chapitre 3

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Plusieurs heures s’étaient écoulées depuis mon réveille, et le soleil s’était couché pour laisser place à la nuit. Les étoiles étaient quasiment invisibles et la lune lointaine, blanche comme neige, était parfaitement ronde. Le paysage était, de nuit, totalement différent, la route qui toute l’après-midi avait était recouverte de multiples taches colorées défilant a une vitesse folle, était  à présent nue. Aucune voiture n’était passée depuis au moins une heure. Le silence n’était brisé que par les aboiements  occasionnels d’un chien d’une des maisons environnantes. Assis devant la fenêtre j’observais ce simple spectacle qu’était la nuit, j’avais depuis la fenêtre de mon appartement une vue assez similaire à celle-ci, elle donnait sur l’un des plus beaux parcs de la ville. Je passer parfois des soirées entières sans bouger à regarder la lune, observer le mouvement plus ou moins régulier des arbres secoués par le vent ou encore suivre le lent déplacement des nuages cotonneux.

Je fis glisser une de mes mains sur l’encadrement de la fenêtre, celui-ci comportait nombre de rainure qu’il m’était impossible de sentir, mais je distinguer tout de même les deux principales, ce qui un bref instant  me  fit sourire, je fermais les yeux et respirer l’air pure et frais qui venait de l’extérieur. Seule face à cette nuit je me sentais calme, apaisé comme si je reprenais vie. Cela s’expliquer par le fait que je m’étais reposer, doucher et nourris plus que nécessaire durant la journée et cette confrontation avec la pénombre était le dernière élément d’une parfaite paix intérieure .Avec la nuit pour seul compagnie et  témoin de ce moment de bonheur inexplicable ,tout était parfait . Je ne saurais dire pour quelle raison j’étais aussi bien, surement des médicaments qui me faisaient un peu planer, me permettant de faire abstraction de toute forme de problème pour ne laisser place qu’au silence merveilleux qui m’entourait.

Un bruit brisa la sublime mélodie inexistante de mon silence, et me fit perdre mon splendide calme, brisant ce magnifique moment. Je mis quelques instants à identifier l’intrus, il s’agissait du bruit d’un point frappant à ma porte de façon assez violente. Je me levais précipitamment, arrangeant mais cheveux d’un geste rapide avant de me présenter devant la porte pour l’ouvrir. Derrière elle se trouver un homme particulièrement grand aux traits autoritaires et aux cheveux coupés ras.

- Nister ?

Sa voie me fit tressaillir, elle était aussi dure que son visage.

-Oui ?

-J’ai une lettre de votre père.

Il me tendit une enveloppe blanche des plus banales avec mon nom marqué dessus. Au moment de lever le bras pour la prendre ma main se mit à tremblait. Je serrais mon poing et me concentrais, ce n'est pas important , calme toi , calme toi. Ces mots tournaient en boucles dans ma tête dans la tentative de me calmer. Le rythme de mon cœur augmentait de plus en plus et je sentais que je commençais à transpirer. La situation empirait et l’homme commençait à s’impatienter, je tendis alors le bras a une vitesse plus que douteuse et me saisit de l’enveloppe qui se froissa sous la pression de mes doigts.

-Merci de la commission, bonne soirée !

J’étais absolument conscient de l’impolitesse de mon acte mais mon corps se liquéfier et des larmes pointaient à mes yeux, je voulais en finir au plus vite.

-Attends !

Sa voix avait sonné différemment cette fois, elle était bien plus menaçante, il ne me demandait pas d’attendre il me l’ordonnait.

-Oui ?

-Je repasserais demain tiens-toi prêt, d’accord. Une fois de plus c’était clairement un ordre.

Il claqua la porte et je l’entendis s’éloigner dans le couloir. Mon corps était tendu par le stress et l’incompréhension. Je restais là quelques minutes avant que tout se relâche d’un coup me faisant même tomber au sol la lettre entre les mains toujours aussi écrasé. Des larmes coulèrent sur mes joues, résultat du premier signe de vie de mon père depuis plus de cinq ans.J'étais perdu pourquoi cette lettre maintenant. Une petite partie de moi voulait croire qu'il s'inquiétait pour moi, mais ma raison s'obstinait à penser qu'il s'agissait d'autre chose.

Amefearfelle [En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant