Au dessus des nuages

Chapitre 3

Vendredi 21 avril 2017, Paris

14h00. J'ouvre les yeux difficilement et bouge les bras dans tous les sens à la recherche de mon téléphone.

4 appels en absence, 3 sms. Tous du même destinataire. Et merde! C'est ma compagnie, changement dans mon planning je dois partir ce soir sur le vol de nuit vers Los Angeles. Dites moi que je rêve. Je cris dans mon oreiller et me lève d'un coup pour me diriger vers la salle de bain. Je me rassied aussitôt. Très, très mauvaise idée Ionna. Ma tête tourne et va exploser. Le vol est à 21h00, je dois être à Charles De Gaulle à 19h30, il est 14h00. OK Ionna tu peux le faire.

15h00. Je me laisse à peine le temps de bien me réveiller que me voila en train de courir vers les jardins du Luxembourg. Le footing est la seule chose efficace pour se remettre rapidement d'une gueule de bois afin d'être opérationnelle par la suite. OK c'est méga dur de se motiver mais croyez moi ça marche et figurez vous que la, j'ai vraiment pas le choix, il faut que ça fonctionne.

20h15. On est en plein brief avec le Cabin Crew. La chef de cabine fait un point sur les passagers présents et sur ce qu'il faut savoir,

- Donc ce soir, nous avons 6 passagers qui sont visiblement connus. Des rappeurs si j'ai bien compris, voici ou il seront assis (elle nous désigne les sièges), Ionna tu seras sur leur section.

Des rappeurs? J'y connais rien au rap moi. Enfin je connais ce que s'y fait, les noms les plus connus quoi mais c'est vraiment pas mon domaine. J'interpelle la chef de cabine alors qu'elle se dirigeait à l'autre bout de l'avion

- Eh Daniella, tu en sais un peu plus sur eux? C'est quoi leur nom, ça se trouve je connais !

- Écoutes je ne me rappelle pas leurs noms, tu trouveras dans le galley la liste des passagers il y a leur noms.

Je me dirige sans plus attendre vers le galley (notre petit bureau ou tout se passe!) pour trouver la liste. Je regarde en face des numéros de sièges qu'elle m'a indiqué et trouve la liste de nom. Aucun nom ne m'interpelle, juste un, Ken Samaras. Ça me dit quelque chose mais impossible de le remettre.

20h45. Je n'ai pas le temps de plus réfléchir, nous devons embarquer les passagers. Je me tiens droite et bien souriante dans ma section et regarde les passagers arriver. Si vraiment le nom me dit quelque chose je devrais le reconnaitre quand il arrivera.

Et là je le vois. Évidemment que le nom me disait quelque chose, c'est un des rappeurs dont tout le monde parle aujourd'hui. Il a sortir récemment son deuxième album qui est en train de tout exploser. Même si je ne suis pas très rap, impossible de passer à côté. Il arrive vers sa place accompagné de 5 acolytes, ils sont tout sauf discrets. L'un deux, un grand barbu au regard sévère galère à trouver de la place pour son sac. Je m'approche d'eux,

- Besoin d'aide? Je n'attend pas de réponse, laissez moi faire

Je saisis sa petite valise et trouve une place un peu plus loin.

- Et voila je l'ai rangé juste la, dis-je en lui indiquant l'endroit

- Merci Madame l'hôtesse de l'air ! me crie un grand dreadé. Haks tu pourrais être gentil et dire merci on va pas tout faire à ta place!

Le fameux "Haks" me regarde et marmonne quelque chose que je crois comprendre comme être un "merci". Super aimable, mais bon, dans mon métier, malheureusement j'ai l'habitude. Je retourne trouver ma place auprès de mes collègues et nous nous préparons pour le décollage.

21h30. Une demi-heure après le décollage on peut procéder à la distribution des repas. J'arrive au niveau de la joyeuse bande qui est encore plus excitée que tout à l'heure. Je leur distribue les repas qu'ils avaient commandé et aucun ne me calcule vraiment, ils sont beaucoup trop occupés à raconter n'importe quoi. Je ne comprend pas grand chose, visiblement une histoire avec un chameau et des boucles d'oreilles. Je préfère de pas m'y attarder et mon concentrer sur ce que j'ai à faire.

1h00 du matin. Je suis adossée près de la porte des toilettes et en train de discuter avec une collègue. Le vol se passe bien, ma collègue, Nora, est très sympa et on prévoit donc de passer nos 48 heures d'escales ensemble. D'un seul coup je sens une présence derrière mois et me retourne brusquement, trop brusquement,

- Ho mince excusez moi, dis je bousculant la personne qui se tient juste derrière moi.

- Y'a pas de soucis, il relève la tête, le regard amusé. Et merde, Nekfeu.