Encore une fois, une nouvelle fois, je laissais traîner mes pieds sur les graviers, sac sur les épaules.
Le regard bas, mains au fond des poches et casque audio sur les oreilles, je marchais. Je connaissais désormais par coeur ce chemin qui me menait jusqu'à toi.Après tout, j'avais pris l'habitude de l'emprunter tous les soirs, avec toujours une nouvelle chose à t'offrir.
Désormais face à cette pierre que l'on avait désignée comme tienne, celle qui renfermait ton corps pour l'éternité, je délaissai mes affaires au sol.
Par automatisme, j'avais posé mes yeux sur la photo qui ornait ta tombe. Et alors que ta voix, ton adorable voix et ton rire enfantin résonnaient dans ma tête, je me laissai tomber à genoux. Les bras croisés sur le marbre froid, mes larmes coulaient incessamment et l'envie de hurler me prenait violemment à la gorge.
Complètement à bout, incapable de quoi que ce soit, je suis simplement resté là, auprès de toi, à déverser ma haine et mes pleurs.
Je suis resté.
Durant... Une heure ? Deux ?
Peut-être plus...?Ce qui me ramenait difficilement à la réalité était les rayons du soleil couchant qui venaient taper dans le verre de mes lunettes.
À contrecoeur, je finis par me redresser lourdement, la poitrine atrocement serrée. Reniflant, je plongeais la main au fond de mon bagage et attrapais le paquet que j'avais préparé avec soin pour le déposer sur ton tombeau.
Aujourd'hui, en ce jour qui aurait dû être ton anniversaire, après presque six mois à subir ton absence, je t'avais amené un bento contenant un peu de ta nourriture préférée. Les fameuses frites que tu chérissais autant, dorées, molles et souples. Elles étaient accompagnées d'un tonkatsu ainsi qu'un bout de fraisier.
Déposé au pied de ta pierre tombale, je glissai les quelques roses aux couleurs ivoire et écarlate achetées plutôt dans la mâtiné auprès de ton repas.
Soupirant, il venait pour moi l'heure de rentrer. Effleurant des doigts la plaque qui indiquait ton nom, je finis par me retourner, quittant le cimetière de la même manière que j'y étais entré.
" YAMAGUCHI Tadashi "
" 1996 - 2013 "
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Ton corps contre mon cœur
Fiksi Penggemar❝ À Tsukishima Kei, Pardonnes-moi, je t'en prie... À l'heure où tu trouveras ce mot, je ne serais plus de ce monde. Mais peu importe, je suis déjà mort intérieurement depuis bien trop longtemps. Mes raisons ne seront probablement valables aux yeu...