V - Retisser les liens familiaux

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Adrien et Marinette eurent du mal à empêcher les enfants de descendre avant 8 h le lendemain. Adrien, envoyé en ambassadeur et en pourvoyeur de biberons pour les deux cadettes, parvint à faire en sorte que les grands-parents soient présents au moment où l'on ouvrit les portes du salon pour vérifier si le père Noël était bien passé.

Gabriel ouvrit cérémonieusement le passage et des cris d'émerveillement s'élevèrent devant le spectacle qui s'offrit alors aux regards. Même Adrien et Marinette restèrent un instant médusés devant la profusion et la taille des cadeaux.

Après un moment de stupeur, ils se regardèrent avec la même pensée : cela ne tiendra jamais dans la voiture.

Avec des hurlements de joie, Benoît, Amandine et Émilie s'étaient élancés vers le sapin. L'aîné entreprit de déchiffrer les étiquettes apposées sur les papiers multicolores. Son grand-père fit mine d'examiner les cadeaux avant de dire :

— Je crois que les étiquettes bleues sont pour toi, les vertes pour Amandine et les roses pour Émilie.

Les enfants mirent une heure à ouvrir tous les cadeaux. Les adultes admirèrent les trouvailles, mirent les papiers et les bolducs de côté et rangèrent les présents en trois tas distincts pour que chaque enfant les retrouve ensuite.

Enfin, chacune des têtes blondes fut absorbée dans un jeu et les adultes purent ouvrir leurs propres cadeaux. Marinette reçut un panier rempli de bocaux mitonnés par Nathalie, et Adrien une caisse de Saint-Émilion.

Trouver des cadeaux pour leurs hôtes avait été compliqué pour le jeune couple. En général, Marinette offrait quelque chose de sa fabrication : bijou, accessoire, vêtement. Mais cela lui avait paru déplacé dans les circonstances présentes.

Finalement, Adrien avait demandé à son ami Nino de créer une ambiance musicale pour Nathalie. Il lui avait exprimé ce qu'il avait déterminé du caractère de sa belle-mère et avait indiqué quels CD il avait repérés dans le salon lors de sa première visite. Au vu de l'air ravi qu'elle eut en déchiffrant le sommaire de son CD, Nino avait fait du bon travail. Pour Gabriel, ils avaient opté pour une ceinture choisie chez un maroquinier de luxe.

Nathalie sembla réellement émue d'avoir reçu un cadeau aussi personnalisé. Gabriel s'était contenté d'un hochement de tête appréciatif quand il avait découvert son présent, ce qui était encourageant. Ils n'avaient pas fait de faux pas.

Le reste de la matinée fut centrée sur les enfants qui passèrent d'un jeu à l'autre, sous la supervision des adultes. Adrien et son père montèrent le circuit du train électrique tandis que Marinette secondait Benoît et Amandine pour assembler et meubler la maison de poupées. Nathalie passa beaucoup de temps avec Émilie à coller des gommettes et l'aider à terminer ses puzzles encastrables. Quand le train fut en état de fonctionner, nul ne put déterminer qui y prit le plus de plaisir entre les deux constructeurs et les enfants.

Alors qu'ils déjeunaient – le menu était basé sur les restes des repas précédents –, Benoît commença à prévoir ce qu'il allait faire le lendemain. Adrien et Marinette échangèrent un regard. Ils avaient planifié de repartir en fin de matinée le jour d'après pour remonter tranquillement sur Paris.

Nathalie perçut leurs questionnements :

— Vous aviez d'autres projets, je crois, dit-elle avec tact.

— Eh bien... commença Adrien, d'une voix hésitante.

— Rien de gravé dans le marbre, intervint Marinette.

La demande d'un pèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant