Chapitre 3

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         Je me suis réveillé. L'horloge sonnait dix coups. Je n'avais dormi que deux heures.

Quelqu'un frappait à la porte, c'était Isabelle.

Elle portait quelque chose dans ses mains. C'était un bouclier. Non pas un bouclier ordinaire, mais celui que possédait mon père ! Je lui ai demandé de quelle manière elle se l'était appropriée.

Isabelle attendait que je l'autorise à entrer dans la pièce. Je l'invitai donc à entrer puis elle s'est assise par terre au milieu de la chambre. Elle attendait que je fasse de même. Je me suis alors assis en face d'elle et attendis des explications.

         Elle m'expliqua qu'elle connaissait le baron de Montia :

« Il y a quatorze ans de cela, je l'ai rencontré à la citadelle. Puis lors de mon évasion du château, je l'ai revu, mais cette fois-ci agonisant sur le sol. Avant de mourir, il m'a demandé de donner son bouclier à un certain Remy. J'ai ouï votre nom lorsque vous discutiez avec les villageois. Vous êtes bien Remy ? Vous deviez être très important à ses yeux pour qu'il me demande de vous confier son bouclier.

— Je suis son apprenti mais aussi son fils. Il m'a tout appris du combat. Sans son enseignement, je n'aurais certainement pas pu survivre jusqu'à cette nuit. »

         Elle avait l'air surprise. Son visage devenu aussi blanc qu'un nuage faisait maintenant pleuvoir de douces larmes qui atterrissaient sur le plancher. Je ne savais pas quoi faire.

« Vraiment ? Puis-je jeter un œil à vos cheveux ? » me demanda-t-elle.

Son visage ne me laissait pas trop le choix. J'acceptai.

         Isabelle se mit alors à genoux derrière moi et sa main commençait à passer dans mes cheveux. À ce moment-là, je repensai à ma mère qui avait l'habitude de faire ce même geste à l'arrière de ma tête, auparavant. Je repensais à mes souvenirs d'enfance.

« Alors c'est vrai, murmura-elle, vous êtes son fils. »

         Je repris mes esprits. Isabelle regarda rapidement l'horloge puis s'exclama :

« Oh, excusez-moi. Il est tard, je vais vous laisser vous reposer. »

En effet, l'horloge indiquait vingt-trois heures quarante.

         Je partis me recoucher, mais le sommeil ne revenait pas. Je décidai de regarder à travers la fenêtre de ma chambre. Le ciel était toujours rose, mais sans lumière. J'avais l'impression d'être coincé dans une journée sans fin.

         Soudain, une silhouette fit son apparition au beau milieu de l'ombre des arbres. C'était Isabelle, elle se dirigeait dans les bois. Pourquoi sortait-elle dehors à une heure pareille ? Je décidai de partir pour la rattraper. Je me demande bien quelle raison a pu la pousser à sortir si tard dans la nuit.

L'Aube du SoupirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant