Nick Tyler n'a jamais vraiment eu une vie facile. Abandonné à l'âge de trois ans par ses parents, il a rapidement su se débrouiller seul, bien qu'il ait été éduqué par ses grands-parents qui l'aiment comme leur fils. Nick est devenu un homme solitai...
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— Nick ! m'appelle ma grand-mère. Nous allons prendre le souper, dépêche-toi !
Je marmonne un « j'arrive », concentré à finir de repeindre le tracteur de mon arrière-grand-père. Ce n'est pas à moi de faire ça, on me l'a assez répété, mais si je ne peux pas m'occuper de ça, que puis-je faire pour faire passer le temps sachant que j'ai finis toutes mes tâches du jour ? Puis c'est des conneries, mon grand-père se fatigue de plus en plus, je dois l'aider.
Au moment où je trempe mon pinceau dans la peinture noire pour les jointures, mon nom retentit une nouvelle fois, plus fortement cette fois-ci :
— Nick ! Ne me force pas à me répéter ! Lâche ce tacot et rejoins-nous !
Je soupire et abandonne à contrecœur mes outils et le garage. Je traverse un long couloir avant d'arriver dans la cuisine. Je prends un torchon et m'essuie les mains sans prendre la peine de les passer sous l'eau. Une odeur épicée me suit jusqu'au salon où sont attablés mes grands-parents ainsi que Léah, la petite-fille de leurs amis – et accessoirement notre comptable. Ils désespèrent depuis quelques années à me voir me marier et avoir des enfants, Léah est justement là pour ça. Mais tout ça ne m'intéresse pas, tout ça est ridicule. Et je dois avouer que la petite blonde en paye souvent les conséquences. Je me suis plusieurs fois montré indifférent et odieux envers elle alors que la pauvre n'a jamais rien demandé. Enfin, je pense tout de même que je lui plais et que c'est un mal pour un bien la concernant. Sauf que ce n'est pas réciproque. Je veux rester seul mais ça, ils ne le comprennent pas.
Je la salue d'un simple signe de tête et m'apprête à m'asseoir quand on m'interpelle une nouvelle fois.
Qu'est-ce que j'ai encore fait de mal ?!
— Bon sang ! Mais vas laver tes mains, Nick. Combien de fois vais-je devoir te le rappeler ?
— Amanda.., soupiré-je.
— Il n'y a pas d'Amanda qui tienne. Aller, sois gentil, mon grand.
Son regard m'implore de l'écouter sans rechigner et c'est ce que je fais après un grand soupir théâtral. Elle a de la chance que je l'aime et que je ferai tout pour elle car je lui aurais probablement sortit une réplique bien sentie si elle n'était pas ce qu'elle est.
Après m'être correctement lavé les mains, je retourne auprès d'eux. Mon grand-père n'a toujours pas touché à son assiette alors que les deux femmes sont en train de parler tout en mangeant. Je m'installe entre elles et jette un regard interrogateur à l'homme en face de moi. Je n'aime pas quand son regard se perd dans le vide et qu'il ne parle pas. Je sais qu'à cet instant, il est en pleines réflexions. Il me rassure d'un sourire bienveillant et pique dans son steak aux oignons. Je fronce les sourcils et décide qu'après ce repas, je parlerai avec lui. D'après lui, je suis la personne à qui il se confit le plus facilement alors j'espère avoir mes réponses.
Ma respiration se coupe quand Léah pose sa main fraîche sur mon avant-bras.
