Adversité Ambiguë [ Bungo Stray Dogs / OS Soukoku ]

{ 02 } - Partie III

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- Tu l'avais anticipé ça, Dazai ?

L'interpellé ne prononça rien, continuant de jouer le roi du silence en se tournant sur son fauteuil pour faire dos à son auditoire.

- A mon avis, il l'avait prévu, mais de toute évidence il était tellement dans le déni qu'il a tout fait pour que les choses se passent autrement, répondit Ranpo à sa place.

- Et maintenant, il se sent complètement idiot de ne pas avoir reconnu directement qu'il l'aimait plus tôt, pour avoir eu à éviter ses petites crises de jalousie ! Soupçonna Yosano en haussant les épaules.

Dazai, n'ayant toujours pas prononcé un mot depuis son arrivée à l'Agence, le lendemain de leur infiltration dans le but de « rédiger » son rapport, se décida enfin à le faire à cette remarque peu subtile.

- C'est complètement faux !

- Vous étiez sur écoute, avoua Kunikida d'un ton dénué de sentiments en pianotant sur son ordinateur. La prochaine fois épargne-nous tes petites scènes !

Une massue sembla s'abattre à l'arrière de son crâne. Comment ne l'avait-il pas remarqué ?! De toute évidence, Yosano avait réussi à dissimuler un petit gadget avec le rembourrage. Ses collègues étaient vraiment trop envahissants par moment. Et à présent tous savaient -si ce n'était pas déjà le cas- que Dazai était complètement épris du rouquin.

- Et Chûya était au courant ? Questionna Dazai, ignorant tous les instants où il avait pu témoigner de ce genre d'incidents.

- Évidemment, je lui en ai parlé en m'occupant de la robe, informa la médecin. Enfin, nous ne pensions pas que vous alliez vous séparer... L'avantage c'est qu'on a réussi à intercepter tous les détails qui circulent là-bas depuis son arrivée cette nuit, malheureusement, on ne peut pas communiquer avec lui de notre côté.

- Il va bien ?

Il laissa son inquiétude prendre le dessus sur sa fierté un instant. Après tout, il n'avait rien de mal à se faire du soucis pour lui alors qu'il venait de se faire enlever ?

- Un peu brassé, expliqua l'intellect. Le fameux Okitomo Reitarô fonctionne avec un somnifère liquide qui endort ses victimes pour les transporter dans une sorte de réserve d'après Nakahara. Nous avons pu le localiser grâce à vos puces GPS, comble de l'ironie : la base des agissements de notre homme est un locaux de la Mafia Portuaire laissé à l'abandon depuis quelques années maintenant.

- Nous avons tous ce qu'il faut pour intervenir maintenant ? Demanda Atsushi après hésitation. Ses crimes sont prouvés, qu'est-ce qu'on attend exactement ?

Il est vrai que la remarque de l'argenté suscita la question à quelques-uns de ses collègues, tandis que les plus anciens de l'Agence avait de suite compris l'obstacle qui leur barrait la route pour cette intervention : la Mafia Portuaire.

Bien qu'il jouait sur un front commun ce coup-ci, leurs avis étaient loin d'être totalement concordant aux leurs. Deux possibilités s'offraient à eux à présent : venir secourir directement les captifs de ce trafic morbide ou attendre quelques jours supplémentaires qu'une occasion en or se présente pour démanteler l'intégralité du réseau qui sévissait derrière.

En effet, Chûya avait intercepté que Reitarô organisait une vente de ses proies en temps qu'objet de désir dans deux jours à l'opposé de l'endroit où il était détenu dans Yokohama. C'était une opportunité unique.

Cependant, si l'Agence était pour le fait d'attendre, la Mafia, elle, ne partageait pas la même opinion, privilégiant le fait de sauver Gin -que Chûya avait retrouvé parmi les captives, Dieu soit loué !-, ainsi que leur meilleur élément des griffes de cet homme.