Vous être servis !

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Un jeune enfant courait insouciamment, sans regarder devant lui.
Lorsqu'il heurta soudain quelqu'un.

Le sourire aux lèvres, et se massant son nez endolori par l'impact, il releva la tête.

- Desolé m'sieur, je regardais pas où j'all...

Il ne termina pas sa phrase, et observa fixement l'homme se trouvant devant lui, un peu effrayé.

- ...

L'enfant s'inclina soudain, prit de peur en sentant l'émanation glacée qui sortait de cet homme.

- Excusez moi m'sieur ! Chuis désolé, j'recommencerai plus, je ferai attention !

- ... ce n'est pas grave. Mais regarde devant toi à l'avenir.

L'enfant remercia l'homme en s'excusant une dernière fois, puis il repartit en marchant ce coup ci, cette rencontré l'ayant apparemment perturbé.

L'homme qui semblait froid et distant se retourna et observa le gamin repartir

- ...

Il soupira pour finalement tourner les talons en entendant qu'on l'appelait.

- Hé Camuuus !

Un jeune garçon agitait frénétiquement la main

- Tu viens ? Papa et maman on dit que nous allions aller manger une glace ou boire un chocolat dans le café au bout de la rue !!
Allerrr dépêche toiii !!!

Le garçon semblait particulièrement enthousiaste, et Camus le regarda fixement, avant de finalement se diriger vers lui.

- J'arrive Makoto.

●●●●●

Café/restaurant, Aphrodite.

L'effeminé soupira de consternation. Devoir nettoyer une table, passe encore... mais qu'on lui demande de ramasser les cochonneries que ces sales gosses avaient fait tomber, ça, non !

Attelé à son nettoyage, Aphrodite ne vit pas qu'une famille arrivait et s'installa à une table, sur la terrasse.
Une fois le ménage terminé, avec un long soupir, il se dirigea à l'intérieur.

- Qu'est-ce qu'tu fous, la donzelle ? Y'a des clients qui attendent dehors, tu les as pas vus ??

Nouveau soupir de la part du concerné.
Décidément, on le prenait vraiment pour une boniche ! Un manque de respect comme celui ci était intolérable.

{Tss... si seulement je savais qui j'étais, et j'avais un endroit où aller... je serais déjà parti depuis longtemps !}

- Ça va, ça va, j'y vais !
Mais t'as intérêt à me parler mieux après !
Tss...

- ... ravale moi tes grands airs, la donzelle. J'te rappelle que sans moi, t'existerais même plus.
Donc au boulot ! Tu pourras te plaindre quand t'auras fini, éventuellement.
Et, dernière chose: on vouvoie son patron.

S'en était trop.
Non mais comment osait-il ?!
Et puis... pour qui le prenait-il, d'abord ?!

- ... cette fois, c'est trop ! Je rend mon tablier ! Et, moi aussi j'ai une dernière chose à dire... JE-SUIS-UN-HOMME !!!

L'autre type dévisagea Aphrodite avec de grands yeux: son corps, bien que sans poitrine, avait des courbes extrêmement féminines, et son visage et son nom étaient ceux d'une femme.

- ... ouais. C'est ça, barre toi. T'es une tarée en fait. J'aurais jamais dû te sauver. Si t'étais dans la rivière, c'était parce que t'étais complément défoncée, c'est ça ?

Ce coup ci, Aphrodite vu rouge. Et, en s'emparant d'une des roses d'un vase posé là pour la décoration, il plaqua son "patron" contre le mur, la tige de la fleur contre le cou, faisant ainsi une légère entaille dans celui-ci qui se mit à saigner.

- Je vais me répéter une dernière fois. Déjà, considère ça comme une immense privilège. Oser me faire répéter, moi... tss !
Quelle mauvaise éducation ! Quel manque de classe !
... bon, j'espère que tes oreilles sont grandes ouvertes.
Déjà, sache que tu n'as certainement pas gâché ton temps à sauver une personne comme moi.
Ensuite...

Aphrodite baissa les yeux un instant, comme cherchant ses mots et essayant de faire remonter le maximum de souvenirs

- ... ensuite, bien que je ne sais pas ce que je faisais là... ni même ce qui s'est passé avant...
Sache que, jamais de la vie je ne toucherai aux drogues ou à l'alcool. Cela anéantirait ma magnifique beauté.
Quoi qu'il en soit... estime toi heureux d'avoir rencontré une personne aussi clémente que moi. Je te laisse la vie sauve, dans ma grande bonté.
Et, pour la dernière fois...

Il enfonça un peu plus la rose dans la chair

- je suis un garçon. Compris ?

Avec un sourire un peu trop angélique, il relâcha doucement le type qui se laissa tomber au sol, complètement abasourdi, en acquiesçant avec de grands signes de tête.
Aphrodite lança la rose juste entre ses jambes, et celle-ci vint se tanquer dans le sol.

L'effeminé rejeta ses longs cheveux en arrière, et sortit d'une démarche distinguée.

●●●●●

Camus s'était enfin décidé à s'asseoir à la table, à côté de Makoto qui lui tirait la main.
Le petit garçon commençait à sérieusement s'impatienter de ne pas pouvoir passer la commande, lorsque soudain, un homme -ressemblant fortement à une femme d'ailleurs- sortit de la salle intérieure du restaurant.

Makoto regardait ce drôle de bonhomme avec des yeux étonnés, tandis que, attiré par il ne savait quelle force et une grand impression de déjà-vu, Camus se leva et ne quitta plus l'inconnu des yeux.

Légèrement flatté, mais en même temps énervé par cette fixation, Aphrodite s'arrêta devant le jeune homme qui c'était mis debout.

- ... Quoi ? Je sais bien que ma beauté est resplendissante, mais... je ne fais pas de photo ! Désolé !

Aphrodite ne percuta pas le pourquoi ce drôle de bonhomme, à la couleur de cheveux étrange, le fixait ainsi. A vrai dire... son regard lui semblait même familier, même si il n'avait jamais vu ce type de sa vie.
Finalement, il décida de l'ignorer, remettant à nouveau ses propres cheveux en arrière, et passant son chemin.

Soudain, le bel homme sentit une pression sur son épaule.

- ... attend. Qui es tu ?

Aphrodite se retourna, étonné: en dépit de sa couleur de cheveux, ce type était décidément très étrange.

- Moi ? Je m'appelle Aphrodite.

Après un sourire enchanteur, il lui retourna la question.

- ... Camus.

- Camus... tiens, ce nom me dit quelque chose... enfin bon, peu importe ! Ravi de te rencontrer Camus !

Il tendit sa main, tout sourire, vers l'autre qui ne lui donna pas la sienne.

Toujours tout sourire, Aphrodite ne bougea pas.

{Et bien... pour un premier contact, il commence bien, lui... Il ne se rend pas compte de l'honneur que je lui fais en lui présentant ma main ?}

Finalement, l'inconnu d'apparence froide finit par lui rendre sa poignée de main.

- ... de même. Enchanté.

Amnésie dorée- Saint SeiyaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant