Adversité Ambiguë [ Bungo Stray Dogs / OS Soukoku ]

| 01 | - Partie II

Chûya porta un regard désarçonné à l'adolescent, lui priant silencieusement d'arrêter son pouvoir, mais le plus jeune n'en fit rien. Murasaki était complètement paralysé, tétanisé par les deux choix qui s'imposaient à lui. Si Irima apprenait qu'il avait abandonné la mission qu'il lui avait confié, les conséquences seraient désastreuses pour lui. Et à l'inverse, partir l'avertir lui provoquait une grande inquiétude face à l'attitude imprévisible de Dazai.

S'il revenait et que ce dernier avait déjà achevé le rouquin, il pourrait simplement se préparer à mourir de façon atroce.

L'effroi qui le traversait lui fit prendre conscience que quelques secondes plus tard qu'il venait de tomber lourdement par terre à quelques centimètres de ses prisonniers, ayant tenté de quitter la pièce pour écouter son second choix avant de se heurter à la table toujours présente.

- Ne mentez pas... Articula-t-il d'un ton suppliant à l'intention de Chûya.

La porte se referma une énième fois devant eux, un bruit singulier les conforta tout de même dans l'idée que Murasaki n'était pas si naïf et avait barré la porte.

Un léger silence flotta à présent sur eux seulement brisé par le rire assez léger de Dazai qui gratifia son aîné d'un sourire en coin, satisfait d'avoir réussi à lui faire quitter la pièce, mais ce dernier ne dit rien. Chûya se contenta simplement de se recroqueviller sur lui-même la douleur et le nœud dans sa gorge ne diminuant pas, mais plus réellement pour les mêmes raisons précédentes.

- Tu es prêt à ce point à me tuer pour connaître la vérité, hein ? Souffla Chûya. T'es vraiment ignoble, Dazai...

- Oui, et non... Je veux savoir, mais jamais je ne pourrai te tuer pour ça.

Un rire ironique passa la barrière de la bouche du rouquin en fixant la porte du regard, comme si cette dernière pouvait s'ouvrir miraculeusement à tout moment.

- T'avais pourtant l'air bien motivé il y a quelques minutes... Ça te tue à ce point de te dire que je ne veux pas revenir sur le passé ?! C'est terminé, t'es parti, je ne voulais plus qu'on continue notre petit jeu absurde, ça m'a fait mal, point.

- J'aimerai simplement comprendre ce qu'il s'est passé, expliqua Dazai.

- Je suis peut-être encore sous l'emprise du putain de pouvoir, mais ça c'est pas une question, j'te répondrai pas. A moins que tu sois prêt à en abuser une nouvelle fois ? Cracha le rouquin d'une voix rancunière.

Une certaine culpabilité retourna le ventre de Dazai qui ne savait pas vraiment quoi dire pour se rattraper. Il avait effectivement profité de la situation, ça faisait parti de son plan, mais pas totalement. Ces questions, il était allé beaucoup trop loin. Sur le coup, ça lui semblait sans importance, mais en observant le visage crispé d'une souffrance interne de Chûya en cet instant, cela lui faisait prendre conscience qu'il avait réellement ravivé quelque chose de vraiment très amer.

- Je ne voulais pas faire ça dans le but de te faire du mal !

- Mais tu l'as fait ! Tu m'as déjà forcé à t'avouer que ta putain d'absence me pesait, que tu me manquais ! Tu veux savoir quoi d'autre ?! L'intégralité de mes pensées pour toi ? Eh bien va te faire foutre ! Je préfère encore sentir cette horrible douleur à mentir que de te dire ce que t'attends ! Il reprit une inspiration, tandis qu'un voile triste se déposa imperceptiblement devant ses yeux. Qu'est-ce que ça peut te faire de toute façon... Toi et moi, c'était qu'une histoire de cul sans aucune importance.

Dazai déglutit difficilement suite à cette révélation sans filtre. Les mots résonnèrent dans sa tête pendant quelques secondes, se répercutant ensuite difficilement contre chaque parois de son être.