Résidence Garçons N°7, 7h56

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"Aaaaaaaaaaah"
"Aaaaaaaaaaaah"

Des cris sourds et saccadés se font entendre depuis la chambre du fond.
À l'intérieur, à la lumière des premiers rayons du soleil, un jeune homme allongé devant le dressing se dévoile. Il est torse nu, porte de nombreuses cicatrices sur tout le torse et semble souffrir atrocement. Il porte une entaille profonde sur l'avant bras et ses cheveux en bourrique et tout humides laissent croire que cet individu aurait visité bien plus que son petit studio depuis le levé du jour.

Soudainement, le jeune homme se relève, comme revigoré. Alors, sur son visage se dessine un sourire, et il s'avance vers un petit miroir mural situé dans le salon qui sert à la fois de chambre à coucher. L'homme se voit et se pavane, ricane d'abord puis rit aux éclats. Il semble très heureux, mais à travers cette joie soudaine et inappropriée, un frisson horrifiant parcourait les entrailles de n'importe quel homme.
Après trois bonnes minutes à s'extasier devant ce reflet amoché,
L'intriguant jeune homme se dirige vers le chevet du lit, ouvre le premier tiroir du petit meuble, et s'empare d'un petit carnet noir sur lequel il est écrit tout en blanc "Paradis ou Enfer".
Il feuillette, presque sans arrêt avant de s'arrêter à la première page vierge.
Là, quelques choses de totalement invraisemblable se produit, le jeune homme plonge l'un de ses très affûtés ongles au plus profond de la plaît sur le haut de son bras, provoquant par cette occasion une douleur intense manifestée par une ultime agonie. De cette plaît, ressort un ongle empli de sang frais, l'homme tremblotant semble vouloir écrire une inscription dans ce petit carnet à l'ancre sanglant :"69 - ange - expédié".

Puis, le jeune homme entre dans la douche et en ressort quelques temps après, comme métamorphosé. Il s'empare d'un pantalon et d'une veste plus tôt déposés sur le lit et se revêt.
Après avoir soigneusement porté une montre d'un cuir étincelant, l'homme s'empare d'un badge sur lequel on peut lire " Ankh de Lycel_L1".

Il sort de la pièce et verrouille la porte. Mais, le bruit de la clé en rotation dans le verrou se stoppe net.
Celui qui se fait appeler de Lycel revient sur ses pas et s'empare d'un gros sac plastique noir dissimulé en dessous du lit surélevé. Il l'arrête avec précaution et se dirige hors de la résidence. Là, des jeunes gens se dirigent dans toutes les directions. Dans ce fourmillement d'étudiants sur le campus de L'université de Yaoundé, il se chuchote une nouvelle des plus effroyables. Un peu malgré lui, Ankh de Lycel finit par entendre ce qui se dit au cours du trajet longeant son lieu d'habitation jusqu'à l'amphitheâtre des cours :
"une étudiante de deuxième année a été sauvagement assassinée cette nuit, apparemment le directeur et la police quadrillent actuellement les lieux" "ça signifie qu'un détraqué se promène sur ce campus.." "apparemment les cours seront suspendus jusqu'à nouvel ordre...".

Ankh de Lycel, lui, marche droit, imperturbable dans son chemin, il laisse presque entrevoir un sourire mesquin, et au grand damne de certains passants, les rumeurs qui courent à travers l'université ne semblent ni le surprendre, ni l'interesser, tout en pompe qu'est le jeune homme.

Alors qu'il s'apprête à traverser le chemin qui mène vers le grand bâtiment estudiantin, une voiture de police surgit de nulle part à toute allure et manque de justesse de l'écraser. Le véhicule continue sa course folle, faisant entendre le chant des sirènes au milieu de ces jeunes, et animant ainsi une nouvelle masse de murmures.

"priiiiiiiiiiiiiiiiin" ""prrriiiiiiiiiiin" "priiiiiiiiiiiiiiin"

La grande cloche située au dessus de la chapelle universitaire retentit, et marque le début des cours. Sans toutefois se précipiter, Ankh de Lycel gagne la gigantesque salle de conférence qui lui sert de salle de classe, et disparaît au milieu d'un millier de camarades, chargé de cet étrange plastique noir qu'il tient toujours à la main gauche.

Ange ou démon.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant