{ 02 } - Partie I

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- Allez, sors de là mon petit Chûya !

- Non ! C'est mort, je ne sortirai jamais avec cette chose ! S'égosilla le rouquin à travers le rideau qui le séparait de Dazai.

Loin de s'en formaliser, et avec un manque cruel de respect pour la pudeur du mafieux, Dazai tira le rideau de la cabine d'essayage dans laquelle il continuait de se terrer.

- Bordel, vire de là ! Espèce de maquereau, je vais te buter ! Menaça-t-il, les joues rouges d'embarras en serrant les dents, tandis que ses bras tentaient de se cacher comme il le pouvait, mais peine perdue. Vire ce putain de sourire de tes lèvres. C'est toi qui devrais porter cette chose ! Pourquoi est-ce que je devrais être le seul à me couvrir de honte pour cette mission ?!

- Je peux t'assurer que tu ne te couvriras pas de honte !

- Qu'est-ce qui te fait dire une telle connerie ?!

- Sans vouloir te vexer, ma limace, tu ressembles cruellement à une femme à cause de tes cheveux longs, ainsi que ton imberbité ; et cette robe n'aide en rien à cet a priori, sourit le suicidaire. Ah ! J'oubliais ! Ta voix aiguë quand tu t'énerves aussi !

- Enfoiré...

Au grand désarroi du rouquin, non seulement le rictus satisfait de cet imbécile refusait de s'effacer, et voilà qu'en prime ce dernier refusait de le quitter des yeux. Et si Chûya était convaincu que c'était parce que Dazai tirait un plaisir malsain à rire de sa situation ; en réalité le brun ne pouvait s'empêcher de le détailler, admirant son partenaire sous cet angle extravagant.

Sa longue robe rouge dont la jupe plissée par endroits et fendue sur le côté, rendait sa silhouette encore plus féminine. Le haut de son vêtement sans manches rejoignait son cou dans le même genre de collier que Chûya avait l'habitude de porter. Et pour finir le dos du rouquin complètement dénudé de tissus avait de quoi faire envie à n'importe qui.

Il était beau. Vraiment très beau.

Dazai soupira en reprenant ses esprits.

- « Nous vous convions, Monsieur et Madame Montawa, à notre soirée mondaine pour célébrer l'anniversaire de notre chère Comtesse Machine Aristocrate Je-Sais-Plus-Trop-Quoi... », récita le brun en pinçant ses doigts entre eux dans un mime de parole. « Monsieur et Madame » et je ne peux décemment pas être la Madame, pour toutes les raisons précédentes ! Et si tu n'es toujours pas convaincu c'est à peine si Higuchi fait la même taille que toi, reprit-il d'un sourire fier. Tu t'expliqueras avec Mori et Fukuzawa, j'y suis pour rien ! En attendant, tiens !

Dazai lui tendit un sachet qu'il n'eut même pas le temps d'analyser que ce dernier se permit de poursuivre pour lui fournir des explications, devinant déjà la mine interrogative potentielle sur le visage de Chûya.

- Des rembourrages ! Non, parce que tu as peut-être un grand nombre d'atouts pour être une femme authentique, tu restes tout de même aussi plat qu'une préadolescente ayant à peine débuté sa puberté !

Le coup partit une seconde après qu'il eut prononcé ces mots, le pied de Chûya chemina jusqu'au visage de Dazai ( merci la robe fendue pour la liberté de mouvement ), mais ce dernier l'arrêta sans peine à la « surprise générale » des deux hommes.

- Je vais te tuer, stupide maquereau, souffla-t-il rageusement entre ses dents.

- Du calme Chibi, on ne la même pas encore payé ! Il ne faudrait pas l'abîmer !

Chûya reprit appui sur ses deux pieds après que Dazai l'eut libéré, avant de lui tourner le dos en soupirant, les bras croisés contre son torse.

Adversité Ambiguë [ Bungo Stray Dogs / OS Soukoku ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant