J'ouvrais doucement les yeux.
Ta chambre était à peine illuminée par les quelques rayons de soleil, filtrés par les rideaux légers.Tu n'étais plus à mes côtes, des cigarettes s'étaient ajoutées dans le cendrier et l'eau coulait dans la salle de bain.
Je m'autorisais alors à me balader dans cette grande maison vide, seulement vêtu de mes sous-vêtements et de mon jean.
J'avais déjà pris connaissance de certaines pièces lors de la soirée, mais il me rester bien des portes à traverser.
Dans une pièce adjacente au grand salon, se trouvait un magnifique piano.
Une fine pellicule de poussière épousait chaque touche du clavier ainsi que chaque corde à l'intérieur de l'instrument.
Je m'approchais de l'instrument, effleurant les touches noires et blanches, ramassant la poussière.
Je jetais un œil dans la pièce terriblement vide à la recherche d'un siège.
La pièce sentait le renfermé, les fenêtres ne semblaient pas avoir été ouvertes depuis un moment.
Il y avait un petit tabouret de cuir à côté d'un grand bureau désordonné.
Cette pièce semblait être à l'arrêt.
Les feuilles entassées sur le bureau, les tiroirs, plein de dossiers, entrouverts, la poussière, le piano...Je sentais que je n'avais pas à rester dans cet endroit.
Pourtant je me posais face au piano et entama une lente mélodie.
L'eau avait cessé de couler.
Le piano sonnait encore bien, les accords étaient fluides.
Quelques dissonances s'entendaient parfois, le piano n'était plus très bien accordé il faut dire.
Les yeux clos je continuais à apprivoiser l'instrument.
Je n'avais pas joué depuis un moment sur un tel piano.
Le synthé dans ma chambre sonnait trop juste, pas naturel.Je n'avais pas entendu la porte grincer non plus.
Je terminai ma douce mélodie avec un sourire nostalgique avant de rouvrir les yeux.
Un reniflement.
Je tournais vivement la tête.
Tu pleurais silencieusement.
Les larmes gouttaient sur les lattes du parquet grinçant.Je me levais, inquiet.
- Caïn..?
Je posais ma main sur ta joue, relevant ton visage.
Mes pouces chassaient tes larmes et sans que je comprenne, tu enfouis ton visage dans mon épaule.
Tu tremblais.
Je sortis de la pièce, toi dans mes bras, avant de t'asseoir sur un canapé du salon.
- Eh... Quelque chose ne va pas?
- T'avais pas le droit...
Ta voix chevrotante m'alerta. Inquiet je caressais tes cheveux en m'excusant.
J'avais des questions.
Pourquoi ?
Le piano?
Le bureau?
La pièce?
Qu'avait provoqué tes tremblements?- Excuse moi.
Mais je ne les poserais pas.
Tu ne me répondrais pas.Alors je me contentais de te tenir dans mes bras avec douceur.
Dit, Caïn, pourquoi?
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Singing like a Siren
Short StoryT'étais là, magnifique et majestueux au milieu de ces regards avides. T'étais là, souriant innocemment face à leurs visages envieux. T'étais là, seul. Et j'entendais les autres parler de toi. - Il attire les gens comme la lumière attire les papillon...