Chapitre 7: Combat De Coqs

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Darren

_Ma mère était tellement énervée qu'elle nous a privé de sortie pendant plus d'un mois, dit-elle les larmes aux yeux. Et elle a crié toute la soirée dans la maison "C'est pour ça que vous avez besoin d'une babysitter".

Elle partit dans un fou rire et je la suivis. Son rire était mélodieux, ses traits détendus et ses épaules se secouaient légèrement sous les spasmes de sa respiration.

_C'est fou ça. Je suis ton voisin depuis de nombreuses années pourtant il y a tellement de chapitres de ta vie que je ne connais pas.

J'étais bien décidé à corriger cette erreur. Tout en Piper Kendrick me fascinait, me captivait. Le petit point de beauté sur son front que j'avais envie d'embrasser ; ses cheveux châtains qui me semblaient si soyeux ; ses yeux bleu océan dans lesquels je souhaitais me noyer à l'infini et ses lèvres, des lèvres charnues que je voulais rendre rouges et gonflées de nos baisers. Je rêvais de l'embrasser jusqu'à en perdre haleine, même si c'était la dernière chose que je devais faire avant de mourir. Je le souhaitais de tout mon cœur et de toute mon âme. Chaque cellule de mon corps criait son nom.

Je t'aime.

C'était ce que j'avais envie de lui dire à l'instant.

Je t'aime.

Je respirais Piper, je dormais Piper, je vivais Piper.

_Pourquoi tu me regardes comme ça, fixement ?

Parce que je t'aime !

_Tu as quelque chose au coin de la bouche. Dany m'avait demandé de ne pas trop la brusquer alors je prenais mon mal en patience.

_Ah bon ?! Elle tenta d'essuyer la tâche imaginaire avec sa manche et me demanda si c'était parti mais je secouai la tête pour l'embêter un peu plus.

_Viens là.

Elle se rapprocha de moi, assise à même le sol, et je me penchai subitement vers elle. On aurait presque dit que je voulais l'embrasser, pas que ce ne soit pas mon souhait. J'essuyai délicatement la tâche imaginaire au coin de sa bouche et en profitai pour caresser ses joues rebondies. Piper ne faisait pas une taille mannequin, elle n'était pas élancée et je l'avais déjà vu sur des talons hauts, une catastrophe. Pourtant, ça ne m'empêchait pas de la trouver sublime, je l'aimais comme elle était, potelée, sans ventre plat, des cuisses dodues et des joues tendres. Piper n'était pas un standard de beauté, mais c'était mon standard de beauté.

Je la vis rougir sous mon toucher avant de se reculer et de presque tomber à la renverse.

_Fais attention, tu risques de te blesser, je ris doucement.

_Ah euh-oui oui. Je vais aller me coucher, il doit être bien tard maintenant.

Elle me fuyait et si elle faisait ça, ça signifiait que je ne la laissais pas indifférente.

_Tu veux qu'on aille courir ensemble demain ?

_Comment tu sais que j'aime courir ?!

_Je suis ton voisin quand même. Je t'entendais faire du bruit les week-end matins.

La vérité était qu'on empruntait le même trajet pour courir et depuis que je l'avais vu au détour d'un arbre dans le parc, je guettais son départ de la maison les week-end et je la suivais. Ça faisait psychopathe dit comme ça, mais je m'assurais simplement qu'il ne lui arrive rien pendant ses footings.

_Ça se tient, Lay fait beaucoup de bruit. Lay était le chien de la famille Kendrick, un énorme boxer à poil marron et au ventre blanc qui aimait aboyer vers huit heures du matin. Par contre, je ne suis pas sûre de pouvoir suivre ton rythme, reprit-elle, je ne suis pas la plus grande sportive de la Terre.

AmiennemisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant