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Une fois réveillé, je sens mes épaules moins lourdes. J'ai la sensation d'avoir bien fait. Je nous ai laissé sur des mots durs mais nous nous sommes dit ce que nous avions à nous dire.

Je me lève et m'habille, plus lentement que je ne l'aurais souhaité. Pourtant tout va bien, alors pourquoi est-ce que mon corps me semble si vide ?

Je laisse mes cheveux décoiffés et me dirige vers l'université.Quelques gouttes d'une pluie peu assurée tombent sur mon nez et je glousse, mais mon rire reste coincé dans ma gorge.


La journée se passe pourtant sans encombre, trop occupé à penser à mes partiels qui approchent. Je n'arrive pourtant pas à rire, et je sens toujours ce vide en moins.

Je décide de le combler en sortant, le soir. Toujours dans une tenue agréable à admirer, j'arbore ce sourire arrogant que je déteste tant. Je souffle, cette sortie me semble vaine.


J'arrive dans la boîte et commande immédiatement une boisson. Je grimace rien qu'à l'odeur mais avale le tout trop rapidement.

Je danse contre les corps transpirants, tentant de bouger sans trop savoir comment. Je n'y arrive pas. Je le vois toujours à cette porte, me regardant avec ses grands yeux tristes. Je vois cette larme dévaler sa joue et une douleur me prend le ventre.

Je commande une seconde boisson, puis une nouvelle.

Je ne sais pas bien ce que je fais, ou ce que j'essaie de faire. Mais j'arrive enfin à profiter. Je ne vois plus ce qui m'entoure,seulement des formes informes qui bougent bien trop pour être perçues.


La boîte ferme. Il est pourtant encore tôt, mais ils disent fermer plus tôt tous les lundis. On est lundi, je ne sors jamais le lundi.

Je sors mon téléphone, je cherche à appeler un taxi. Je suis bien trop ailleurs pour marcher jusqu'à chez moi. Pourtant c'est sur le numéro de Minho que je tombe, et je ne peux m'empêcher de lui envoyer un message.

De toutes façons il ne s'en souviendra pas... Ou peut-être que c'est moi qui oublierai ? Je ne sais pas bien, je mettrai ça sur l'effet de l'alcool. Mais je dois lui parler.


Je ne suis qu'un idiot.
S'il te plaît, insulte moi. Encore et encore, jure. Je ne mérite que ta haine.


Je titube dans les rues, essayant de trouver mon chemin. Puis mon téléphone sonne, m'indiquant un nouveau message. Je le sors en hâte, le faisant tomber. Je le ramasse, m'asseyant par terre sous un lampadaire.


Je ne te hais pas, et je ne veux pas t'insulter.
Par contre oui, tu es un idiot.


Il ne me déteste pas, peut-être que j'ai encore une chance ? Ou peut-être qu'au contraire, il ne m'aime pas assez pour me détester...
Je range mon téléphone dans ma poche et tente de me lever.

Une fois chez moi, je m'écroule sur mon lit. Je ne sais même pas si j'ai fermé à clés en revenant, je ne sais même pas si mon téléphone est encore dans ma poche.

Je ne sais même pas ce que j'ai fait, aujourd'hui.


Je sais seulement que son visage en larmes me hante encore.

EX •|• HyunlixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant