WTML 2.5 : The last summer

Elijah

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On a qu'une vie, pourquoi la partager ? Pourquoi vivre à deux si c'est pour vivre à moitié ?

La chanson de Starmania pulsait dans mes oreilles alors que mon avion entamait sa descente vers New York. Je tournai les yeux vers Ann. Elle était endormie sur mon épaule. Ma fille. Je l'embrassai sur le front et elle s'éveilla.

-On est arrivé ?

-Dans quelques minutes, on sera à JFK.

Mon coeur tambourina sur ma poitrine. J'avais manqué tellement de sa vie que je m'en voulais réellement. J'aurais dû être plus prévenant envers sa mère. Je ne me souvenais même plus de la dernière fois où je l'avais vu. La dernière image d'elle que j'avais eu, c'était son dos quand je lui avais annoncé que j'avais rencontré quelqu'un d'autre. Un homme, et que pendant des années je m'étais caché qui j'étais réellement, mais que je voulais le vivre pleinement. Elle ne s'y attendait pas du tout, moi non plus d'ailleurs.

-Papa ? Tout va bien ?

La tendresse derrière le mot Papa me perturbait. Elle avait vécu toute une vie sans moi mais depuis quelques semaines, elle en vivait une nouvelle. Nous avions prévu de nous faire une petite semaine dans sa ville tous les deux. Après tout, dans quelques mois, j'allais vivre dans l'appartement de mon père pour ma nouvelle mission au sein du journal.

-Je pensais à ta mère.

-Moi aussi. D'ailleurs, tu accepterais de venir au Memorial avec moi ?

-Tout ce que tu voudras. J'ai juste une réunion demain matin, mais tout le reste du temps, il est pour toi.

J'attrapai son sac pour sortir de l'avion et nous récupérâmes nos bagages avant nous fourrer dans un taxi.

-Tu sais que la dernière fois que je suis venue, j'étais avec Duncan McAllister. J'aime bien cette idée de famille que vous vous êtes inventés tous ensemble. J'ai l'impression d'en faire partie.

-C'est le cas Ann.

-Pourquoi tu m'appelles tout le temps Ann... ?

-Parce que je suis ton père et que tu as un très beau nom. Sois en fière.

Elle posa sa tête sur moi encore une fois et nous nous arrêtâmes devant l'appartement de mon père. Elle siffla en indiquant que c'est un bon quartier. Elle n'avait pas logé dans l'appart' familial la dernière fois mais dans un hôtel. Elle regardait tout avec des yeux un peu ébahis.

-Et bah... c'est pas du tout la vie que j'ai eu enfant. On vivait dans le Bronx avec Grand-Mère, dans une maison ancienne.

-Tu ne mentais pas avec le quartier chaud ! ris-je.

-Pas du tout ! J'ai jamais eu rien à craindre en plus. Le plus gros dealer du coin l'aidait à porter ses courses et il était toujours sympa avec moi. Il m'a appris à faire du vélo et du roller aussi d'ailleurs.

-T'es sérieuse ?

-Oui ! Elle l'a toujours connu en fait. Et un jour, quand il était ado et qu'il a commencé à tomber dans tout ça, ma Grand-Mère l'a soigné alors qu'il s'était pris une balle, sans rien lui demander en retour, parce qu'elle était comme ça. Elle aidait les autres, sans contrepartie. Elle le regardait d'un air un peu sévère et il baissait les yeux. Je pense qu'il la prenait un peu pour sa propre mère et moi j'étais un peu comme... une nièce ? Enfin bref.

-J'aimerai bien voir l'endroit où tu as vécu.

-Tout de suite ?

-Pourquoi pas ? tout dépend si tu es fatiguée ou pas.