6. Ollivander

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Je suis agacée, Rogue m'a une nouvelle fois abandonnée à mon sort ! J'en ai plus qu'assez ! Comme je me trouve aux confins du Chemin de Traverse, je n'ai d'autre choix que de prendre la même direction que ce très cher professeur. Il aurait tout de même pu m'attendre un peu ou au moins me donner plus d'explications ! Après, d'un certain côté, je suis maintenant libre de faire ce que je veux sans aucune surveillance et je n'ai pas à supporter les remarques acerbes d'un professeur. Heureusement pour moi, je sais dans quels magasins je dois aller. J'ai juste à jeter un coup d'œil en quête des devantures des boutiques dont j'ai besoin.

Alors que je scrute la rue, je m'arrête nettement devant un bâtiment qui m'intrigue par son nom : La Gazette du Sorcier Bureaux. J'ignorais que la Gazette du Sorcier, ce quotidien si célèbre à la botte du Ministère de la Magie, avait un magasin ou plutôt des bureaux si je puis dire, sur le Chemin de Traverse. Puis, je me souviens de l'en-tête à mettre pour écrire au journal, indiquée à la fin de chaque numéro : La Gazette du Sorcier, Chemin de Traverse, Londres. Les gens travaillant ici doivent sans doute répondre à des tonnes de lettres, surtout ces derniers temps avec les doutes sur le retour de Voldemort. Je ne vais pas dire ce que j'en pense, je crois m'être assez exprimée à ce sujet qui me met toujours en rogne contre le Ministère. Et en plus, ce ne serait pas très élégant de me mettre en colère en pleine rue. En tout cas, c'est assez bien placé comme endroit et juste à côté d'un petit café qui a l'air tout à fait charmant.

Je continue ma route et arrive à la hauteur d'une vitrine remplie de cages comportant des hiboux ou chouettes noirs, bruns, gris voire blancs. La pancarte de la façade m'indique que je me trouve devant Eeylops, Au royaume du Hibou. C'est le bon endroit pour acheter un de ces rapaces qui me permettra de rester en liaison avec ma tante. Nous n'en avons jamais eu parce que nous n'en avions pas la nécessité. Mais maintenant, nous ne pouvons plus y échapper. J'entre à l'intérieur du magasin. Des centaines de cages s'entassent un peu partout. Comment vais-je parvenir à trouver le bon hibou ? Alors que je me balade dans les nombreux rayons, j'entends des éclats de voix et aperçois vaguement le dos d'un petit garçon aux cheveux bruns bouclés.

« Cesse de raconter des sottises, Paul ! Tu vas entrer à Poudlard ! Et tu n'as pas intérêt à nous faire honte !

— Mais maman, Harry Potter a vaincu Tu-sais-qui, bébé, tu ne crois pas que quand il dit...

— Stop ! Ça suffit ! J'en ai assez entendu ! Tu-sais-qui n'est pas revenu ! Il est mort et personne ne peut revenir d'entre les morts ! »

Décidément, on dirait que j'ai le chic pour tomber sur toutes les querelles à ce sujet en ce moment. C'est fou le doute que cet événement a insinué dans les esprits. N'empêche, pauvre petit Paul. À mon avis, vu l'exigence de ses parents, il a intérêt à se tenir à carreaux et à ne surtout pas exprimer sa pensée.

Soudain, mon regard se pose sur la cage devant moi, une petite chouette hulotte au plumage rayé d'un marron clair tendre et d'un blanc neige. Elle pointe sur moi ses yeux vairons, un roux orangé, l'autre jaune or. Nos prunelles se connectent et nous sommes comme reliées l'une à l'autre, nous nous comprenons parfaitement. Elle me supplie de la libérer, elle n'en peut plus. Elle a perdu sa famille et je suis son seul espoir. Alors, je détourne le regard pour jeter un coup d'œil à l'étiquette indiquant les informations sur l'oiseau et attraper le haut de la cage. Je la traîne péniblement jusqu'à la caisse et y paye un vieil homme louche et mutique qui m'observe bizarrement. En voyant la chouette, j'ai subitement une idée de prénom, Athéna. Elle me fait tellement penser à cette déesse grecque dont la chouette est d'ailleurs le symbole.

Je ressors et c'est là que je remarque le numéro d'en face, le cinquante-neuf. Ce magasin ou plutôt agence de voyages, TerrorTours, est célèbre pour ses excursions complètement déjantées. Du genre, une visite "sur les traces des zombies" où on peut "tomber face à face avec les morts-vivants" selon leur publicité. Il y a même une sortie sur une épave magique dérivante où sont agglutinés des requins. C'est totalement fou et dangereux ! Et bien sûr, ils précisent qu'ils nient toute responsabilité en cas de problème. Autrement dit, s'il arrive quoi que ce soit, si quelqu'un est blessé voire meurt, il est impossible de les poursuivre en justice. Et le pire, c'est que des gens sont prêts à payer pour faire ce genre de voyages inconscients et même mortels dans certains cas ! Je me détourne de ce magasin détraqué pour poursuivre mon chemin.

Céleste - La fille cachée [HP fiction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant