Chapitre 1 bis

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              Je n'avais jamais eu de copain contrairement à toutes mes autres amies, j'avais à peine 16 ans, je ne m'en inquiétais pas vraiment, mais cette pensée venait tout de même quelques fois me tourmenter, moi aussi je voulais savoir ce que l'on ressentait quand on embrassait pour la première fois la personne dont on était amoureuse, ma première expérience de l'amour m'a vite fait comprendre que rien n'était éternel.

J'étais donc en 2nd, dans un lycée banal à New York, entourée de ma bande d'amis du collège. Nous avions une chaîne YouTube dans laquelle nous postions nos chansons, nous étions nos propres auteurs-compositeurs, je me chargeais en général de la composition des musiques et quelques fois je servais de vocaliste. Nous n'avions pas un nombre d'abonnés très conséquent mais nous étions tout de même fière de nos 3000 abonnés. Certains de mes amis pensaient déjà faire carrière dans ce domaine, j'y pensais aussi, j'étais plus que tourmentée quant à mon orientation. Mes notes n'étaient pas mauvaises, elles étaient plutôt bonnes, on me répétait donc souvent que j'avais les capacités pour aller loin, cette idée avait pris une grande ampleur dans ma tête et m'empêchait de réfléchir sur ce que je voulais vraiment. Je pensais que tout le monde avait une période similaire dans sa vie, je ne savais pas si la mienne était arrivée trop tôt, trop tard, ou juste au bon moment. Je ne pouvais pas me situer dans le temps, j'étais assez perdue, mais je continuais d'avancer en essayant de faire ce qui me plaisait pour rester heureuse.

Un jour, j'ai fait la rencontre de Caleb, un garçon de ma classe à qui je n'avais jamais vraiment parlé, le contexte de notre rencontre était vraiment très banal, je lui avais simplement parlé pendant un inter cours, puis nous avions commencé à parler, et j'ai découvert son amour pour la musique. Il s'interessait au rap et avait même écrit des chansons lui-même, je le trouvais vraiment mature pour son âge. Nous sommes devenus amis et passions de plus en plus de temps ensemble. Je n'avais pas laissé tomber mon groupe, je lui avais même proposé de le rejoindre avec l'enthousiasme des autres membres, ça ne l'intéressait pas vraiment, il disait être bien en solo. Je ne le croyais pas vraiment, il partageait tout le temps ses compositions avec moi et me demandait souvent de l'aider à écrire et composer.

Notre chaîne YouTube gagnait de plus en plus d'abonnés de jour en jour, nous avions tellement gagné en notoriété que certains organisateurs d'évènements musicaux nous invitaient pour y jouer. J'étais assez mal pour Caleb, je savais qu'il voulait que sa musique soit reconnu, je savais qu'il voulait s'exprimer mais qu'il n'avait pas le courage pour, j'avais peur qu'il soit jaloux. A chacune de nos prestations il était là, j'étais heureuse qu'il soit présent, qu'il se déplace spécialement pour nous voir. Quand il n'était pas là, j'avais du mal à jouer, j'avais l'impression qu'il s'en fichait et ma gorge se serrait, c'est à ces moments que je me demandais si c'était ça l'amour.

Caleb était quelqu'un de très réservé et n'avait pas beaucoup d'amis par choix, il n'aimait pas se mélanger aux autres cela lui valait souvent des surnoms assez rabaissant et vexant, je m'efforçais toujours de le défendre devant les gens qu'on appelait "populaires" du lycée, moi et mon groupe d'ailleurs (alors qu'ils ne le connaissait même pas vraiment). Mais avec le temps, la popularité grimpante a vite attrapé mon groupe pour les rendre presque aussi odieux que les autres, à croire que cette notoriété leur donnait des droits particulier sur les autres, ils commençaient à me dire d'arrêter d'aider et de travailler avec Caleb et de plutôt me concentrer sur notre groupe, réfléchir à un avenir. Il était évident que ça n'allait pas arriver, je ne pouvais pas abandonner mes amis, je les réspectais et j'essayais de faire les choses correctement pour éviter de blesser le plus de gens possible.

Les chansons de Caleb étaient pleines de poésie et étaient souvent très profonde de sens, tout le monde ne pouvaient pas les comprendre, je pensais pouvoir, mais je me suis rendue compte plus tard (trop tard) que même moi, la personne la plus proche de lui à ce moment-là, je ne pouvais pas.

Le jour où nous avons fleuri (GXG)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant