Chapitre 22 : Hope

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« Pompeii »
de Bastille

Quand je finis de me démaquiller et de me changer je sors de la loge. Je sais que j'en ai fait beaucoup ce soir et que peu de personnes devaient s'attendre à... ça. Mais ce n'est pas pour autant que je vais avoir honte.
Dès lors que je passe la porte qui mène au bar, la plupart de l'attention se fixe sur moi.

Je n'y fais pas plus gaffe et vais directement voir Candice. Je la retrouve à nettoyer le comptoir du bar avec une éponge.
Moi : Hé, elle se retourne au son de ma voix en me souriant. Tiens, lui dis-je en tendant les clés de la loge où j'étais, merci de m'avoir aidé.
Candice : Tout le plaisir est pour moi. En plus je dois le dire, t'es plutôt bien foutu et t'as super bien danser. T'a cartonné y'a pas à dire.
Tous ses compliments me font légèrement rougir. Pas franchement habitué à ce que l'on me le dise.
Moi : Merci... Elle me sourit tendrement et j'ai l'impression de trouver en elle la présente féminine que je n'ai jamais eu. Bon je vais te laisser à ton travail. Je suis fatigué, je vais rentrer. Bonne nuit Candice.
Candice : À toi aussi.
Alors que j'allais, je me retourne de nouveau vers elle :
Moi : Passe-moi un stylo.
Candice : Quoi ? mais pour...
Moi : Juste passe-moi un stylo.
Elle finit par m'en donner un sans plus insister face à mon air faussement autoritaire.
Je lui prends et j'en profite pour lui attraper sa main. Je lui écris mon numéro de téléphone à même la peau.
Moi : Envoie-moi un message quand tu veux. On pourrait faire un truc ensemble.
Ne lui laissant pas répondre je lui lance un clin d'œil et pars réellement.

Je décide seulement de prévenir les garçons de ma décision de rentrer pour ne pas les inquiéter.

Les sept nains tellement plongés dans leur conversation ne m'ont pas vu approcher.
Moi : Les gars, à peine ai-je dis c'est deux mots que le silence se fait autour de la table. En les regardant dans les yeux je remarque que la plupart me dévisagent bizarrement, comme choquer. Je les comprends en même temps. Ils n'ont jamais dû croire que j'étais aussi audacieuse que ça. Je remarque cependant la flamme de désir dans les yeux de Kyle. Je vais rentrer, je suis fatiguée.
Travis : Tu m'entonnes... marmonne-t-il.
Je me penche alors vers lui et lui demande :
Moi : Un problème Travis ?
Sur un ton joueur il me répond :
Travis : Absolument pas. Ça a dû t'épuiser de danser. En revanche si Kyle ne te satisfait pas, ma porte est grande ouverte.
Je me marre sachant qu'il dit ça seulement pour faire enrager ce dernier. Tout le monde a bien vu qu'il y avait une petite attirance entre nous. Toute petite... vraiment.
D'ailleurs le concerner sert les poings sur son verre jusqu'à s'en faire blanchir les phalanges.

En capturant mon regard et le sourire en coin de presque toute la table, il comprend que Travis se fout de sa gueule.
Je ris doucement quand il laisse échapper un soupir.
Moi : Bon j'y vais. Bye Bye les nains. Ne rentrer pas trop tard.
Je ne récolte que des sourires amusés.

En traversant la salle, on me dévisage. J'en entends même un dire « putain il en a de la chance le VP ». Cette phrase me trotte encore dans la tête quand je travers la rue.

Au final, pendant cette soirée Kyle m'a rendu jalouse et je lui ai fait ravaler sa langue en dansant devant tout le monde... pour lui. C'est tellement déroutant mais aussi tellement ambiguë.

Perdu dans mes pensées je passe la porte rêvant de retrouver mon lit. La nuit précédente je n'ai pas réussi à dormir à cause de mes cauchemars alors je pense que mon manque de sommeil et ma soirée prolongé, ajouter aux émotions qui se bousculent dans mon coeur m'ont mis simplement KO.

J'allais allumer la lumière quand une force me plaque contre le mur, un mouchoir sur la bouche.
Tant bien que mal, j'arrive à me retourner et à enlever son stupide mouchoir rempli d'alcool. Le faisant basculer contre la télé, il grogne en retombons dans un bruit fracassant.
J'entends pour la première fois sa voix masculine dans le noir.
Lui : Espèce de petite...
Il n'a même pas fini sa phrase qu'il me fait tomber en attrapant mon pied.
Ma tête se cogne contre le mur me faisant voir les étoiles tandis qu'il change de position.
Sur moi, il me domine totalement.
À mon tour je le surprends en lui envoyant un coup dans ses bijoux de famille. Il vacille légèrement, grimaçant de douleur, mais se reprend avec une facilité déconcertante.

Je profite tout de même de ce lapsus de temps pour me lever et me déplacer derrière le canapé. Je l'entends donner un coup fort dans la table basse en verre qui finit sa course à deux pas de moi, se brisant, m'envoyant des bouts de verres.
J'oublie la douleur. Seulement pour quelques instants le temps de reprendre conscience de la réalité.

Récapitulons. Un homme, assez fort si j'en crois la situation, est ici. Il a voulu m'endormir. Je me suis dégagé. J'ai légèrement mal à cause des débris de verres, en plus, ma tête qui a rencontré le mur et le peu de temps que le mouchoir m'a collé au nez me font un peu vaciller.

Je repense soudain aux armes que j'ai découvert durant la semaine, sous le canapé. Visualisent la salle, je me rappelle du vase à fleurs qu'a mises Judy avant-hier sur une étagère à ma droite.

Son odeur d'eau de Cologne empeste les environs. Il commence alors à parler :
Lui : On m'avait dit que tu étais une sacrée sauvage. Je me demanderai comment ça serait au lit avec toi... Son ton explicite et sa voix remplit de perversité m'hérissent les poils. Je me déplace le plus silencieusement possible vers la droite. C'est bien dommage que tu sois toujours innocente, je me serais pas gêné, moi. Il insiste bien sur le dernier mot. Du bout des doigts, je sens les contours du vase. Une vraie petite salope quand j'y pense... je prends le vase solidement dans mes mains pendant que le bruit de ses bottes résonne dans la salle. Puis, tu as sauver cette bande de motards lors de l'attaque. Je me stoppe alors pour écouter attentivement ses paroles. C'est bien dommage, pour toi je veux dire..., dit-il alors que tout ce mélange dans ma tête. Néanmoins tu ferais mieux de sortir de ta cachette, ça nous évitera une bagarre inutile.
Seulement, je ne suis pas de cet avis.
Pour mettre fin à tout ce cirque, je lance brutalement le vase à l'autre bout du salon. Je le sens se déplacer vers là-bas.
Me baissant silencieusement, j'attrape une arme sous le canapé. Je reconnais la forme d'un revolver. J'enlève le cran de sécurité, ce qui déclenche un bruit qui le fait se retourner brusquement vers moi.
Lui : Ne joue pas à ça gamine, siffle-t-il d'un ton qui se veut menaçant.
Et pourtant, je braque mon arme vers lui. Ou du moins, ce que je pense être lui. Sans plus attendre je tire, essayant de viser les jambes.
Premier coup de feu. Deuxième coup de feu. Troisième coup de feu.
J'entends un gros bruit qui tombe. Bon bah, je pense qu'il s'est mangé le sol.

Soudain, l'adrénaline qui a envahi mon corps retombe et la fatigue me prends. Alors que je me laisse tomber contre le mur, mes yeux se ferment. Son mouchoir aussi doit y être pour quelque chose. Je soupir. C'est la deuxième soirée au bar et le deuxième drame. Mon Dieu ! ça ne va jamais s'arrêter, pensé-je.

Juste avant de m'endormir définitivement, j'entends le bruit de la porte qui s'ouvre dans un bruit sourd... puis trou noir.

Black Wings : Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant