Etape 1 : Se liberer des prejugés sur l'anorexie et la boulimie

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L'anorexie mentale n'est pas causé par l'image de la minceur. L'anorexie et la boulimie sont des maladies mentales autodestructrices et, d'auto-contrôle.
Être « trop maigre » ou « trop gros » ne sont pas des maladies mais des jugements portés sur les corps.

Il existe de nombreux préjuges sur les troubles du comportement alimentaire (TCA). Tout le monde connaît les termes d'anorexie, de boulimie voire d'hyperphagie, mais la plupart ignorent totalement de quoi il en retourne. J'ai souffert de boulimie et d'anorexie, et je tiens à lever certaines idées reçues.
Il convient de ne pas juger ou stigmatiser les malades et pour celles qui en souffrent de comprendre certaines choses afin de se déculpabiliser et de guérir.

Je ne suis pas une professionnelle de santé. Cet ouvrage s'appuie sur mon expérience, des témoignages et mes propres recherches.

Après avoir eu la révélation de mon TCA, je multiplie mes recherches notamment sur internet concernant ce trouble et j'y trouve de bonnes choses comme de lourdes erreurs. Le plus grave restait selon moi que les malades eux-mêmes finissent par y croire...

Voici une liste non exhaustive des préjugés sur l'anorexie.

1/ L'anorexie est causé par l'image de la minceur et même Instagram !
Non : l'anorexie mentale comme les autres TCA (qui se ressemblent) ne sont pas causés par l'idéalisation et la diffusion du modèle de la minceur dans les sociétés occidentales.
Le but n'est pas d'être belle selon le critère établi de la minceur ni de plaire. L'anorexique veut plutôt déplaire, être laide voire effrayer les autres (de son extrême maigreur). Personne ne trouverait qu'avoir un squelette comme morphologie est beau. Les anorexiques le savent : la maigreur à laquelle ils ou elles aspirent ou dans laquelle elles tombent, déplaît. Ce n'est pas de la vanité, ni un complexe, ni le regard des autres ; c'est une maladie. Cette obsession de la maigreur que l'on observe souvent n'a rien de normal ni de sain.

Instagram ne rend pas anorexique, je ne sais d'où vient cette théorie absurde. Cela existait avant que le site ne soit créé. Les modèles d'Instagram sont parmi les premières à avoir mis en avant les formes, les courbes généreuses, mais aussi la mixité et la diversité : ce ne sont pas forcément des mannequins types. Si on veut suivre les plus maigres et se chercher des body goals sur ces plateformes pour s'en obséder, c'est certainement car on porte en soit déjà le germe de la maladie. Hier c'était Skyrock, aujourd'hui c'est la faute d'Instagram et demain, on accusera Tik tok de « rendre » les gens anorexiques... Il n'y a aucune corrélation entre les réseaux sociaux et cette maladie mentale !

Toutefois la société et les hommes encouragent parfois une personne qui tombent en anorexie. Certaines ont subi des remarques blessantes et incessantes par rapport à leurs corps, pas assez mince, et peut être un effet déclencheur si - et seulement si - l'on porte en soi un terrain favorable à l'apparition du trouble. Or s'il y a influence, il n'y a pas de causalité immédiate entre l'image de la minceur et l'anorexie. Même si la personne souhaite tout d'abord être conforme à ce critère de minceur, bien vite elle délaisse cette idée au profit de la maladie ; elle « veut » avant tout être anorexique.

1bis / Les anorexiques sont toutes très maigres.
L'anorexie n'est pas « le refus de maintenir un poids normal », comme j'ai pu trouver sur Internet. L'anorexie c'est la privation volontaire de nourriture, c'est le refus de l'acte de manger — sur une longue période.
On ne peut pas voir qu'une personne est anorexique, sur son corps. Il vaut mieux s'intéresser à la perte du poids, souvent dissimulée, que le poids en lui-même. Il peut exister des anorexiques de tout poids, il y a aussi des anorexiques qui sont « gros ». Cela s'observe souvent, on parle d'anorexie « atypique » ou encore d'anorexie « à poids normal ». Ils présentent les mêmes problèmes que les anorexiques, notamment des carences, dû à leurs sous-nutrition. A vrai dire, ceux ou celles qui se retrouvent hospitalisés pour dénutrition, fortes carences et poids très insuffisant, sont souvent celles qui étaient déjà très mince avant d'entamer un « régime ».

Comprendre les TCA : anorexie et boulimieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant