chapitre 1

100 6 4
                                    

Tout est noir, ni sol, ni plafond, pas de haut, ni de bas. Je cours, vite, plus vite, je veux fuir, partir de cet endroit, aller loin, là où il y a un sens. Je m’arrête, rien n’a changé autour de moi. Je reprends ma course même si je sais que ça ne mène à rien. Je ne sais pas si ça fait longtemps ou juste quelque minutes que je suis là, j'ai beau courir je ne me fatigue pas, je voudrais crier ou appeler à l’aide, rien ne sort. C'est comme si je n'avais plus de corps juste la volonté et les sentiments, une âme seule. Je fais de nouveau un arrêt  toujours rien, je regarde mon corps, il me rappelle le vrai, cette pensée me rend triste, j'essaie de le toucher et comme je m'y attendais il part en fumer en ne laissant qu'un sentiment de vide et de manque. Un manque de quoi? C'est la question, une question dont la réponse est coincé quelque part au fond de moi où je ne la trouverais jamais,  c'est là car ce sentiment je l'ai déjà ressenti, ce vide oppressant et se sentiment que quelque chose part contre notre gré sans même se retourner, c'est justement parce que je le connais bien que j'ai tout fait pour l’oublier. Las et désespéré de me sentir une fois de plus totalement impuissant je me laisse tomber à genoux et pose ma tête entre mes mains qui au contact de celle-ci partent en fumée, me blessant de nouveau...

Lumière, j'ouvre les yeux, où suis-je ? Comme d’habitude, pas là où j'ai perdu connaissance .J'essaye de me lever, ma jambe se tord violemment et je m'écroule sur le sol froid et humide. Je regarde autour de moi, je suis sur un trottoir, visiblement j'ai passé la nuit dehors, une de plus. La rue est déserte, personne devant, personne derrière, c'est mieux vu l'état dans lequel je suis. Je lance un coup d'œil à ma jambe, elle est couverte de sang. Cela a beau faire presque un mois que je ne sens plus aucune douleur je n'arrive pas à mis faire. Laissons tomber ça guérira tout seul je me répète encore une fois pour me persuader qu'aller voir un médecin n'était pas nécessaire, même si ça l’était. Je ne pouvais de toute façon pas y aller, comment expliquer la provenance d'une blessure que je ne me souvenais pas m'être faite. Je décide de faire une nouvelle tentative de me lever, je prends appuie sur ma main droite et bascule sur le ventre puis je plie ma jambe gauche sous  moi  je glisse et me retrouve la tête contre le sol, c'est à ce moment-là que encore une fois je remercie le ciel qu'il n'y ai personne. Bref après avoir ramené ma jambe devant moi, cette fois, je pousse dessus et me relève. Un peu chancelant, mais debout, j'essaye de marcher, au bout de quelques minutes j'avance difficilement mais a bonne allure tout de même.

Pendant que je marche quelque chose me vient à l’esprit, cela fait presque un mois que tout cela m'arrive et que je passe des nuits dehors et personne ne l'a remarqué, je manque aussi souvent les cours de la matinée à cause de la marche que je dois effectuer pour revenir jusque-là où je vis. Dans un sens c'est normale personne ne surveille mes horaires, mais là je parle d'une vingtaine de nuits dehors et de presque une centaine d'heures loupées. Je pourrais mourir et personne ne s'en rendrait compte.

Après un longue et pénible marche j'arrive dans le quartier vers 14 h, j'ai mis plus de temps que d'habitude ce qui n'est pas étonnant vu que ma jambe et inutilisable. Je la regarde encore une fois, une grande bande de tissus a disparu laissant un énorme trou partant de mon genou j'jusqu’à ma cheville, les côtés de l'ouverture sont collés par le sang à ma jambe. La chaire est meurtrie même en profondeur, je suis sûr que si on écarter un tout petit peu la blessure on pourrait voir mon os, la plaie est aussi longue que la bande de tissue arraché. Je ne sais pas ce qui a fait ça mais ça devait être balaise et pas très aiguisé vu la tête de l’ouverture.

Après quelques nouvelles minutes de marche j'arrive à la porte du bâtiment. Les rues étant à présent bondées, je me sens assez mal à l'aise face à tous ces gens qui me fixe d'un aire terrifier par ma blessure et interrogateur du fait que je me balade tranquillement plutôt que de pleuré toutes les larmes de mon corps. Je me précipite donc de rentrer dans l'immeuble ou se trouve mon appartement, si on peut appeler ça comme ça. Après un coup d'œil furtive à mon appendice ouvert je décide de prendre l'ascenseur même si je n'en ai pas le droit. Il est en fait réservé au professeur et au handicapé, mais présentement je me considère presque comme un handicapé alors je me l'autorise .Après avoir sélectionné mon étage je m'appuie la tête contre la paroi froide. Cette petite escapade ma considérablement affaiblie et j'ai du mal à tenir debout, mon pouls est rapide et mes mains moites, il faut absolument que je dorme un peu. C'est le moment que choisit mon estomac pour me rappeler que le déjeuner est le troisième repas d'affilée que je manque, il faudra que je mange aussi. L'ascenseur s’arrête, je décolle ma tête du mur et me met face à l’ouverture.

Au fond du couloir trois silhouettes plus que reconnaissable se tourne vers moi. A ma vue leur regard semble s’illuminer, alors que le mien est achevé par le sourire sadique qu'affiche leur visage. Je tâte le clavier des numéros d’étage, je dois partir je n'ai pas la force de les affronter, mais a quoi bon partir ils vont rester là à attendre le retour de la proie que je suis. Je laisse tomber mon bras le long de mon corps abandonnant ma tentative de fuite qui aurait était un échec de toute façon. Ils s'approchent lentement de moi retardant le moment fatale, malheureusement je suis pressé alors tant qu'à souffrir que sa passe vite, je sors de l'ascenseur et me traine dans leur direction.
- Oh, mais dis donc, on s'est fait bobo cette nuit on dirait, j'espère que tu n’as pas trop pleuré !! Commence par me lancer le plus grand toujours en marchant vers moi, c'est un cliché ambulant ce mec il est vraiment pathétique, si j'en avais eu la force je lui aurais collé mon point dans la face.
Ils sont à présent tout près de moi ce qui me force à m'arrêter pour ne pas leur rentrer dedans avec ma très grande vitesse...
- Répond quand on te parle !!! M'ordonne le moins intimidant des trois en  accompagnant ses dires avec un geste d'encouragement qui vient percuter violemment mon torse et me projette contre le mur.
Malgré le fait que ça ne me fasse pas mal ce coup bloqua ma respiration pendant plusieurs secondes ce qui empêcha toute attaque de ma part et ne me permis pas de bloquer celle de mon troisième adversaire. Un jeune garçon costaud aux cheveux brun coupée court et avec de tous petits yeux vert qui lui donnait un aire teigneux enlaidissant grandement un visage déjà pas très attirant.
- Alors dit-moi comment tu t'ais fait ça ? Et répond moi cette fois sinon tu vas avoir très mal !! Cliché-man très fière de lui explosa de rire avant de me saisir a l'a gorge dans le but de me soulever.
Malheureusement pour lui j'étais plus lourd que je n'en avais l'air et lui moins fort qu'il ne le croyait. La situation extrêmement comique me fit légèrement sourire ce qui n'améliora pas son humeur. Il lâcha ma gorge et saisi ma cheville droite. Je ne compris pas de suite ce qu'il voulait précisément faire mais ce dont j'avais tout de suite pris conscience est que mon membre déjà mal en point n’avait pas fini d'être mal traité. Il la serra plus fort et regarda le costaud qui eut un sourire encore plus grand que quand il m'avait vu. L'étau autour de ma cheville se resserra, les trois me fixaient impatient de me voir souffrir, n'étant pas mon cas je fermais les yeux le plus fort possible attendant que ça passe. Quelque chose percuta le coté de mon mollet fendue avec une force terrible, un craquement horrible retentit et frissons me parcourra le corps. Par réflexe j'avais ouvert de grand yeux et pousser un cri lord de l’impact. A présent je n'étais plus assis mais allonger regardant le plafond en haletant couverts de sueur. Le responsable de mon état entra dans mon champ de vision.
- J'espère que ça te calmera un peu, et que tu comprendras qu'il ne suffit pas de passer toutes ses nuits dehors et de louper les cours pour être un vrai gars.
Ils partirent en riant et en se félicitant en me laissant à mon sort.

Au bout de quelques secondes je me retrouvais seul. Mais un pensée me traversa l'esprit et me réconforta, celle que si je mourrais quelqu'un s'en rendrait peut être compte en fait...

Amefearfelle [En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant