Chapitre 11 : Pièces de puzzle

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Le temps et les saisons avaient passé, et nous voici en automne. L'été ayant été particulièrement chaud et festif malgré les disparus et les cadavres retrouvés, l'automne qui commençait laissait présager que l'hiver qui lui succédera sera glacial.
Luka se sentait arrivé au bout du sentier. Non seulement leur enquête au palais n'avait rien donné, mais il n'arrêtait pas de faire des rêves dans lesquels il voyait sa sœur enchaînée et la suppliant de la secourir, et était incapable de l'aider. Chaque fois qu'il se réveillait après un de ces rêves, il était de mauvaise humeur pour le reste de la journée.

Demain allait avoir lieu dans la cour du palais la fête du feu. Il s'agit d'une fête à laquelle un feu symbolique sera allumé et brûlera pendant 7 jours et 7 nuits. En sa qualité de bon roi, Duval avait décidé d'ouvrir les portes de la ville, pour que les roturiers et autres personnes du bas-peuple puissent y participer. Que se soit Luka ou Arthur, aucun d'eux n'avait envie de participer à ces festivités, cependant, ils n'avaient pas vraiment le choix.
Mais en réalité, ce que Duval avait en tête était l'exécution d'un rituel. Il ne lui restait qu'à attendre la fin de l'été pour sacrifier cette masse humaine qui se jettera dans la cour de son palais, tous persuadés de passer la plus belle de leur nuit de fête, pour marquer la transition de l'automne à l'hivers.

Après son réveil plutôt douloureux, Luka avait décidé de sortir prendre un peu l'air. Eline n'était toujours pas réveillée et dormait encore et il n'avait pas pour intention de la réveiller non plus. Il prit une écharpe qu'il enroula autour de son cou, enfila sa cape avant de passer le pas de la porte. Il marchait depuis un bon moment avec pour seul compagnie l'air frais de l'automne, les oiseaux et les feuilles colorées de la forêt. Sans s'en rendre compte, ses pas le menèrent à un petit lac : il s'agissait du lac où Agasha lui a appris à nager. Il regarda le paysage qui abordait désormais des couleurs rouges et orangées. Il s'assit sur un rocher, réajusta son écharpe qui en réalité était celle de sa sœur aînée, avant d'y plonger son nez. Après avoir pris une bonne bouffée de son odeur, il ferma aussi tôt les yeux et se laissa emporter par le doux parfum de sa sœur : son odeur avait le don de le rassurer, étant petit, il avait pour habitude de prendre une de ses écharpes ou de ses capes pour s'y blottir ; et là, il avait vraiment envie de sa sœur. même s'il avait beau avoir 15 ans, lorsqu'il se retrouvait dans les bras de sa sœur, il redevenait le petit garçon très attaché à elle.
Soudain, quelque chose se produisit : c'était comme un choc, il ne savait comment et encore moins où il se trouvait. Il était dans une espèce de caverne mal éclairée par des torches, et où plein de personnes étaient enchaînées et suppliaient de sortir.

- Qui vous a enfermés ici, et qui êtes-vous? Interrogea-t-il. Mais n'obtient aucune réponse.

Lorsqu'il voulu toucher un des prisonniers, sa main le traversa, comme s'il était transparent. Autre chose, personne ne l'entendait non plus. C'était vraiment à ne rien y comprendre. "Dans quel espèce de piège magique suis-je tombé ?" avait-il pensé sur le coup. Ce n'est lorsqu'il entendit un cri, une voix en particulier, une voix qu'il croyait ne plus jamais entendre de sa vie : la voix d'Agasha. C'est comme si son cœur avait raté un battement l'espace d'un instant après cela. Il courru dans la direction d'où provenait le cri et arriva net devant une cellule. À l'interieur se trouvait sa sœur, blessée à la cuisse, toute sale, probablement à bout de force, mais se débattant contre deux hommes qui voulaient l'enchaîner à un mur, comme les autres prisonniers. Mais au moment où il voulu réagir, il ne s'y trouvait plus, il était revenu au lac, il faisait de nouveau jour et non sombre, et il tenait fort l'echarpe de sa sœur. Son cœur battait très fort dans sa poitrine et sa respiration était si forte qu'on aurait pu dire qu'il venait de courir une longue distance. Que venait-t-il de se passer, il ne savait pas non plus, mais une chose était sûre, ce n'était pas un rêve puisqu'il était parfaitement éveillé.

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