2. Qu'est-ce qui me retenait ?

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{Iwaizumi}

Il y avait un sacré monde, à cette soirée. Des visages que je connaissais de vue. D'autres totalement inconnus. Et un seul mec, sur lequel je bavais.

"Oi, Iwa ! Ta salive dégouline jusque dans ton verre, ricana l'hôte derrière son comptoire.

- Hein ? Tu peux parler, toi ! Repliquai-je amusé. Ta meuf danse depuis tout à l'heure, et vos regards complices sont à la limite du moins de dix-huit.

Bokuto éclata de rire et Akaashi pouffa légèrement. Ils étaient mignons ensemble. La chouette derrière le passeur, sa tête reposant contre son épaule et ses mains sur sa taille. Certaines fois, un sourire amoureux illuminait le visage de Akaashi, lorsque son compagnon lui laissait quelques baisers dans le cou, ou qu'il murmurait je ne sus quoi. D'un côté, je les enviais un peu. Ils avaient réussi à franchir ce cap, que ma raison me refuser d'accéder.

   Moi, je rêvais de me réveiller le matin, avec Oikawa dans la bras. Sentir sa présence près de moi. Et régaler mes pupilles son délicat visage endormi. Peut-être même de lui préparer son petit-déjeuner, car il était fatigué et que je souhaitais lui faire plaisir. Il aimait les pancakes...
   Moi, je fantasmais d'une soirée entre pote, où je pourrais lui dire sans gêne, ni honte : "Bébé, tu veux bien me resservir ?" ou encore : "Mon cœur, tu veux boire quelque chose ?" Au lieu de cela, au fil des années, il avait récupéré le surnom de Shittykawa ou Trashykawa. En même temps, c'était une bouse de première classe. Quel imbécile était aussi aveugle que lui ? Même Kuroo et les autres avaient deviné que mon cœur chavirait, en ce qui le concernait.

- Et c'est qui ce blond, au juste ? Demanda Akaashi, avec un peu plus de sérieux.

- Un de ses meilleurs potes si j'ai bien compris, fit Kuroo. Tu comprends (soudain il prit une voix plus aiguë) il peut pas y avoir de soirées sans lui, ce serait comme lui planter un couteau dans le dos, finit-il avec une expression exagérément outrée.

Devant son imitation, je ne pus retenir mon rire de s'élever, au-delà de la musique. Du coin de l'œil, je vis qu'Oikawa esquissa un sourire. Son sourire... Depuis la primaire, mon cœur loupait de battre en l'appercevant.

Comment l'avouer ? Cette soirée devait être la bonne. Celle où je dévoilerais tout, et dépasserais le point de non retour, tel le plus gros smash de ma vie. Mais même là, pour que j'attaque, il me fallait ses passes. Elles étaient les meilleures...
   En vérité, qu'est-ce qui me retenait ? Rien. J'attendais le déluge, peut-être ? Ou bien un miracle ? Pourtant, je le savais, qu'à certains moments dans la vie, pour avancer, on se doit d'accepter cette page qui se tourne.
    On doit foncer dans un virage à quatre-vingt dix degrés, la tête baissée et espérer de bien avoir anticipé la courbe. Parce que, oui, ça allait tout changer. De toute façon, une déclaration, ça change tout, tout le temps, qu'elle soit bonne ou mauvaise, elle signifie une épreuve à passer, une étape à franchir.
   Derrière mes grand airs sévères, je tremblotais d'appréhension.

- Iwa ! Iwa ! Iwa ! S'emporta le chat noir, en tapotant mon bras, tout excité. Tient toi prêt, mon pote !"

La copine du noiraud venait d'inviter de force mon ami d'enfance, sur la piste de danse. Elle avait accroché son poignet, sans qu'il ne puisse opposer de résistance, comme un lien inevitable, pour l'embarquer à sa suite. Mon cœur était-il prêt ?
    Ancré au regard de la rousse, sous le rire du doré, il se laissa prendre par le rythme de la chanson, tandis que deux mains joueuses enlacèrent les hanches du blond.
   Les notes à la fois sensuelles et enflammantes de Loveshot couvra progressivement son corps et se répandit certainement dans son esprit. Ses yeux se clorent. Ses hanches aguichèrent mon attention, sur cette musique grisante. Ses lèvres tracèrent un sourire irrésistiblement enjôleur et provocateur, pour toutes celles et ceux qui le dévorer du regard. Dont moi, à deux doigts de le rejoindre.
   Mes iris s'empifraient délicieusement de sa chorégraphie alléchante. Il était à mon sens aussi délicat qu'une pierre précieuse, aussi tentant qu'un fruit défendu. Il m'était impossible de le lâcher, même une microseconde. Il m'avait définitivement perdu dans ses formes, que je contemplaient avec envie, désir et gourmandise. Et ceci rendit mon cœur d'autant plus fou.

Je ne regardai que lui...

Me provoquait-il ? Jouait-il ? Me testait-il ?  J'eus l'impression que chaque balancé de hanche cherchait à m'enivrer. Tout comme chaque sourire, m'étais désigné. Sans parler de chaque expression de sa belle face, qui me seduisait toujours un peu plus, étaient pour attisait ma flamme à son égard.
    Sans rien comprendre, les battements de mon cœur pulsèrent, pulsèrent et explosèrent presque, quand j'affrontai son regard. J'en transpirai, et souris des : "On a perdu Iwaizumi !", de Tetsuro, suivi des : "Meday, meday, meday !" de Bokuto.
    Puis, la musique se termina. Et tout comme lui, j'avais perdu mon souffle et tentai de le retrouver.

"Bébé ! Cria le noiraud. Elle accourut vers lui et Oikawa arriva après elle, en m'ignorant volontairement.

Alors que celui-ci se plaçait à mes côtés, je louchai encore sur sa chute de reins, bien trop parfaite. Son sourire attendri, me conduisis au fait que Kuroo serra son amante dans ses bras, l'embrassa amoureusement, avant de lui murmurer des paroles désireuses.

Tooru était si proche... Et en même temps, il me paraissait hors d'atteinte. Il me semblait qu'il y avait un énorme fossé entre nous. Pourtant, amicalement, lui et moi étions peut-être des frères... Des frères...
   Encore tout à l'heure, par pure jalousie, j'étais venu m'interposer entre lui et le bleuté. Il me rendait malade ! À la fois, je voulais prendre soin de lui. À la fois, je savais qu'être trop protecteur n'était pas bon.
   Mais qu'est-ce que je pourrais faire de plus ? Ou de moins ? Je le désirais comme un amant, comme un époux, comme... Peu m'importait le nom ! Je voulais qu'il sache la nature de mes sentiments et qu'il me les retourne. En demandais-je trop ? Sûrement. Mais quand on aime, on ne compte pas... Il fallait que je fasse quelque chose ! Hors de question, de rester qu'un ami après cette soirée !

Il était là... Si près... Un rien ne nous séparait... Qu'est-ce qui me retenait, putain ?

- A l'université ! S'exclama Bokuto en levant son verre. Cette soirée marque la fin de nos années lycées et le début d'une vie étudiante bien remplie !

Tout le monde le regarda, sans voix.

- Un problème ? Fit-il incrédule, les yeux ronds.

- Depuis quand tu te la joues poète ? Questionna Akaashi, d'un ton neutre, même si au fond, il était tout autant choqué.

- Hey ! Hey ! Hey ! J'ai plusieurs cordes à mon arc, mon ange, tu le sais très bien. " Fit la chouette, un net sous-entendu dans sa voix.

Le passeur devint rouge pivoine, provoquant l'éclat de rire de la petite bande. Et un sujet débuta sur le caractère simpliste du champion : ressortait-il au lit ou non ? Avec de grosse metaphore- enfin assez grosse pour que Bokuto ne comprenne pas- Akaashi répondit simplement.

Ensemble, ils se complétaient. Même un non-voyant le sentirait, sans beaucoup de difficulté. Ils s'entendaient tellement bien, que Keiji allait s'installer avec lui, alors qu'il n'était encore qu'au lycée cette année. Oui, je les jalousais terriblement, en vérité.
    Mais rien ne m'empêchait que cela ne m'arrive pas également. Après tout, il était là, feintant l'ignorance sous mon regard attendri et avide.

La conversation dévia, je participai quand l'envie m'en prenait. Mais la pulsion de sentir Oikawa, l'homme qui faisait de moi le plus heureux, comme le plus furieux, contre moi fut plus grande que le reste. Sans que je ne puisse rien y faire, ou que je ne veuille rien y faire, mon bras entoura sa taille affectueusement et le rapprocha de moi.

Je décidai de foncer de ce virage à la con !

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Voilà! Voilà !
C'est la suite ! Normalement c'était le pdv d'Oikawa, mais tant pis mdrrr j'ai trouvé que du pdv de Iwa-chan c'était mieux ! 😂

Une Belle Soirée Pour NousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant