nouveau soir d'insomnie à écouter l'église lointaine sonner minuit
l'air est frais dehors mais mes rideaux sont tirés et mon lit est chaud,
les murs me murmurent des mots crus, rêves enfiévrés,
ma propre peau me brûle quand je l'effleure et les flammes de l'Enfer viennent lécher mes doigts,
soupirs étouffés, dents qui grincent, dehors l'église se tait pour mieux écouter le presque silence qui remplit ma chambre, remplit mes sens,
mes draps sont humides et collent à mes reins comme des amants désespérés et tout est en feu autour de moi, en moi, entre mes jambes et sous ma langue -
les murs gémissent.la Petite Mort soulève ma carcasse essoufflée dans ses bras bienveillants et dépose mille baisers sur mes yeux et mes joues
mais ce soir rien ne brille et tout est étrange,
mes membres sont lourds et la sueur de mon front me répugne
Petite Mort que m'arrive-t-il ? pourquoi tes caresses me font-elles l'effet de dagues remuant ma chair, pourquoi tes baisers sont-ils semblables à des coulées de lave le long de mon corps ?
pourquoi le vide est-il plus bruyant dans mon âme ?
et je sanglote entre tes mains
mon être entier souillé de mon propre fait.