Partie 1

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Toutes les chaînes télés et radios sont en boucle depuis quarante-huit heures. La ministre de l'éducation nationale a été enlevé à la sortie de son ministère. Deux hommes armés l'ont forcée à monter dans une van noir. Ils ont lancé son téléphone sur le périphérique en prenant la fuite pour être sur de ne pas être localisé. Toute la police, la gendarmerie et l'armée sont à la recherche de la ministre.

Une cellule de crise a été ouverte à l'Elysée et les ministres sont dans le palais et n'en sortent plus. Le débat parlementaire a été interrompu. La vie politique était ralentie. Tous espéraient retrouver Anna saine et sauve.
Le préfet de police, Christophe Castaner, Emmanuel, Édouard, Benjamin et le chef d'état major faisaient régulièrement le point entre eux. Les autres ministres erraient dans le palais par petit groupe. Bruno, Jessica, Laura, Gérald, Brune et Benjamin s'étaient réfugiés dans un coin du jardin.

(Bo) - Ça me rend fou ! Anna a été enlevé et nous, on tourne en rond ici...

(L) - Qu'est-ce que tu veux faire de plus Bruno ? Tu es ministre de l'économie, pas policier.

(Bo) - Mais putain, tu ne comprends rien Laura ! Je suis impuissant, je ne sers strictement à rien.

(J) - Bruno ! Ils vont la retrouver, j'en suis persuadée.

(Bo) - Tu ne peux pas le savoir. Si ça se trouve, elle est déjà morte quelque part dans la Creuse, ou ailleurs...

(Be) - Ce que je sais, c'est que tout le monde la cherche, tous les policiers, les gendarmes et les militaires. Ils donnent leur maximum. Ça va aller...

Pour la première fois en 24 heures, Bruno craque. Ses nerfs lâchent. Les larmes dévalent ses joues sans s'arrêter. Anna lui manque. Il est en couple depuis un an avec elle. Ses amis sont démunis. Personne ne sait vraiment quoi faire. Jessica le prend dans ses bras aussitôt rejointe par leurs amis. Emmanuel et Édouard viennent interrompre ce moment. Ils font face aux ministres, la mine sombre.

(E) - On ne peut rien te promettre malheureusement Bruno. Tu en sais autant que nous.

(Ed) - Je ne veux pas être défaitiste mais tu sais, dans ce genre d'affaire, les premières 24 heures sont déterminantes. Et là, ils n'ont rien du tout... Nous sommes vraiment désolés Bruno.

Jessica releva les yeux vers son époux pour lui jeter un regard noir. Sans un mot, elle fit comprendre à Édouard que sa phrase n'était pas nécessaire. Il déglutit péniblement et s'excusa de la main.

(Bo) - Je vais rentrer à Bercy. Je ne me sens pas bien ici. Et puis, j'ai du travail, ça m'occupera l'esprit.

(E) - Personne ne t'en voudra et moi le premier de ne pas travailler. Lâche tes dossiers un peu. Et prends soin de toi, c'est le plus important !

(Ed) - Tu ne vas pas à Bercy tout seul. Tu choisis entre Gérald ou Laura, c'est non négociable.

(Bo) - Ça ne te dérange pas Gérald ?

(G) - Allons-y, direction Bercy !

Il laissa Bruno le devancer de quelques pas. Il se retourna.

(G) - Je vous tiens au courant de son état.

(L) - Prends soin de lui surtout !

Il se dépecha de rejoindre Bruno dans sa voiture de fonction. Bruno ne prononce pas un mot jusqu'à Bercy. Une fois dans son appartement, il jeta son manteau et s'assit sur le canapé.

(Bo) - Fais ce que tu veux, je vais sous la douche.

(G) - Écoute Bruno, je...

Il ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase et se dirigea vers la salle de bains sans un mot.

Un Enlèvement Dévastateur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant