Whatever it Takes (Os Marvel)

Just a Game (Thorki) part 3

Les adieux aux nouveaux amis terriens du dieu blond furent de courte durée et ce dernier s'empressa d'appeler le Bifrost en tenant fermement son frère. Ils n'avaient encore échangés aucun mot depuis la bataille, et une tension palpable s'était installée entre eux deux. Ce fut d'ailleurs la première chose que remarqua Heimdall, après le regard tendu de Loki, chose plus qu'inhabituelle chez lui.

« Bienvenue princes d'Asgard. Je dois annoncer votre arrivée, c'est la procédure. » Dit le gardien en accueillant les dieux aux portes du pont. Laissant un moment de flottement, il ajouta

« Néanmoins je me suis blessé il y a quelques jours, je ne peux marcher rapidement. Je vous prierai donc d'attendre mon annonce avant de venir au palais, comme le veuillent les lois. »

Le front soucieux du blond se dérida en comprenant les paroles d'Heimdall. Il avait beaucoup trop de choses sur le cœur pour apporter pieds et poings liés son frère au pied de son père sans chercher à comprendre la moindre chose. Le temps où il aurait tout fait pour satisfaire son père quitte à le désobéir pour ce qu'il pensait être la bonne cause était révolu.

« Nous attendrons. » Acquiesça Thor avant d'emboiter le pas au gardien.

A peine avait-il posé un pied au dehors de la sphère dorée qu'il saisit son marteau par la sangle et Loki par la hanche, plus brutalement qu'il aurait voulu, provoquant un brusque mouvement de recul de sa part. Il avait cru voir un court instant passer une étincelle de peur dans ses yeux avant qu'ils ne reprennent leur expression suffisante et dédaigneuse.

« Ne te débat pas. » Dit-il presque durement, tirant ses menottes contre lui, ne se rendant pas compte de la panique qu'il créait dans l'esprit du prince.

Faisant tournoyer son arme, ils décollèrent rapidement et survolèrent la citée au ras des bâtiments pour ne pas se faire repérer par les patrouilles volantes, avant d'atterrir le plus doucement possible, c'est-à-dire en essayant de limiter l'onde de choc, dans l'un des jardins réservés aux habitants du palais. Le lieu était pratiquement toujours désert et Thor le savait pour s'y être rendu de nombreuses fois durant la nuit en essayant de calmer les battements affolés de son cœur réveillé par un cauchemar ou le bruit d'un orage, lui déchirant le cœur de souvenirs.

Le futur roi se redressa face à son frère en essayant de garder encore un peu le calme apparent qu'il s'était efforcé de maintenir auprès des terriens et du gardien de la cité. Il ne prit même pas le temps de le débarrasser de ses enclaves, comme il s'était promis de le faire, ses mots éclatèrent dans sa gorge, bien trop longtemps retenus.

« Tu étais en vie. Tu étais vivant tout ce temps et tu n'es jamais revenu. Père m'as appris tes origines mais... était-ce une raison pour me laisser seul ? » Sa voix commençait à monter, tant de colère que de tristesse.

« Tu n'étais pas là, tu m'as laissé tomber ! Je compte donc réellement si peu pour toi ? Pourquoi m'avoir fait croire à ta mort, pourquoi es-tu partit de cette manière !? » Il criait maintenant, les yeux brillants. « Je te faisais confiance Loki ! Je croyais que tu resterai auprès de moi pour toujours, qu'on aurait pu... » Il détourna le regard. « Mais ce n'était pas partagé. Peut être finalement qu'on ne peut réellement pas te faire confiance, que chaque chose que tu entreprends n'est qu'un moyen d'arriver à tes fins. »

Il avait levé le bras pour lui enlever la muselière mais se reprit. Il ne voulait plus souffrir à cause de lui, il ne voulait plus avoir espoir, si c'était pour endurer une nouvelle fois la destruction de cette espérance.

Le dieu de la malice était dans un état presque second. Chacun des mots de son frère lui avaient infligé une blessure encore plus profonde que celle, béante, que la pierre avait créée en lui. Il n'arrivait pas à croire que Thor avait fini par ne plus avoir confiance en lui, par avoir le même avis diffamatoire que ceux qui ne le connaissait pas vraiment. Pensait-il réellement ce qu'il venait de dire ? Un regard dans ses yeux lui affirma que son esprit, bien que douteux, était sûr des paroles qu'il lui avait balancées à la figure. Alors que, fuyant toujours les iris émeraudes qui brulaient sur lui, le futur roi attrapait les menottes prêt à ramener son frère auprès du père de toute choses, Loki se débattit brusquement, attrapa les mains du blond et posa le métal glacé de son bâillon sur les lèvres du dieu. Il ferma les yeux, les sourcils froncés dans un air peiné, ses larmes menaçant de perler au coin de ses yeux. Il ne voulait pas le perdre, ne l'avait jamais voulu, et refusait de se séparer de celui qu'il aimait une nouvelle fois.