c'est la meilleure chose à faire.

Je ne trouve rien à redire, il a surement raison. Je suis finalement épuisée. Trop de choses se bousculent dans ma tête. Et cette partie de phrase d'Hinata ne cesse de tourner dans mon esprit "avez vous discutez ..."  . Il semble évident que non.

Durant notre relation, nous n'avons que très peu discuté de choses sérieuses. Sasuke n'est pas bavard. Il est même mutique. Et dès l'instant où nous nous sommes installés ensemble nous nous sommes murés dans le silence et les banalités. Bonjour/bonsoir, bien dormi/bien travaillé ? ....

Il ne m'a pourtant jamais empêcher de parler. Il m'écoutait - attentivement peut-être pas - mais suffisamment pour avoir des interactions avec moi. Parfois quand j'essayais d'aborder certains sujet de conversation, notamment sur ce que je ressentais, mais qu'il n'était pas disposé à écouter il coupait court : Sakura arrête de t'angoisser pour rien. Je t'aime et c'est suffisant !"

Et je me contentais de ça. Convaincue qu'il avait raison et que je n'avais pas à me poser des questions. Juste le croire. Et accepter cette vie que l'on avait. Étions nous heureux ? Je ne sais pas à y réfléchir...

Sakura ? Sakura ? Nous sommes arrivés ... me sort la voix grave de Kakashi. Je me reconnecte à la réalité et constate que oui. Nous sommes bien en bas de mon immeuble.

Ça va aller ? Vous ... vous n'avez pas dit un mot depuis que nous sommes partis. S'enquiert-il avec douceur. Ma poitrine se serre alors que je m'apprête à parler, mes émotions sont confuses en cet instant : dois-je parler librement ou me taire ?

Qu'est-ce que aimer après tout ? Demandé-je sérieusement.

Pardon ? Que voulez vous dire Sakura ? Me demande-t-il surpris ce qui me « réveille » de mes réflexions internes.

Excusez-moi. Je ne voulais pas vous déranger avec mes questions. Je me tourne pour me détacher afin de sortir du véhicule mais je suis stoppée dans mon geste par la main du grisé qui se pose délicatement sur la mienne.

Vous ne me dérangez pas Sakura. Je ne comprends pas juste le sens de votre question. Et je ne peux donc pas vous y répondre.

J'hésite alors. Encore. Mais je retire ma main de la sienne, trop perturbée de ce contact furtif alors que mon cœur se noue et accélère en même temps, me provoquant une sensation de compression thoracique.

Non ce n'est rien. Vous avez raison, je ne suis pas en état de sortir. Merci de m'avoir ramenée chez moi, Kakashi. Mon corps s'avance naturellement et je dépose un rapide baiser sur sa joue avant de me reculer et de glisser en dehors de l'habitacle. Je me penche à la fenêtre, une fois la portière refermée, et je lui adresse un petit geste de la main pour le saluer.

Reposez-vous Sakura. N'hésitez pas à me contacter si vous avez besoin de quoique ce soit... me dit l'homme de sa voix calme et posée, avec un léger sourire qui fait encore serrer mon cœur. Je me décide enfin à rentrer chez moi, la tête à la fois vide et pleine de pensées toutes aussi contradictoires les unes que les autres.
Je décide de me coucher. Demain sera un autre jour.

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A suivre

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