𝙇𝙚 𝙉 🌎 ( Nabil & Nadya )

40 🌍

Je regarde encore quand je vois Nabil arrivé, capuche sur la tête. Il salue les gars puis monte les escaliers.

-Pourquoi tu m'appelles avec un numéro inconnu. Il sort son bigo de sa poche. Je vois.

-J'veux pas que t'ais le num, bref, faut qu'en parle.

-Vous avez quoi tous à vouloir me parler? Je suis si importante que ça dans vos petites vies misérables. Lâche-je avec un petit sourire moqueur.

-Prend pas trop la confiance. Viens.

Il monte appuie sur le bouton de l'ascenseur.

-Et tu veux qu'on aille où comme ça ?

-Chez oit.

-Ça va pas. Y a ma mère à la maison tu ne peux pas débarquer comme ça déjà qu'elle ne t'aime pas forcément tu sais.

-Ferme ta gueule putain et suis moi.

Il est malade où quoi? Je croise les bras sans bouger. Je vais pas le faire rentrer chez moi comme ça au calme, ma mère va me tuer.

-Bouge ou j'te fais monter moi même tu vas moins faire la maligne.

Je roule des yeux mais je fais ce qu'il me demande, je monte avec lui.
Je le regarde, il appuie sur le dernier bouton. Hein? C'est le dernier étage ?

Quand on arrive l'ascenseur s'ouvre sur une grande porte en fer noire.
Il me demande de le suivre. Il ouvre cette dernière et finalement elle donne sur le toit du bat. Je ne savais même pas qu'on pouvait y accéder.

-T'as cru quoi?

-J'ai vraiment cru que t'allais monter chez moi. Je me sens bête maintenant.

Il avance et s'assoit au bord et m'aide à m'asseoir à côté de lui. J'ai les jambes dans le vide, c'est pas trop mon truc les hauteurs mais faut avouer que la vue sur toute la cité est époustouflante.

Nabil sort un paquet de cigarette et un briquet de sa poche. Il l'allume difficilement à cause du vent.

-C'est ici qu'je v'nai avec Tarik quand j'étais plus jeune.

C'est moi où il veut se confier? A moi!

-Souvent la nuit. Il continue. On s'entraînait, on fumait... On écrivait.

-T'avais quel âge quand t'as commencé la musique ?

-J'ai commencé quand j'étais à la fac, sur des feuilles pendant les cours. Des punchlines par ci, par là. Rien d'intéressant.

Il tire sur sa clope et crache dans mon visage presque à cause du vent.

-Regarde-toi aujourd'hui, t'es NOSSE. Dis-je pour le taquiner, il sourit.

-Ouais mais pas sans charbon. Et puis tout à changé quand Tarik est tombé.

-C'était dur j'imagine.

Il regarde sous ses pieds, dans le vide puis reprend sa cigarette entre ses lèvres et recrache.

-Les 6mois les plus longs d'ma putain d'vie. Il marque une pause. T'façon on a toujours été seuls.  Notre chère génitrice a décidé d'fuir, comme font toutes les femmes de nos jours. J'crois plus la femme et encore moins l'homme.

-Tu crois qu'elle est partie pourquoi ?

Je ne sais pas pourquoi je lui pause la question mais je veux à tout prix faire durer cette conversation. J'aime quand il est honnête comme ça.