Il faut sauver le roi

Chapitre 1: Maudite maladresse

La Comtesse Odelina se savait maladroite, cela lui avait d'ailleurs par le passé souvent causé des problèmes, comme des membres cassés, des réunions et des repas ruinés, des entretiens privés et publics sabotés par sa maladresse légendaire. À la cours tous savaient qui était la Comtesse Odelina Jewell, on la surnommait la maladroite mais s'il y a bien un jour ou elle aurait aimé que sa maladresse ne se manifeste pas s'était sûrement ce 15 août 1575, la jeune femme avait accompagné sa mère qui avait une audience avec une favorite du roi pour la commande d'un collier. Le père de la Comtesse était devenu Comte grâce à son don pour le taillage de diamant et le roi lui avait accordé le titre de Comte.

La mère d'Odelina avait chassé sa fille pendant qu'elle discutait avec la cliente sur ses souhaits. En soupirant la jeune femme sortie, malgré son jeune âge elle comprenait beaucoup de chose et cela l'attristait que sa mère se comporte ainsi avec elle, seul son père la traitez normalement, toujours est-il qu'Odelina décida de se promener, elle fut attirée par des voix, elle s'en rapprocha elle s'apprêtait à s'annoncer près de ce salon, mais elle entendit une phrase.

-Quand souhaitez vous que je tue le roi mon seigneur ?
-Tais-toi idiot ! N'importe qui pourrais t'entendre.
-Pardon seigneur.

Odelina se stoppa choquée, elle connaissait la voix du « seigneur », c'était la voix du Marquis De La Croix un « ennemi » de son père. Cet homme considérait sa famille comme des pouilleux qui aurait du rester en bas de l'échelle sociale, pour lui les titres devaient se transmettre uniquement par le sang. Odelina s'approcha lentement en faisant le moins de bruit possible, elle entendit le Marquis donner ses ordres.

-Dans trois semaines il organise un banquet à Fontainebleau, je te ferai embaucher comme serveur, tu verseras ce poison dans un de ses verres de vin. Jusque-là, sois une ombre.
-Il en sera fait celons vos désirs mon seigneur.

Odelina se recula doucement pour aller tout raconter à sa mère et sauver son roi, mais la malchance légendaire de la jeune Comtesse fit des siennes et elle percuta un vase qui se brisa et elle entendit l'homme jurer, il aurait été si facile pour elle de juste prétendre passer par là, mais non, elle fit l'erreur de s'enfuir et de ce qu'elle pu entendre le Marquis lui ordonner de revenir, mais elle n'écouta que sa peur avant d'entendre les ordres de l'homme qu'elle haïssait, celui-ci hurlé au garde de la ramener, en courant à travers les couloirs du château qu'elle connaissait très bien maintenant elle heurta un homme qu'elle ne connaissait pourtant pas. Il sortait visiblement d'un salon elle tomba sur les fesses entrainantes à son opposé l'homme, elle s'excusa au bord des larmes et le souffle court. Le jeune homme se reprit.

-Milady je suis désolée, j'aurai dû faire plus attention, je me nomme le Conte Gleen et quel nom portez-vous ?
-Je me nomme Odelina mon père est le Comte Jewell, je vous pris de m'excuser, mais je dois partir.

Tout en parlant, elle entendit les armures des gardes, ceux-ci se séparaient pour couvrir les différents couloirs, le Comte Gleen la regarda de manière étrange.

-Devrais-je m'inquiéter du bruit d'armure que j'entends ?
-My Lord je vous jure que je n'ai rien fait, aidez-moi, ou ces hommes me tueront pour avoir entendu ce que je n'aurai point dû. Je jure sur sa majesté que je n'ai rien fais, bien au contraire, My Lord, je vous en conjure s'il vous plaît.

Semblant se décider le Comte la pris par le bras et la fit pénétrer dans son salon privé il ferma a clé la porte et croisa les bras un instant avant de détailler discrètement son invité, elle était une jolie jeune femme, blonde les yeux verts en amande, un teint pâle malgré le soleil, sa robe était légère mais très brodé, comme tous les nouveaux nobles sa robe montraient son statut, réalisant qu'il était impoli il lui proposa un rafraîchissement qu'elle accepta volontiers une fois un verre de jus de fruit il la questionna.

-Quel âge avez-vous Milady ?
-16 ans et vous My Lord ?
-25, qu'avez-vous donc entendu pour être à ce point effrayé et surtout rechercher par la garde royale, ai-je bien fait de vous aider ?
-My Lord ma mère est au château pour une commande mon père est tailleur de diamants suite à ma maladresse ma mère m'a congédié du salon ou elle était avec une favorite, j'ai été attiré par des voix, mais la phrase de l'homme m'a fait me stopper avant de m'annoncer. Le Marquis De La Croix compte assassiner le roi dans trois semaines lors d'un banquet que celui-ci organise dans sa résidence de vacances. J'ai malheureusement renversé un vase en reculant.

Le Comte était choqué cela ne pouvait pas être possible ? Cette enfant avait eu vent d'un tel complot ? Cela paraissait très étrange.

-Vous savez que je pourrais vous faire arrêter pour calomnie ?
-My Lord tout ceci n'est que pure vérité, oui ma famille et moi n'aimons pas le Marquis De La Croix, mais dites-moi pour quelle raison irais-je raconter une histoire si affable que si elle s'avérerait inventée coûterai tout à ma famille en plus de ma vie ?

Le jeune homme apprécia la répartie de la jeune femme, il devait avouer que son argument tenait la route, les jeunes nobles ne se mêlait que rarement des histoires de pouvoir de peur de perdre se qu'ils avaient si durement acquis, un coup sur sa porte le fit sursauter, il nota qu'Odelina avait commencé à trembler. Un soldat parla à travers la porte.

-Comte Gleen j'ai pour ordre de fouiller vos appartements veuillez ouvrir.

Gleen fit un signe à Odelina de se cacher près de la fenêtre, il ouvrit la porte en portant un masque d'agacement.

-Quoi encore, j'étais en train de lire que me vaut ce refus ?
-Pardon mon seigneur, mais le Marquis De La Croix m'envoie fouillez tous les appartements de cette aile.
-Pour quelle raison je vous prie ?
-Une jeune femme à tenter de l'agresser. Il s'agit de la fille du Comte Jewell.
-Et vous pensez que cette jeune femme a pu se réfugier dans mes appartements sans que je ne la voie, c'est bien cela ? Me prendriez-vous pour un aveugle ?
-Non mon seigneur, mais j'exécute les ordres.
-Je refuse, c'est une insulte.
-Allons, allons Gleen, on sait tous les deux que tu aurais pu l'aider pour son joli minois. Tu n'as jamais su résister aux jolies filles, et bien que se soit une paysanne, j'avoue qu'Odelina est très jolie.

La voix du Marquis De La Croix résonna dans le grand couloir. Sa remarque agaça le Comte, qui répliqua le plus calmement possible.

-Parlez pour vous, et veuillez respecter le titre de la Comtesse, certes, c'est de jeune noble, mais la famille Jewell a été anoblie par notre roi, cela leur donne le même statut que nous.
-Foutaise. Si vous n'avez rien à vous reprocher laissez nous fouiller vos appartements sinon je vous suspecterai de la garder caché.
-Mais quels sont ses accusations sans preuve, je n'ai peut-être pas envie que vous mettiez mes appartements sans dessus dessous, je ne suis pas sortie et jusqu'à ce que votre chien de garde ne frappe, je n'avais pas ouvert ma porte. Satisfait ?
-Une fois une rapide vérification de vos appartements certainement.

Odelina entendant la conversation et sentant que tout ceci allait dégénérer ouvrit la fenêtre fort heureusement, il n'était qu'au rez-de-chaussée elle enjamba donc discrètement le mur et se laissa tomber à terre elle referma la porte et courus de l'autre côté du château pour s'enfuir, si jamais le Marquis lui mettait la main dessus elle était bonne pour une exécution silencieuse. Elle soupira et se dit que vraiment elle était malchanceuse. Elle s'éloigna dans le but de ne pas causer plus de problèmes au Comte.