Chapitre 5

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         Arrivés à mi-chemin du village de Galide, une odeur de cendres commençait à m'emplir les narines. Cette odeur devenait plus forte au fur et à mesure que j'avançais dans la forêt. Une chaleureuse lueur orange pouvait s'entrevoir au bout de cette dernière. C'était du feu. En m'approchant un peu plus de cette lueur, ce furent des cris que je commençais à distinguer. Des cris qui s'estompèrent petit à petit.

En continuant d'avancer, je sortis de la forêt et vis le village de Galide, en feu.

         De la paille chutait des toits et s'écroulait sur les corps calcinés des villageois. Isabelle était derrière moi, paralysée par l'effroi. J'aperçus une silhouette s'échapper de l'auberge où j'avais passé la nuit. La silhouette était aussi petite que ma sœur. Hormis l'aubergiste et moi, personne à part elle ne se trouvait dans ce bâtiment cette nuit-là.

Ça ne faisait aucun doute, cette silhouette était celle de ma sœur !

         Si elle a réussi à fuir, d'autres personnes sont probablement encore en vie. Je me suis dirigé vers l'auberge à le recherche de survivants, en vain. Le corps de l'aubergiste était déjà partiellement décomposé et il commençait à sentir la chair grillée. Il n'y avait personne d'autre dans les chambres, seulement des cendres. La forte température commençait à m'envahir. Je sortis aussi inquiet qu'en entrant. Le feu avait déjà tout détruit, inutile d'entrer à nouveau dans une de ces maison pour trouver des survivants ou agonisants. Vu l'état du corps de l'aubergiste, cela m'étonnerait que quelqu'un puisse être encore en vie.

         Isabelle tentait désespérément d'éteindre ce brasier infernal en remplissant un seau avec l'eau de la rivière. C'était inutile. Je cherchais maintenant la silhouette s'étant échappée de l'auberge. Peut-être était-ce juste mon imagination ou l'âme d'une défunte personne qui partait, mais je voulais garder espoir. Mon père, ma mère, et maintenant ma sœur ?

Je refusais d'y croire et partis à la recherche de cette silhouette familière. Isabelle, comprenant que son action n'arrêterait pas la propagation de cet enfer de flammes, me suivit.

         De retour à l'entrée du village, à côté de la caisse où mon hallebarde fut réquisitionnée, je la vis. Ma sœur pleurait.

         Je n'aurais jamais dû la laisser seule. Je ne le referai plus jamais. Je courus la réconforter en la serrant fort contre moi. Ses pleurs cessèrent. Après un court moment de silence, Isabelle m'avertit :

« Remy, recule ! » . Je sentis une douleur apparaître à mon flanc droit. Je commençai à avoir la nausée et finis par m'écrouler au sol. Tout devint flou.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 25, 2020 ⏰

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