Je ne me souviens pas du retour jusqu'au domicile de mes parents. J'étais venu chercher des réponses et je revenais envers encore plus que de questions. Ma mère venue seule me chercher, mon père était fatigué et il se reposait. Nous pris le temps du trajet en voiture pour discuter. Je lui parlai sans détour du fantôme d'Ethan que j'avais vu et des mots qu'il avait prononcés, mais ma mère ne me dit rien. Elle semblait cacher un secret, mais je n'arrivais pas à savoir quoi.
Arrivés à la maison familiale, j'attendis le moment opportun pour fouiller dans les albums photos en espérant trouver un indice de ce qu'il s'était passé à Doolin, mais il n'y avait rien. Je me rappelai que ma mère avait trouvé mon ancien appareil dans le grenier, alors il était possible que mon album y soit aussi. Je finis par le trouver et le parcourir. Dedans il y avait une photo d'un jeune homme entre trente et quarante ans qui portait une tenue verte accompagnait d'une fille qui n'était autre que moi enfant. Je compris que l'homme était mon père. Quand mes parents rentrèrent j'eus une discussion avec ma mère
— Est-ce qu'Ethan a existé ? fut ma première question.
— Oui tu avais un ami qui avait le même prénom que ton père, mais tu ne l'as plus revu le jour où l'on est parti de Doolin.
— Il n'est pas mort ?
— Pas que je sache en tout cas.
— Mais c'est pas possible, c'est lui qui m'a donné cette pièce. Criai-je.
— Cette pièce appartient à ta grand-mère, c'est ton père qui te l'a donné. Tu ferais mieux de me la rendre, ça réveille en toi des mauvais souvenirs. Il vaut mieux que tu rentres à New York demain ça te perturbe ainsi que ton père. Il y a des jours il ressemble de nouveau à l'homme que je détestais quand nous étions à Doolin.
— Tu veux dire que tout ce que je pensais avoir vécu n'est que dans ma tête?
— Parfois on s'invente des histoires pour ne pas faire face à ses traumatismes et c'est parfois mieux ainsi.
Elle me prit la pièce des mains et s'en alla. Le soir, mon père entra dans ma chambre pendant que j'étais dans mon lit et murmura à mon oreille « je t'aime pour toujours ». Je me mis à sangloter au moment où mon père ferma la porte. La pluie frappait à la fenêtre et le visage d'un homme habillé en vert me hantait.
Le lendemain je rentrais à New York, je décidais de développer les photos, mais la pellicule ne me donna que des photos ratées où l'on ne pouvait rien distinguer dessus. Je n'arrivais plus à me souvenir ce qui était réel ou imaginaire, mais je savais que je ne voulais plus aucun souvenir de cette période. Je décrochais mon tableau et en le regardant je me rappela de ce que mon père m'avait dit un jour « tu verras l'amour c'est beau, c'est comme avoir des papillons dans le ventre » Les miens s'étaient envolés pour toujours dans les nuits à Doolin.
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L'envol des papillons
Historia CortaUne fille retourne en Irlande à Doolin pour affronter son passé. Ses souvenirs se mélangent, ne sachant plus vraiment ce qui est réel et ce qui est imaginaire. Aura-t-elle la volonté de revivre tout ça?