Chapitre 1: Le job (ou comment se faire embaucher malgré soi!!!)

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Chapitre 1: Le job (ou comment se faire embaucher malgré soi!!!)

-Et merde!

Cette grossièreté sans nom qui venait de sortir de ma bouche, qualifiait ce que j'étais en train de lire, une lettre de mutation:

Mlle Kyra Kurtdis,

Je vous prie de bien vouloir m'excuser d'écourter vos vacances,

mais pourriez-vous avoir l’obligeance de rejoindre le Château de Brocéliande .

Il se pourrait que la directrice de cet établissement, Mme Talitsaum, ai besoin d'un remplaçant.

En effet, le mentor des apprentis chasseurs de première année, est décédé suite à une chasse non-autorisée et difficile à effectuer (pour tout vous dire il s'agit de la quête que vous n'avez pas réussi à finir). A présent, ses élèves n'ont plus reçu de formation depuis 1 mois, sachant que leur mentor est décédé le 15 septembre, étant la meilleure de votre génération, veuillez avoir l'amabilité de rejoindre cette école le plus tôt possible.

Veuillez agréer, Mademoiselle, mes sincère salutation.

Le Conseiller des chasseurs.

Super, comme si j'allais retourner là-bas. Je regardais le salon-salle-à-manger-cuisine-chambre dans lequel je passais les trois-quarts de mon temps libre, mon katana était soigneusement posé sur le canapé à coté de moi, sur la table basse encombrée, était casée divers fioles contenant d'étranges potions faites tôt ce matin (qui me seront utiles un jour ou l'autre), un mortier et son pilon, un alambic, ma chaîne en argent où pend une petite hache à deux lames aussi en argent qui brille d'un éclat froid et un miroir. Dans cette glace, je vit mon reflet, mes cheveux châtains au reflets auburn/dorés/roux (super couleur, surtout quand on croit que je suis rousse foncé...) coupés courts sont encore en bataille sauf deux mèches assez longues pour faire des nattes qui pendouillent de chaque cotés de mon visage, mes yeux couleur bruns orangés qui changent d'intensité selon la météo, ce qui est drôlement pratique, ont cet éclat de malice et de gaieté qui apparaissait à chaque fois qu'un défi m'est donné, mes lèvres charnues, mes sourcils naturellement bien dessinés, mes cils longs et épais, mon nez plutôt banal, et ce tatouage représentant un calice entouré de deux serpents entièrement noir avec une émeraude entre les deux têtes de serpents, symbole très important pour les chasseurs qui apporte respect et admiration de la part des autres, que je porte à la joue gauche.

Ce visage joyeux, et un peu provoquant, ne ressemblait pas du tout à celui que j'arborais lorsque je n'était qu'une apprentie, un masque où la peur et l'angoisse se voyaient comme la truffe au milieu du museau d'un chien. Mais, je suis différente à présent et ce n'est pas cette harpie de Talitsaum qui allait me gâcher cette année de liberté, et sûrement d'autres, que j'ai durement gagné. Je relit plusieurs fois cette lettre avant de me faire une évidence : il n'y avait pas d'échappatoire , je soupirai et commençai à faire mes valises, et moi qui appréciai Marseille seulement maintenant! Je n'avais pas beaucoup d'affaires ce fut donc rapide, je pris mon katana et le passa à ma ceinture, coté gauche, avant de partir, je mis dans mon sac à bandoulière le restes de mes effets qui se trouvaient sur la table basse et mis mon collier en argent. Le picotement de ma peau au contact du métal est très désagréable, mais bon, je n'ai pas le choix.

Il fallait que je me dépêche le train Marseille-Rennes arrivait toujours avec cinq minutes d'avance et repartait dans la minute qui suivait, et j'étais plutôt en retard. Je descendais déjà les escaliers de mon appart' que le bus pour la gare s'arrêtait, j'en avais de la chance!!!Je m'installa sur un siège coté fenêtre, essoufflée. Ma présence dans ce transport fut très vite remarquée et tout les passants me regardèrent mi-étonnés, mi-effrayés. Je soupirai, une fois de plus mon tatouage sur la joue et mon regard attiraient l'attention, parfois je me demandais vraiment pourquoi j'avais choisi ce job. Le trajet dura plus longtemps que je le croyais, assez long, en tout cas, pour être observée et filmée par des ados surexcités. Si seulement ils savaient qui les protègent lorsqu'ils dorment, proies vulnérables qui ne voient pas la Mort se rapprocher inexorablement d'eux, attendant le moment de faucher leurs âmes bonnes ou mauvaises. Je chassais mes pensées sombres. « N'y pense plus ! »Le bus s’arrêta, le chauffeur, pressé de me voir partir, klaxonna. Je sursautai, le fusillai du regard et descendis du bus, les humains n'ont aucun respect pour les leurs, et ceux qui les côtoient. Je me mis a courir, encore, les humains ont cette fâcheuse tendance à vouloir aller plus vite qu'ils ne le peuvent. Le train était là, le coup de sifflet que j'entendis, annonçait son départ. J'eus juste le temps de grimper dans le troisième wagon, essoufflée. Ça ne me ressemblait pas d’être fatiguée après un simple footing. « Il faudra que je me remette au niveau. »Le wagon était presque vide, je pris place en face d'une vielle dame et d'une gamine âgée de huit ans, a mon avis. Le trajet fut calme, je piquais du nez quand je me suis rendue compte que l'enfant me regardait avec de grands yeux, ou, plutôt, elle fixait mon katana, posé sur mes genoux, et mon tatouage sur la joue. Je lui souris, la vielle dame remarqua l'échange silencieux entre nous et, choquée, réprimanda l'enfant qui bouda aussitôt. Le regard que me jetait la femme âgée, m'accusait de mauvais comportement avec la jeunesse, je haussa les épaules, lui prouvant que je m'en fichais complètement et je m'endormis.

Le trajet dura 7 heures, j'étais encore fatiguée en descendant du véhicule. Ce que j'aurais pu donner pour ne pas revenir ici, c'était la région que je détestais le plus, et qui m'émerveillais. Je regardai le panneau des horaires : une ligne de TER se rendait à Broceliande. Je le pris aussitôt, pressée d'en finir avec la formation de ces apprentis. Le temps passa à la vitesse de l'éclair. Il faisait nuit noire a présent, heureusement la lune n'était pas là donc je pouvais aller a l'école sans être vue par des passants. Je connaissais le chemin par cœur. A vrai dire le chemin est tellement évident que les gens ne le trouvent pas! La foret était paisible et calme, je pouvais sentir l'énergie qui se déplaçait d'arbre en arbre avec un tel calme, sans les turbulences provoquées par les touristes et autres humains, cette foret devient un paradis...et un enfer. Je me suis toujours demandée: « pourquoi dans une foret? », je me le demande encore. En fait, les forêts sont les terrains de chasse favoris des créatures de la nuit. Je marchais encore, je prenais mon temps en fait, l'autre chouette détestait les retards, je voulais l'exaspérer maintenant elle ne pouvait rien contre moi, je suis une chasseuse accomplie. Ah! Les étoiles apparaissaient paresseusement rendant la foret encore plus magnifique qu'avant. Ça me donnait envie de danser et de rire, c'est ce que je fis, je tournais sur moi même, l'éclat de mon médaillon dansait avec celui des étoiles, je me mis a rire et courus. Je m'arrêtai aussitôt en voyant de la lumière a travers les arbres:

j'étais arrivée.

Journal d'un chasseur peu ordinaire: 1- L'école de BrocéliandeWhere stories live. Discover now