La Fille De La Pluie

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La Fille de la Pluie

Dans le coin d’une pièce carrée,
Je me suis assis sur un tabouret,
J’ai posé mes coudes sur mes genoux,
J’ai posé ma tête dans mes mains,
Et j’étais comme cela,
Depuis longtemps, sans doute.

Mais la porte s’est entrebâillée,
Laissant venir en premier,
Un arc de clarté, puis
Est entrée la Fille de la Pluie.

Elle s’est approchée doucement
Du coin carré de la pièce,
Où j’étais réfugié et j’ai accompagné
Ma main cachée dans la sienne.

J’ai oublié de me dérober,
Ses cheveux balayant ma langueur,
J’étais comme une ombre, porté
Par les plis de sa robe longue,
Ce que je n’aurai pu supporter
Etait déjà dépassé.

Elle m’a déposé là au milieu
Du lit d’une longue rue droite,
Au coin carré, elle s’est posée,
Et elle m’a regardé.

Alors les odeurs ont changé,
Les ombres se sont alourdit,
Les couleurs se sont contrastées,
La chaleur s’est contractée,
Et j’ai reçu l’ondée.

La bruine sans bruit s’est avancée,
Cette douce et fraiche caresse,
Ce grain qui m’a nourrit,
Ce crachin pile dans ma face.

L’averse s’est précipitée vers le sol,
Je suis resté là, tout en haut,
J’ai écarté les bras, ouvert la bouche,
J’ai gouté à celles sur mon visage.

Mes yeux se sont nettoyés,
Mes pensées se sont liquidées,
Je suis resté là, tout en eau,
Je flottais.

Au coin carré de la rue,
Il n’y avait plu
La Fille de la Pluie.

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