5. Secret ?

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{Oikawa}

Les gouttes de sueur se multipliaient sur mon front. Et pourtant je n'avais pas de couette. Seulement un bras, qui entourait ma taille affectueusement. J'avais beau être habitué à cette scène, à la seule différence qu'en général il s'agissait d'un bras féminin, dans ceux de mon brun mon corps était aussi léger qu'un nuage. Cette charmante sensation d'être aimé, m'animait juste avec ce membre qui m'enveloppait chaleureusement. Je frôlai son avant-bras du bout des doigts, avec autant de douceur que je toucherais un tissu de soi. Ce fut comme si ma main avait glissé sur le satin de sa peau, avant que je n'unisse nos paumes. Mon dos en contact avec son torse, la chaleur d'Iwaizumi réchauffait mon cœur à feu doux. C'était apaisant et réconfortant de l'avoir là, près de moi. Son souffle, profond et calme, me bercait quelque peu. J'avais l'impression de rêver... Seulement je commençai à devenir un peu trop chaud... Dire que la fenêtre était ouverte... Je restai ainsi, dos à lui, une poignée de minutes, histoire d'apprécier cette tendresse agréable et inestimable ; pour en fin de compte me retourner.

Je levai mes iris vers la frimousse endormie d'Hajime. Une fois de plus, mes iris frémirent d'extase devant ce joyau brut. Bien qu'un simple rayon de lune passait à travers la fenêtre, les lignes de son visage étaient parfaitement illuminés. Ses traits étaient paisibles et serein, véritablement loin de ceux sévères, qu'il affichaient constamment. Et comme je le connaissais par cœur, je pouvais même affirmer qu'il avait rejoint Morphée avec le bonheur au bord des lèvres.
D'instinct, le dos de ma main effleura sa joue, d'un geste gracile, souple. Il grogna un petit peu -de toute façon il fallait bien qu'il râle, celui-là- et resserra son emprise. Suite à ce geste, mon coeur devint, une fois de plus, une véritable guimauve, peignant un sourire niais au possible sur ma face. Voilà ce que je devenais au près de lui : un homme comblé d'amour -même peut-être un peu trop. S'il était réveillé, je savais ce qu'il me dirait : "Oi, Trashykawa, pourquoi tu souris comme un imbécile ? Arrête ça, tu veux ?" de sa belle voix grave. J'étouffai un petit rire, en l'imaginant me sermonner. Enfin... peut-être qu'il changerait Trashykawa, par un autre surnom mignon. Sans doute. Il m'en avait donné tellement, sur le balcon. Rien qu'en y repensant, mes joues chauffèrent de gêne- comme si je n'étais pas déjà assez au fond d'un four. Et je rougissais autant pour les petits noms, que pour le plaisir incommensurable qu'il m'avait insufflé. Cela avait été magique. Mon épiderme se souvenais de chaque touché. Mes oreilles percevais toujours ma respiration erratique, qui encourageait son trouble-fête. Et mes poils se hérissait encore de désir... Cet instant avec lui avait été des plus exquis. Il m'était encore incroyable de constater à quel point il mettait en œuvre tout son savoir pour mon seul plaisir. Il m'avait fait sien, de la plus belle des manières. Il avait mis à nu mes sentiments. Et les siens par la même occasion.

Mais quelle était la suite ? N'allais-je pas trop vite ? Quel secret allais-je garder à ce rythme ? Je m'étais offert à lui trop tôt. En même temps, il pouvait me demander la lune, que je lui arracherais dans la seconde qui suivrait. Que pensait-il de moi ? Que je devait sûrement être un homme facile. Aussi facile que ces filles qui tombaient comme des mouches à mes pieds. Ou aux siens, d'ailleurs. En avait-il profité ? Beaucoup ? Comme moi ? Paradoxalement, je ne connaissais rien à sa vie sentimentale... Alors qu'il connaissait les plus grandes lignes de la mienne...  A cette allure, il allait finir par se lasser, c'était certain !

"Tsk !"

  Pourquoi ne suis-je pas capable d'avoir un minimum de patience ? Dès qu'il s'agit de toi, je voudrais tout, tout de suite...

Ma carcasse s'était brutalement tendue, au moment où j'avais réalisé mon erreur. La masse, ronflant quelques secondes avant, se mit à bouger.

Une Belle Soirée Pour NousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant