Chapitre 1 (édition août 2022)

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« Way Down We Go »

15 mois plus tard...

Je sortais du bar dans lequel je travaillais depuis deux mois. Je venais tout juste de donner ma lettre de demission à la patronne, Millie. C'était une femme d'une quarantaine d'année et aux beaux yeux verts. Elle m'avait tout de suite embauchée quand je m'étais présentée au bar car elle venait tout juste de recevoir un appel d'une de ses employés. Apparemment, sa barman aurait trouvée un riche beau blond lui proposant de le suivre à l'autre bout du monde.
En bref, Millie venait de se faire plantée au dernier moment quand je suis apparue. Et maintenant c'était moi qui partais.
J'était restée ici pour seulement quelques semaines, le temps de me faire un peu d'argent puis j'allais reprendre la route. Pas facile pour une fille sans attaches et sans argent de traverser le pays. J'avais dû faire face à pas mal de problèmes mais au bout du compte, je m'en étais toujours bien sortie. C'était le principal.
Je prenais la direction de mon petit deux-pièces. Mon pas était déterminé et j'avais rabattue ma capuche sur ma tête. S'il y avait bien une chose que j'avais appris dans la rue, c'était la discrétion. Se faire remarquer c'est donner la possibilité aux loups de vous manger tout cru. Et les loups
rodaient partout, surtout dans les bas quartiers.
Arrivée à mon immeuble, je m'empressais de rentrer. Mes bagages pour demain reposaient près de la porte. J'avais décidée de me rapprocher de l'océan, direction la Californie.
J'avais toujours été attirée par la plage, peut-être parce que je n'y étais jamais allé. J'avais cependant hâte de sentir le sable sous mes mains pour la première fois.
Après avoir englouti un sandwich, je prenais une rapide douche. J'étais tout le temps fatiguée, principalement parce que mes nuits étaient hantées par les cauchemars mais ce soir je n'eus aucun problème à trouver le sommeil.
J'étais en vie. J'étais en sécurité.

***

J'étais dans le noir, la peur au ventre. Je savais qu'elle allait bientôt arriver. J'entendais déjà ses pas qui se dirigeaient vers la chambre que j'occupais.
Un bruissement me fis sursauter. Mon ouïe était devenu mon plus grand allié mais aussi mon plus grand ennemi.
Coincée dans la petite chambre qui se composait d'un lit, d'un bureau et d'une commode, je ne pouvais pas lui échapper. C'était elle qui s'occupait de tout. C'était elle qui suivait chacun de nous. Car c'était le moment pour elle de montrer son pouvoir.
J'attendais avec appréhension qu'elle ouvre la porte. Ma tenue était impeccable. Mes cheveux étaient attachés en un chignon strict et ma posture droite rester figée. L'obéissance faisait partie des règles principales.
Obéissance, Discipline et Perfection.
Sans cela, c'était la mort assurée. Et ça, je l'avais très vite compris.
La porte s'ouvrit sur la directrice. La tête droite elle inspecta la pièce pendant de longues minutes avant de poser son regard froid sur moi. Je pouvais sentir ses yeux sur mon corps à la recherche d'une quelconque imperfection.
Ma respiration s'accéléra quand elle commença à s'approcher de moi d'un pas lent. Elle leva une main parfaitement manucurée et posa son index sous mon menton pour lever ma tête vers la sienne. Elle était bien plus grande que moi.
- Regarde-moi, dit-elle d'une voix sans appel.
À partir du moment où elle avait ouvert la porte j'avais gardée la tête droite, le regard droit devant moi. Discipline. Son ordre à peine sorti de sa bouche, je levais la tete vers elle. Obéissance.
Quand je posais mon regard dans le sien je ne vis que de l'antipathie. Et la promesse de beaucoup de douleur.

***

Le lendemain matin, après une longue nuit agitée, je mangeais rapidement, faisais ma toilette et préparais le reste de mes affaires en un temps record. J'inspectais en vitesse le lieu où j'avais habitée quelque temps. L'appartement était petit mais je n'avais pas eu besoin de plus. Il était déjà meublé quand j'étais arrivée ce qui était un plus pour moi car je n'avais pas le temps ni l'argent pour investir dans des meubles.
Aucune affaire ne trainait. Je prenais alors mes sacs, fermais la porte à clé et déposais cette dernière et le badge dans la boîte aux lettres pour que le propriétaire puisse les récupérer. Une nouvelle page se tournait.
Prenant la direction de la gare sans trop de nostalgie, je réfléchissais à ce qui m'attendait. Un nouvel appartement. Un nouveau travail. Pour cette nouvelle vie, j'espérais seulement pouvoir être le plus  proche possible de la plage.

Black Wings : Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant