Cette nuit, j’ai rêvé d’un autre monde,
où rien ne ressemblait au nôtre,
mais où tout était si semblable.
Un autre monde,
où les bibliothèques étaient pleines,
nourries à foison d’ouvrages et de leçons,
du sol jusqu’au plafond.
Un autre monde,
où pourtant, on ne lisait plus.
Un autre monde,
où on ne lisait plus les livres ; on les brûlait.
Un autre monde,
où les pompiers n’éteignaient plus les incendies,
mais les déclenchaient.
Un autre monde,
où les pages arrachées s’enflammaient,
les couvertures noircissaient,
les titres disparaissaient sous les degrés.
Un autre monde,
où l’on laissait faire la propagande et la censure,
où l’on laissait la milice commettre l’irréparable,
où l’on laissait les armes se pointer contre les conscients,
où l’on, bouches closes et yeux cousus, laissait le sang couler.
Un autre monde,
où l’on condamnait à l’oubli ceux qui refusaient les pages arrachées,
les couvertures noircies,
les titres effacés.
Un autre monde…
Qui bientôt, deviendra le nôtre.
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Fragments du triste monde
PoesíaIci est le refuge des âmes en peine et des coeurs heureux. Ici est le refuge de ceux qui aiment l'aventure et les rêves. Ici est le refuge de ceux qui osent, tentent, découvrent. Ici est le refuge des poètes. ( et accessoirement, de celles et ceux q...
