la nuit toutes mes psychoses sont monochromes

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marc de café sous les ongles
marre d'être en vie
mer limpide sur les joues
marre d'être lui
noie ses chagrins dans le fond d'un verre
écrase son cœur dans un cendrier
confesse ses peurs contre d'autres lèvres
empoche du bonheur cellophané
accro à l'impression de crever
escroc changeur de personnalité
voudrait juste mourir
mais veut d'abord te faire jouir.

lumière jaune sur le trottoir
lèvres rouges et cernes noires
addictions bariolées
qu'arrivera-t-il un soir
une fois à court de café ?

lumière jaune sur le trottoir
lèvres rouges et cernes noires
addictions bariolées
qu'arrivera-t-il un soir
sans plus personne pour le toucher ?

lumière jaune sur le trottoir
lèvres rouges et cernes noires
addictions bariolées
qu'arrivera-t-il un soir
le paquet de clopes vidé ?

jamais satisfait, jamais heureux
pourquoi pas avaler la pilule bleue ?
elle fait envie, pourrait même
donner l'impression d'être en vie
toujours plus fort, jamais assez
« j'ai envie de le faire complètement attaché »
jamais assez, toujours plus fort
« fais moi l'amour jusqu'à ce que je sois mort »,
un, deux, trois shots dans la gorge
à ce qui parait ça forge
le caractère et brûle le foie
« ça me tuera pas si je le fais que quelques fois »
met la musique à fond
tant pis pour les points d'audition
les chants et les cris
noient les voix dans son esprit.

lumière jaune sur le trottoir
lèvres rouges et cernes noires
addictions bariolées
qu'arrivera-t-il un soir
une fois à court de café ?

lumière jaune sur le trottoir
lèvres rouges et cernes noires
addictions bariolées
qu'arrivera-t-il un soir
sans plus personne pour le toucher ?

lumière jaune sur le trottoir
lèvres rouges et cernes noires
addictions bariolées
qu'arrivera-t-il un soir
le paquet de clopes vidé ?

« je suis horrible, je mérite rien
mets moi encore quelques coups de reins
une dernière bière pour oublier qui je suis
une dernière taffe s'il en reste aussi
ne me dis pas que tu m'aimes
je préfère quand tu me détestes
quand je peux sentir ta haine
se déverser dans tous tes gestes

j'écris à la troisième personne
pour me convaincre que ce n'est pas moi
que c'est un autre qui frissonne
malgré la chaleur de tes bras
que je survivrais sans caféine
que je survivrais sans nicotine
que je survivrais sans THC
que je survivrais sans tes baisers ».

plus de lumière sur le trottoir
les lampadaires se sont éteints
plongé seul dans le noir
les addictions ont déteint
creusant sur ses joues pâles
des sillons semés d'étoiles.






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