[Re] Chapitre 1 : Le bar

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[Après moultes corrections, j'ai décidé de réécrire ce fanfiction, de la republier et bien sûr, de publier enfin la suite ^^ J'espère que les deux premiers chapitres réécris vous plairont et que la suite aussi  (=^_^=) ]

     Baggy slaloma entre les tables d'un pas agile. Il déposa les verres à la table 13 et partit aussitôt prendre les commandes de la table 2 qui venait d'arriver. Trois bières et un martini. Baggy avança encore et encore à travers les tables, récupérant les commandes, servant et débarrassant. Il en était ainsi depuis dix-sept heure et il était encore là jusqu'à deux heure du matin. L'homme aux cheveux bleus soupira. Si on lui avait demandé quel boulot il ferait à trente-six ans, jamais il n'aurait répondu « serveur dans un bar dont l'hygiène était plus que douteuse ». Mais ce n'est pas comme s'il avait eu le choix. Trouver un boulot digne de ce nom après cinq ans de prison était pour ainsi dire impossible.

- On a soif serveur !

     Sans attendre Baggy virevoltât de nouveau à travers les tables.

- Dépêche mollasson !

     Baggy serra les dents. Il avait besoin de ce boulot, aussi ingrat soit-il.

- Ça fait trente minutes qu'on attend ! Bouge ton cul !

     Menteur. Ils n'étaient arrivés qu'il y a cinq minutes. Soupirant, Baggy rejoignit cette table et récupéra leur commande sans dire un mot de trop.

- La table est crade !

     Un chiffon dans une main, son plateau dans l'autre, Baggy s'empressa de nettoyer les tâches marquant le bois de la table avant de s'en aller servir la table d'à côté.

- Baggy bouge toi ! Les clients n'arrêtent pas de se plaindre de toi. Si ça continu je ne te garderais pas !

     Baggy ferma les yeux résignés. Accepter et fermer sa gueule, telle était sa façon de vivre aujourd'hui. Survivre plutôt que vivre. Baggy n'aimait pas sa vie, mais il préféré toujours être ici que derrière les barreaux. Alors, il accéléra la cadence, offrit un sourire aux clients l'injuriant et ne rétorqua rien de désagréable. C'était dure. Baggy avait toujours eu tendance à vite monter sur ses grands chevaux, mais aujourd'hui il n'avait plus qu'à se taire et à encaisser s'il ne voulait pas retourner là d'où il venait.

     Les heures passèrent avec une telle lenteur qu'il cru qu'il n'en verrait jamais la fin. Ce n'est que quand trois heure sonna qu'il pu enfin ouvrit la porte de son appartement. Enfin, c'était le nom que sa propriétaire donnait à ce lui sordide.

     Le bruit mécanique de sa serrure se fit entendre dans le silence de la rue. La porte s'ouvrit dans un lourd grincement. Une lumière vacillante éclaira son appartement, laissant entrevoir sa triste vie. Quelques pauvres mètres carrés, une plaque de cuisson qui se battait à côté d'un évier, un matelas posé à même le sol et un mini frigo branché à une multiprise débordant de fils. Sa seule consolation dans cet appartement sordide, c'était sa salle d'eau. Ce n'était certes pas le grand luxe, mais savoir qu'il avait sa propre douche et ses propres WC était le bonheur ultime pour l'ancien bagnard qu'il était.

     Par sécurité, Baggy n'oublia pas de refermer les verrous de sa porte, le quartier était loin d'être sûr. Puis, l'un après l'autre, il se débarrassa de ses vêtements, laissant apparaître ses muscles nus, strié par de multiple cicatrice. Baggy n'attendit pas une seconde de plus avant de s'enfoncer dans sa salle d'eau, il allait avoir besoin de force, demain il ne terminait pas avant quatre heure.

     Métro, boulot, dodo. C'était presque devenu une routine pour lui. Et loin d'être des plus désagréable, si seulement il avait au moins l'argent en retour d'un travail aussi acharné ! Mais non, il était encore bloqué dans ce taudis.

     Baggy soupira en finissant d'essuyer sa table, il n'était pas vingt-et-une heure qu'il ne supportait déjà plus les clients. Il soupira une fois de plus en avisant les silhouettes rentrer s'asseoir à une table. Le revoilà reparti pour un tour.

     Mécaniquement, Baggy se déplaça jusqu'à la table et demanda ce qu'ils désiraient boire, sans jamais quitter son calepin des yeux.

- Baggy ?

     Le dénommé releva subitement les yeux de son carnet, beaucoup trop surpris d'entendre son prénom sortir de la bouche d'un client. Il y eu un blanc. Un long blanc pendant lequel Baggy réalisa qui se trouvait devant lui, assis à cette table, lui en tant que client, lui en tant que serveur. Baggy fini par fermer les yeux avant d'insulter silencieusement le destin de tous les noms d'oiseaux qu'il connaissait.

     Voulant couper court à la conversation qu'il sentait venir, Baggy redemanda ce qu'ils désiraient boire prenant bien garde à ne pas encrer son regard dans ceux de cette ancienne connaissance.

- Tu ne me reconnais pas ? C'est moi Shanks !

    Cette maudite voix. Bien sûr qu'il l'avait reconnu. Certes, il n'était plus l'adolescent maigrichon qu'il avait connu, mais même après cinquante ans, il aurait pu le reconnaître.

- Si malheureusement. Abrège je bosse. Vous voulez boire quoi ?

     L'homme face à lui paru contrarier.

- Tu finis à quelle heure ?

      Baggy ne prêta nullement attention au rouquin.

- Si vous ne comptez pas commander ne me faite pas perdre mon temps. Dit-il sèchement avant de faire demi-tour et de partir s'occuper d'autre table.

     Baggy ferma les yeux un instant alors qu'il récupérait des boissons au bar. Comment était-ce possible ? De tous les bars de cette putain de ville il avait fallu que ce maudit rouquin choisisse celui-ci ! Baggy serra le verre qu'il tenait entre ses mains. Il devait se calme. Il ne devait pas laisser ses nerfs exploser. Il ne devait donc en aucun cas s'approcher de nouveau de sa table. Shanks avait toujours eu le don pour le faire sortir de ses gongs. Oui. Un autre collègue ira se charger de leur table.

     De nouveaux clients vinrent passer la porte du bar, offrant à Baggy un prétexte pour s'éloigner au plus vite de cette maudite table.

- Baggy ! Faut que tu aille t'occuper des clients de la 6, ils refusent d'être servi par quelqu'un d'autre. L'avertit son collègue plusieurs minutes plus tard.

     Baggy se retourna automatiquement vers la table en question. Bien sûr. Il n'allait pas lâcher l'affaire aussi facilement. D'un pas lasse, il se dirigea vers la dite table, toute sa patience en main pour ne pas exploser.

- Je vous écoute. Lança-t-il froidement.

     Court et efficace. Baggy n'avait pas envie de s'éterniser ici.

- Baggy ...

      Ledit Baggy ferma les yeux, agacé.

- Écoute Shanks, je bosse là. Alors m'emmerde pas et dit moi ce que vous voulez boire.

     Baggy entendit un long soupire venir du rouquin. A bas ses états d'âmes,il avait un boulot à faire.

- Trois verres de rhums alors. Soupira-t-il finalement.

- Bien.

   Sur ces mots, Baggy fit demi-tour et alla chercher leurs commandes. Plus vite ils seraient servit, plus vite il aurait la paix. Sans attendre, Baggy revint de nouveau vers la table où était attablé l'objet de ses tourments. Il prit bien garde à ne pas poser son regard sur l'homme attablé ) sa droite et pose sans délicatesse les verres avant d'encaisser leurs consommations.

- Baggy, tu-

- Plus tard Shanks. Je bosses là.

     Ça n'avait durée qu'un quart de seconde, mais il l'avait regardé dans les yeux et y avait vu la déception dans son regard. Son cœur se serra. Baggy s'injuria mentalement, il n'avait pas à se sentir coupable pour lui ! Cet homme avait vraiment le don de lui faire ressentir d'étrange sentiments.

     Baggy passa une main lasse sur son visage. Même après quinze ans, Shanks arrivait toujours à le faire chier.



Prisonnier Du PasséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant