Vert Émeraude [TomuDeku]

8.

La nuit battait à son plein dehors, c'est la pleine lune ce soir. La Lune est d'une telle beauté, elle ne respire pas et pourtant elle est à couper le souffle. La beauté de son orbe froid et aride dévoilant la beauté de l'obscurité. Je peux parfois rester assis devant ma fenêtre et l'admirer pendant des heures, me laissant perdre dans mes pensées.

Ma décision est prise, je vais rejoindre l'Alliance des vilains au côté de Tomu. Même si j'ignore en quoi je pourrai lui être bien utile. J'y ai longuement réfléchi et maintenant, je suis sûr de moi. Je veux rester avec Tomu, je veux être à ses côtés, je ne veux pas le perdre une nouvelle fois.

À ses côtés, je pourrai réaliser mes nouveaux idéaux. Je veux prouver ma valeur au monde, leur montrer que ce pauvre sans-alter est capable de faire des exploits. De rétablir l'ordre des choses et de me venger de cette société qui n'a cessé de me rejeter, de me mépriser.

Je finis d'écrire ma lettre que je viens ranger dans une enveloppe et la dépose dans un coin de mon bureau. Je prends mon sac et je viens dedans y mettre mes carnets numéro 1 à 13, même si ce dernier est dans un assez mauvais état. J'y mets aussi une photo que j'ai gardée précieusement durant toutes ces années. C'est la seule photo que j'aie de nous deux. 

On peut nous voir, moi et Tomu quand on était petits. Je n'ai pas pu m'empêcher de rougir, il était si mignon. Je la lui montrerai demain. Je range tout ça dans mon sac, puis le referme et le pose sur mon bureau.
Je vais m'allonger sur mon lit, je suis trop fatigué, donc le sommeil finit par vite m'emporter dans le bras de Morphée. 

Le lendemain

Je me réveille sous les cris de ma mère. Je me demande si j'ai toujours le droit de l'appeler ainsi après ce que je m'apprête à faire aujourd'hui.

Je pars aux toilettes pour uriner, puis je me brosse les dents et je viens prendre ma douche avec de l'eau froide pour bien me réveiller. Une fois ma douche finie, je pars dans ma chambre, la serviette autour de mes hanches pour m'habiller. Je m'habille d'un simple jean noir accompagné d'un t-shirt blanc et de mes baskets rouges.

Je prends mon sac à dos et l'enveloppe qui se trouve juste à côté de celui-ci.

Je descends au salon et, sans surprise, ma mère est déjà partie au travail. Je prends mon petit-déjeuner composé d'un jus d'orange fait maison que ma mère a préparé accompagné d'une tartine au chocolat.
Je dépose la lettre que j'ai écrite pour elle sur la table et je pars en refermant la porte à la clé. Je jette un dernier regard à cet appartement dans lequel j'ai vécu la totalité de ma vie.

Au revoir, maman.

Je pars direction le parc où je dois retrouver Tomu. Je suis venu quelques heures avant l'heure convenue. Ce parc constitue une bonne partie de mon enfance. Je venais souvent jouer ici avec Katchan quand on était encore amis avant mon diagnostic.
Je crois que c'est à mes quatre ans que j'ai appris que les hommes ne naissent pas égaux, et ça, je l'ai nié du plus profond de mon être. Il m'a fallu d'un déclic. Maintenant, l'alter définit et catégorise une personne.

Je changerai la vision de cette société et quel qu'en soit le prix.

Un courant d'air assez fort passe, me sortant de mes pensées. Je glisse ma main dans la poche pour venir prendre mon téléphone et regarder l'heure, il est quinze heures. Assis sur le banc du parc, je jette un regard furtif autour de moi, mais il n'y a personne. Il n'est pas encore là.
Je patiente alors quelques bonnes minutes.

Tomura - Salut.

Je sursaute, surpris, je me retourne pour voir Tomu adossé contre l'arbre derrière moi. Je le regarde, un sourire ne put pas s'empêcher de faire son apparition sur mes lèvres.

Tomura - Alors Izu, dis-moi quelle est ta réponse ?
Moi - J'accepte.
Tomura - Tu y as bien réfléchi ? Tu ne pourras plus faire marche arrière.
Moi - Oui ! J'en suis sûr.

Je le regarde plus que déterminé. Il me tend la main, ses yeux rouge carmin ne me lâchant pas du regard, ce qui avait tendance à me déstabiliser. J'avais l'impression qu'il pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert.

Tomura - Viens !

Je me lève et m'avance vers lui pour venir accepter sa main. Le même portail que l'autre fois s'ouvre derrière lui, il s'y engouffre, m'entraînant avec lui.

Au moment où j'ai franchi ce portail, je savais qu'une toute nouvelle vie allait débuter pour moi.