La fille aux yeux rouges

Chapitre 2

Marie se réveilla en sursaut au beau milieu de la nuit. Quel était ce rêve étrange ? Que faisait - ELLE là ? Qui était - ELLE ? Et surtout, que voulait - ELLE dire ?

Tant de questions mais aucune réponse. Marie, encore troublée, se leva et partit se rafraîchir dans sa salle de bain. Arrivée devant son miroir, elle revit les deux marques dans son cou. Elles n'avaient pas changées. D'où venaient-elles ? Encore une question dont Marie n'avait pas réponse. Après avoir bu un verre d'eau, sa soif n'étant toujours pas étanchée, l'adolescente sortit de sa chambre pour aller dans la cuisine. Elle se servit un bout de pain et un grand verre de jus d'orange mais là encore, impossible d'apaiser ni sa faim ni sa soif qui grandissait au fur et à mesure des secondes qui passaient.

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Marie se réveilla dans son lit. Que faisait-elle là ? Elle ne se souvenait pas d'être retournée se coucher. Mais peu importe, elle n'avait plus le ventre tiraillé par la faim ni la soif. Comme la jeune fille était de bonne humeur, elle partit de bonne heure au lycée. Mais son enthousiasme fut de courte durée. En effet, sur le chemin, en passant devant le kiosque à journaux, Marie vit les gros titres du jour.

Un meurtre avait eu lieu, et pas très loin de chez elle. Le corps avait été retrouvé déchiqueté, comme si un animal enragé, acharné et affamé l'avait attaqué. L'adolescente n'avait aucune idée du monstre qui avait pu faire ça, mais une chose était sûr, c'est que la chose en question n'était pas humaine. Marie n'avait pas envie de se retrouver devant cette bête surtout sachant que l'attaque avait eu lieu à quelques rues de son quartier.

Pressée de se sentir en sécurité, Marie pressa le pas et arriva en quelques minutes au lycée, où elle retrouva sa meilleure amie, Rachel, qui l'attendait.

- Tu as vu ce qui c'est passé cette nuit, demanda cette dernière, Tu penses que c'est quoi ? Un assassin fou, un clown tueur, un animal, un loup, un vampire...

- Arrête ! Tu sais bien que je déteste toutes ces histoires d'horreur... surtout quand elles deviennent réelles...

- C'est vrai que c'est pas rassurant. Après moi je suis pas trop en danger. J'habite à l'autre bout de la ville. C'est surtout toi. C'était dans ton quartier, non ?

- Celui d'à-coté. Mais ça reste beaucoup trop proche à mon goût.

- Ouais. J'espère que la police arrêtera vite le coupable.

Drrrriiiiiiing

- Allez ! Dépêche - toi ! On va être en retard.

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Elle courait à une vitesse accablante, à en perdre haleine ... Sans pouvoir pour s'arrêter. Elle ne semblait pas pour autant être essouffler. Puis, d'un coup, elle se stoppa, huma l'air frais de la nuit, se retourna et repartit dans une course effrénée vers l'endroit d'où elle venait.

Enfin, elle finit par trouver l'objet de ses recherches. Elle en avait trouvé un. Il marchait, seul, sans défense. Elle ne le connaissait pas, ne l'avait jamais vu, mais peu lui importait son identité. Il était si appétissant. La chose sauta de son perchoir de fortune, qui se trouvait être un lampadaire et se retrouva face à sa proie. Dès qu'elle sauta devant lui, elle sentit les battements du cœur de sa victime s'accélérer. Pris de peur, il tenta de s'enfuir. Mais, la chose était rapide. Beaucoup plus rapide que lui et le rattrapa sans mal. Elle le coinça contre un mur, le regarda dans les yeux et...

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- WARTTS !!! Vous ne seriez pas en train de dormir pendant mon cours. Ce serait beaucoup trop irrespectueux de votre part, s'insurgea Mme Roinard, la professeure de littérature. Qu'avez- vous fait cette nuit ? Visiblement, ce n'était pas dormir.

- Je suis désolée, Madame, cela ne se reproduira plus, répondit Marie, toute penaude.

- J'espère bien. Je m'attendait à mieux de votre part, WARTTS. Bon, reprenons où nous nous étions arrêtés... La citation de Kafka nous montre que...

Mais la lycéenne était déjà retournée dans ses pensées. Elle fut encore une fois sortit de sa rêverie, mais cette fois-ci par le léger coup que Rachel lui avait donné.

- Eh, t'as fait quoi cette nuit pour dormir pendant le cours de littérature, demanda-t-elle, c'est ton préféré, d'habitude. Même si je me demande comment tu fais. J'arrive pas à trouver ce que tu trouves intéressant dans une hache qui casse la glace d'un livre ou je sais pas trop quoi.

- Du coup, t'as fait quoi cette nuit ? T'as taillé un homme en pièce, plaisanta Rachel.

- Arrête ça, c'est pas drôle. Tu crois que ça m'amuse, riposta l'intéressée.

- Non, mais ça te fait chier et flipper, alors c'est d'autant plus drôle.

- Pfff, souffla Marie, t'es stupide.

Rachel, avait toujours adoré les histoires d'horreur. Elle se riait d'elles pour surpasser sa peur. Marie, par contre, n'était pas adepte des histoires d'épouvante mais raffolait de celles fantastiques. Lorsqu'elles se sont rencontrées en sixième, elles étaient toutes les deux seules et ont commencé à se rapprocher grâce notamment à cet amour pour les livres. Maintenant, elles étaient inséparables.

Marie revint à ses pensées. Elle était intriguée par son rêve. Que voulait-il dire ? Avait-il un lien avec le rêve de la nuit précédente ? Que faisait-elle là ? La scène s'était-t-elle réellement déroulée ?

Mais le plus effrayant, pourquoi avait-elle vu la scène avec les yeux de... la chose ?