Clive

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❉🎶

A nulla serve correre, bisogna partire per tempo.

Je fixai cette citation encollée sur un mur et je pensais immédiatement à mon père. Rien ne sert de courir, il faut partir à point. C'était l'une de ses expressions favorites. Mon père m'avait raconté qu'il était venu en Italie des années et qu'il y était resté trois mois en été. Il avait adoré cet endroit. Je plissai des yeux. C'était peut-être pour ça qu'il avait quitté ma mère pour une italienne alors qu'elle avait des enfants en bas âge.

Ou alors c'était juste parce que c'était un con.

Il habitait d'ailleurs à Rome mais je ne savais pas si j'avais envie de le voir. Mon cousin Hazz me dirait qu'il faut faire la paix avec son passé. Mais honnêtement, il dit souvent de sacrés conneries. Mon cousin était également un chanteur et j'avais cru comprendre qu'il devait passer un peu de temps en Italie. Je ne savais pas si j'allais pouvoir passer du temps avec lui. J'avais décidé de partir seul de bon matin. J'avais besoin de me retrouver un peu et étrangement, mes pas m'emmenèrent du côté du quartier de Prati où vivait mon père. Je m'arrêtai devant une porte en bois. C'était celle de mon père. Je le savais. Je voyais son nom sur la boîte aux lettres. Caleb Slunder et Andrea Gabrielli Slunder. Je ne connaissais pas ma belle-mère. Je n'avais jamais accepté de la rencontrer. Après tout, c'était l'autre femme. Ils s'étaient mariés mais apparemment je n'avais pas été convié. Je plissai des yeux pour ne pas les sentir me picoter. Je me reculai dans la rue. C'était vraiment un beau quartier. Je bousculai quelqu'un sans faire attention et je croisai un regard que je ne connaissais que trop bien.

-Salut Clive. Je ne savais pas que tu étais là ! Tu aurais dû me prévenir de ton arrivée.

-Je ne suis pas seul.

Mon père regarda autour de lui et se passa une main dans ses cheveux crépus.

-Allez monte une minute, tu pourras rejoindre tes amis après, où qu'ils soient, ironisa-t-il.

Il ouvrit la porte d'entrée et me fit signe de monter. Je le suivis et j'arrivais dans son appartement.

-Tu vas bien ?

-Oui oui ça va. Je ne veux pas te déranger plus longtemps, tu dois avoir à faire avec Andrea

-Andrea ?

Le buste d'une femme magnifique apparut dans l'embrasure de la porte.

-Tu m'as appelé... oh. Tu dois être Clive, c'est ça ? Ton père m'a beaucoup parlé de toi.

-J'aurais bien aimé qu'il en fasse de même. Toutes mes félicitations pour votre mariage.

Elle s'approcha de moi. C'était une femme un peu comme ma mère. Des cheveux bruns, le teint pâle et un air taquin sur le visage. Il avait trompé ma mère avec un sosie européen.

-Je ressens beaucoup de colère en toi. Est-ce envers moi ou envers ton père ?

-Je ne ressens pas de colère envers vous. Cela voudrait dire que je vous considère, ce qui n'est pas le cas, je ne vous connais pas. Et est-ce que je suis fâché contre mon père ? Pas vraiment. J'aurais juste apprécié qu'il me prévienne de son union.

C'était un camouflet, mais j'étais sincère. Elle parut attristée et elle se posa une main sur le ventre, nonchalamment.

-Ou qu'il me prévienne de votre grossesse.Ça m'a fait plaisir de vous voir tous les deux, mais je n'ai pas prévenu mes amis que j'allais faire un tour.

-Tu devrais venir dîner avec eux tout à l'heure, fit la femme de mon père. Tu ne me connais pas suffisamment pour me détester, j'aimerai au moins que tu le fasses dans les règles. Ce soir à 20h.

WTML 2.5 : The last summerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant