Parle moi de nous

10

N- Si vous pouviez changer une chose dans la manière dont vous avez été éduqué, qu'est-ce que ce serait ?

H- J'aurais voulu que mes parents me préparent davantage à faire face aux gens.

N- Pourquoi ?

H- Parce qu'ils m'ont beaucoup protégés, beaucoup trop. Tout était toujours facile et tout le monde avait l'air gentil et plein de bonnes intentions. Et je pense que c'est pour ça que je faisais trop confiance aux gens. Finalement, j'en suis arrivé un peu au même point que toi, peut-être en moins sauvage. Je m'isole, je préfère me dire que les relations solides que j'ai aujourd'hui suffisent, que je n'ai pas besoin de plus. Quitte à passer à côté de quelque chose de bien.

N- Je pourrais essayer de te convaincre du contraire mais je suis bien trop d'accord avec ta conclusion, AMEN !

Je secouai doucement la tête en souriant avant de la relancer pour entendre sa réponse.

H- Et toi ?

N- Eh bien, à l'inverse, ma famille aurait pu me rendre un peu moins méfiante vis à vis des autres. Peut-être que les choses seraient différentes aujourd'hui.

H- Peut-être qu'on est exactement comme on doit être aujourd'hui pour nous retrouver là tous les deux.

N- Seriez-vous un romantique refoulé qui croit à la destinée mon cher Hugo ?

H- T'adorerais ça, avoue ?

N- Tu demandes ça à la fille en pyjama licorne ? Bien-sûr que je crois à la destinée ! Je sais que mon prince charmant finira par venir sur son cheval blanc pour m'emmener dans son beau château !

H- Mais qu'est-ce que je fais là si tu attends un autre mec ?

Je fis mine de vouloir me lever pour partir. Et à mon grand plaisir elle bondit pour me retenir en attrapant mon t-shirt. Elle riait en tirant pour que je me rassois. Seulement cette fois, elle s'était rapprochée et ne semblait plus vouloir s'éloigner. Elle s'accouda au dossier de son canapé alors que le magazine reposait sur nos jambes qui se touchaient. Elle sentait bon, elle était belle. Évidemment que je n'allais pas partir.