A Puppet's Love

𝘊𝘩𝘢𝘱𝘪𝘵𝘳𝘦 2 𝘱𝘵. 3

Supérette "No Time". 23h passées.

- Yuuji.

Mae venait de sortir Yuuji de ses souvenirs. Sa voix ferme le fit sursauter.

- M-Mae ! Comment est-ce que tu m'as...

Il s'arrêta petit à petit de parler au fur et à mesure que ses yeux se tournaient vers Min Hyo.

- Et lui, ça doit être...

La jeune fille répondit tout en lui demandant, avec son regard, de se lever et de sortir.

- Min Hyo Kang. Il vivra avec nous à présent.

- Je refuse d'habiter sous le même toit que lui ! Je ne reviendrai pas tant qu'il sera là ! C'est soit lui, soit moi !

Le caissier, face au boucan que faisait Yuuji, réagit aussitôt :

- Hé les jeunes, allez vous disputer ailleurs !

Mae s'excusa et, sans causer plus d'ennui, invita Yuuji à faire comme demandé.

Une fois dehors, ils sentaient le vent d'automne à nouveau: un vent glacial à cette heure de la nuit. Le soleil s'était couché depuis longtemps et avait cédé sa place aux lumières des lampadaires. La plupart des magasins étaient fermés et le ciel ne comptait pas une seule étoile sur cette grande toile noire. Il n'y avait plus beaucoup de monde dans ce quartier à ce moment-là de la journée, contrairement en après-midi et en soirée. Ainsi, ils étaient complètement seuls.
Yuuji ne tremblait pas sous ce froid, il avait la tête légèrement enfouie sous sa veste, les yeux rivés vers ses pieds et les mains dans les poches. Ses sourcils froncés laissaient deviner qu'il était énervé mais n'osait parler. Ou n'en avait juste pas l'envie.
Mae, quant à elle, avait les bras croisés. Son gros col roulé gris sombre et son long par-dessus noir donnaient l'impression que sa peau était encore plus blanche. Elle fixait Yuuji d'un regard dépourvu d'émotion mais, au fond, elle voulait retrouver le Yuuji enjoué.

Bizarrement, ce fût Min Hyo qui brisa le silence.
- Cette situation me déplaît tout autant qu'à toi. Et je suspecte mon père d'être dans le coup. Mae ne m'intéresse pas le moins du monde. Ce qui m'intéresse c'est de savoir pourquoi mon père aurait accepté de lui prêter main forte dans tout cela.

Mae enchaîna :
- Je dois découvrir qui a acheté l'entreprise Tech&Mech juste avant que mon père ne le fasse. Ce n'est pas un hasard que cette femme ait décidé d'apparaître aujourd'hui. Elle sait quelque chose que seul mon père et moi savons. Je dois trouver son identité.

Yuuji ne releva pas les yeux. Il garda le silence un moment. Min Hyo continua alors:
- Si c'est bien cela qui te tracasse, je te promets qu'elle ne m'intéresse pas. Je suis sérieux.

Min Hyo gardait son ton monotone et pourtant, étrangement, il était convainquant. Ce n'était pas étonnant puisqu'il avait réussi à faire signer d'innombrables contrats jusqu'à maintenant.

Au bout d'un moment, Yuuji marmonna:
- Ce-ce n'est que professionnel donc...

Le plus vieux acquiesça de deux hochements de tête juste au moment où Yuuji relevait doucement les yeux vers lui. Son regard vert perçant brillait dans la nuit:
- Interdiction de poser un doigt sur elle dans ce cas.

- C'est d'accord.

Min Hyo fit de nouveau quelques hochements tout en se demandant dans quel genre de situation il venait de s'embarquer. À cette heure-là, il aurait dû être dans son lit à lire le rapport pour la réunion de demain. A la place, il se retrouve à gérer les problèmes de cœur d'un adolescent de 18 ans qui n'éprouve que de la haine à son égard. Pas que ce dernier point le dérange, il a en réalité que faire de sa relation avec Mae et Yuuji. D'un autre côté, il sait que s'il ne réagit pas en faveur de Yuuji, celui-ci pensera faussement qu'il est intéressé par Mae. S'ils doivent vivre sous le même toit, autant mettre les choses au clair.

- Si cet accord te convient Yuuji, rentrons à présent. Nous devons nous lever tôt pour rendre visite au directeur de Tech&Mech.
Lança Mae en l'invitant à monter dans la voiture.