✨Partie 9✨

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Aisha Ramatoulaye Sy

Non, je ne peux pas y croire, ça ne peut pas être lui bon sang. Du moins pas en ce moment, alors que je suis tout prêt de mon but. C'est sûr que son arrivé risque de tout chambouler. Avec lui dans les parages, c'est l'instabilité certaine. Et pourtant j'étais sûre de ne plus ressentir une once d'amour pour lui, de l'avoir rayé de ma vie pour toujours, après tout ce qu'il m'a fait. Voilà qu'il revienne comme une fleur. Et puis merde! C'est juste à ce moment que choisit Awa pour entrer dans mon bureau. Elle balbutie quelque chose que je n'ai pas du tout entendu étant au fond de mes pensées, et voilà qu'elle s'arrête net en remarquant mon état. Nous sommes tellement fusionnelles qu'elle peut lire en moi comme un livre ouvert.

-Qu'est ce qui t'arrive Aisha? On dirait que tu as vu un phantôme.

-C'est le cas Awa, j'en ai vu un. Le pire de tous. Tu te rappelles de Babacar Ndao?

-Qui ce connard? N'est ce pas celui dont tu était raide dingue? Je me rappelle très bien de lui.

-Et bien figures toi que c'est lui qui vient de quitter la salle de réunion.

-Comment ça? Ne me dis pas que c'est ce à quoi je pense? Ce connard n'a pas le culot de se montrer ici après tout ce qu'il t'a fait. Non il n'a pas ce cran.

-Et le pire est que je l'aime toujours autant. Mon amour envers lui n'a diminué en rien. Je pensais avoir tourné cette page. Je pensais l'avoir oublié alors que c'est devenu plus fort qu'avant. Il m'attire comme un aimant.

-Ne me dit pas ça Aisha! T'as pas le droit, je te l'interdit. M'as tu bien compris? Tu ne peux pas retomber dans ses filets. Cet homme est pire que le diable en personne. D'ailleurs une chose m'échappe, pourquoi tu as accepté de le vendre notre collection? Pourquoi n'as tu pas tout bonnement refusé cette offre? Etre à ses côté ne t'apportera rien de bon. Tu le sais mieux que moi.

-Je pouvais pas refuser. Au Canada on m'a appris à ne jamais mélanger vie professionnelle et privée, c'est de là que je suis partie. Toi mieux que quiconque sait combien on tenait à sortir de cette réunion haut la main, combien on voulait convaincre l'achéteur. Donc je ne peux pas leur priver de ce rêve juste pour un problème de coeur.

-Nous savons très bien que ce n'est pas le cas. Tu souffres toujours autant que ce jour. Arrêtes de te voiler la face. Son départ t'a anéanti et c'est triste de le dire mais t'as toujours pas enterré cette histoire.

Flashback

A la mort de mes parents, alors que je venais tout juste d'avoir ma licence, grand mère m'a convaincu d'aller au Canada pour passer mon master et m'éloigner un peu de ce qui me rappelait mes parents. J'ai donc avec le compte d'épargne que mes parents m'avaient ouvert à mon insu décider de m'envoler au Canada laissant derrière moi ma vie, ma grand mère. Arrivée labas, j'étais déboussolée car ne connaissant rien dans ce pays. Heureusement que l'établissement auquel je m'étais inscrite était venue me recupérer car sachant à l'avance que c'était ma première fois dans ce pays. Tout au long de mon master, je n'ai eu aucun problème, car arrivant tant bien que mal à joindre les deux bouts grâce à cet argent mais aussi grâce au travail de serveuse que je faisais dans un restaurant non loin de l'université et de mon domicile. A chaque fin du mois, j'envoyais de l'argent à ma grand mère qui a été dépouillée de tous les biens de papa et maman juste après mon départ. Etant loin, je ne pouvais rien faire à part prendre soin d'elle comme elle l'a toujours fait.
Je n'oublierai jamais ce samedi soir où j'avais rencontré Babacar Ndao, ma plus belle et affreuse rencontre. Vous direz surement que c'est contradictoire, mais c'est comme ça. Car avec lui j'ai découvert ce que c'est que l'amour ce sentiment incertain, mais aussi la souffrance au haut point. Dès que nos regards se sont accrochés ce jour dans ce restaurant où j'étais serveuse, j'ai senti une sorte de frisson me parcourir l'échine. Un sentiment que je n'ai jamais connu jusqu'à ce jour. Je me rappelle qu'en sortant du restaurant pour rentrer je l'ai revu. Oui, il était là adossé sur son magnifique Mercedes. Je m'apprêtais à le dépasser sans un regard pour lui quand il m'a tenu la main et m'a dit ces mots dont je me rappellerai jusqu'à la fin de mes jours.

-Où comptes tu aller comme ça joli demoiselle?  Tu sais depuis que j'ai posé mes yeux sur toi, ton magnifique regard ne cesse de me revenir en esprit. Peut être que tu ne m'as pas remarqué de sitôt, mais celà fait une semaine maintenant que je vienne ici juste pour pouvoir te regarder, te contempler. Il n'y a que ce soir que j'ai eu la chance de t'aborder car étant seul. Je ne demande rien, juste ton numéro pour faire plus ample connaissance et devenir ton ami.

Je lui ai alors donné mon numéro sans arrières pensées, parcequ'à moi aussi, il ne m'était pas indifférent. Depuis ce soir, on se parlait chaque jour, par appel, message et dès fois on déjeûnait ensemble. J'ai alors appris qu'il vivait avec son père et sa petite soeur, et que leur mère était au Sénégal. Deux mois après j'ai commencé à sortir avec lui. Nous deux c'était le parfait amour. Le seul hic était qu'il ne voulait pas qu'on nous voit ensemble. Et pour ne pas s'afficher avec moi, tous les moyens étaient bons, manque de respect, humiliation, il allait jusqu'à me minimiser devant ses amis quand il arrivait qu'on se rencontre hasardeusement. Aveuglée par l'amour, je faisais fi de tout ça, je laissais passer ces humiliations disant qu'il ne voulait pas que ses amis me fréquentent. Un jour alors qu'il était venu me voir dans mon appart, je me suis donnée à lui. Oui je l'ai offert ma virginité sur un plateau d'argent me doutant absolument de rien. Je sais j'ai été trop naïve. Mais ne dit on pas qu'une femme amoureuse ferme les yeux sur tout? Et qu'elle est prête à tout pour l'homme qu'elle aime? C'est ce qui m'est arrivée pensant qu'il sera mon mari à notre retour au Sénégal. Que j'ai été idiote et naïve d'avoir cru à ses dires, je me maudits intérieurement. Tout à basculer ce Lundi matin, oui ce lundi matin alors que j'avais réussit à décrocher mon master juste le vendredi, ce lundi où la bonne de grand mère m'avait appelé en pleurs disant qu'elle l'avait retrouvé inconsciente gisant dans son propre sang, et que la maison était sans dessus dessous. Ce jour, j'ai pleurè toutes les larmes de mon corps. Et le pire était que je pouvais pas être présente pour ses funérailles. J'ai alors délégué la bonne pour qu'elle s'occupe de tout. Ju lui ai donc envoyé le nécessaire. Et je n'était pas au bout des mauvaises surprises. Cette même semaine j'ai appris par un des amis de Babacar qu'il était marié et avait un enfant. Et que sa femme était au bercail l'attendant sagement. À son retour, vu qu'on habitait ensemble, je lui ai fait une crise de jalousie, une dispute qui a très vite viré au cauchemard. Il me rabache au visage avant de me fermer la porte au nez qu'il était avec moi juste pour ce que je lui offrais au lit, que jamais il n'a pensé tomber amoureux d'une fille de mon genre car étant trop banale pour lui. Ce jour j'ai senti le ciel me tomber sur la tête. Enchainant mauvaise nouvelle sur mauvaise nouvelle, je ne sais même plus à quel moment je suis tombée. Je m'étais tout bonnement refugiée dans la drogue et l'alcool pour soulager ma peine le mieux que je peux. Un jour, j'ai eu des saignements, pensant que c'était mes règles, j'ai rien voulu faire mais la douleur au niveau de mon bas ventre était lascinante je me suis donc dirigée à l'hôpital pour voir ce que j'avais. J'ai failli sombrer plusieurs fois. Mais heureusement que j'étais arrivée saine et sauve. Labas j'ai appris que j'ai été enceinte de deux mois et qu'à cause de la drogue, il n'a pas survécu. C'est depuis ce jour que je me suis inscrite dans un centre de désintoxication, me promettant de faire justice pour ma mère, pour mon père, ma grand mère et rendre à Babacar Ndao la monnaie de sa pièce.
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Princessduwalo221
11/10/20
10:26

Aisha: Justice à tout prix✨Où les histoires vivent. Découvrez maintenant