Mais la seule qu'il trouva était une vendeuse. Il l'avait perdu, dans un magasin de peluche, qui faisait deux étages. Deux étages. Il grimaçait, retrouver son chaton n'allait pas être une partie de plaisir, il pouvait être partout, entre les incalculables rayons de doudous ou dans les toilettes à pleurer sa solitude naissante. En voilà un beau moment en perspective.
Il commença ses recherches au rez-de-chaussée, dernier endroit où ils s'étaient vues. Il revint sur ses pas, chercha du regard au loin. Apres avoir fait quatre fois le tour du rez-de-chaussée, il s'avança vers le premier étage. Et sa descente aux Enfers commença. Des cris, des pleurs, des hurlements, des jérémiades fusèrent de partout, pas un endroit n'était épargné. Toute patience avait déserté son corps, ses nerfs étaient tendus au possible. Chaque pas était une torture pure et dure mais il n'allait pas laisser son chaton ici. Cherchant à droite, à gauche, de haut en bas, son cœur se mit à battre plus vite. Et si sous le coup de la panique, son chaton s'était enfuie et perdue ? Et si il lui était arrivé quelque chose de mal ?
La panique le submergea et noya toute rationalité chez lui. Cette boule synthétique rose commençait à lui peser lourd dans les bras. Il marcha plus vite, son souffle s'accélèra. Plus vite, plus fort, plus panique, il chercha. Les rayons commençaient à tous se ressembler, il était sur d'être déjà passé ici mais dans le doute il repassait une seconde, troisième fois. Frénétiquement, il chercha dans les moindres recoins du premier étage, les peluches semblaient le moquer et les enfants semblaient s'agiter encore plus, ce qui augmenta sa panique. Elle coulait à flot dans son organisme. Son cœur se serrait un peu plus fort sur lui-même à chaque minute qui passait. Sa démarche frétillante ne passait pas inaperçue mais il irradiait de panique que personne n'osait l'approcher. Après plus de cinq tour du premier étage, et une dernière vérification derrière l'étagère du coin, il monta au deuxième et dernier étage.
Une fois arrivé en haut, il s'étonna du calme plat qui y régnait. La lumière naturelle qui envahissait les lieux le calma instantanément. Il prit quelques secondes pour lui, calma sa respiration. L'étage était désert, seuls quelques adultes frivoles de figurines étaient présents. En tournant sa tête, son regard tomba sur une affiche interdisant la venue d'enfant au dernier étage. Cette affiche l'appaisa, le calme qui dominait lui permettait de remettre son esprit en marche. Après avoir fouillé de fond en comble le premier étage, il était sûr que son chaton n'y était pas. Le deuxième étage serait plus facile à ratisser, la sérénité qui trônait en ses lieux lui permit une meilleure concentration. Maintenant que son esprit était clair et désencombré de tout bruit parasite, il pouvait continuer ses recherches au calme.
Respectueux du calme ambiant, son coeur battait moins vite, son sang cessait de tourner à plein régime. Sa respiration se fit plus calme, plus lente et plus sereine. Il y avait peu de chance que son beau matou soit monté toute seule ici. Si le calme habitait ces lieux, il fallait avant tout franchir l'enfer du premier étage alors certainement dans une grande frayeur, son chaton avait du redescendre. Mais dans le doute et pour apaiser les mots de son coeur, il fit le tour du dernier étage. Il prit même plaisir à admirer de très loin certaines figurines. Il faisait atrocement tache dans ce décor propre et soigné avec sa boule de poil rose et sa casquette violette vissée sur sa tête. Il soupira, ne la trouvant pas, il s'avançait vers l'escalier du premier étage. Après un dernier regard, il s'élança dans les escaliers, dévala les marches, faillit à plusieurs reprises faire une agréable câlin au sol pour enfin arriver au rez-de-chaussée.
Il essayait de reprendre son souffle, légèrement replié sur lui même, il ne sentait pas bousculer. Il se releva et prit de grandes inspirations. Il chercha du regard la porte des toilettes. Il priait toutes les étoiles du ciel pour qu'elle y soit, il ne voulait pas la perdre, pas encore une fois. Il respira un bon coup et se dirigea vers les toilettes près à la retrouver, un vendeur l'intercepta. Il n'aimait pas du tout ce qui était en train de se passer. Son regard brûlait sous le feu de sa passion. Pour qui se prenait-il, personne ne lui séparerait de son chaton encore moins ce maudit vendeur. Soudain il prit conscience que les toilettes étaient à l'extérieur de la boutique, soit derrière les caisses. Il ne pouvait pas partir sans avoir payer la peluche rose. Il la fourra dans les bras du vendeur et s'en alla rapidement.
Si son amour n'était pas là, alors il perdrait la tête.
Il ouvrit la porte, appela son prénom. Craignant de ne pas être entendu, il répéta plus fort. Sa main se serrait autour de la poignée de la porte, son corps se tendit sous le coup de la panique. Celle qui rythmait son coeur ne pouvait être qu'ici, ici et nulle part ailleurs. Il jura à haute voix. La panique le submergea de nouveau et cette fois ci, il se s'y noya complètement.
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Un clavier et des heures perdues
Short Story𝚄𝚗 𝚌𝚕𝚊𝚟𝚒𝚎𝚛 𝚎𝚝 𝚍𝚎𝚜 𝚑𝚎𝚞𝚛𝚎𝚜 𝚙𝚎𝚛𝚍𝚞𝚎𝚜 Junee est une jeune lycéenne, lorsqu'elle s'ennuie et n'a rien d'autre faire que traîner sur Twitter, elle ouvre ses notes et commence à écrire. Elle s'inspire de tout : de musique, de phot...