Partie trois

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Harry s'était préparé durant tout le début de soirée. Il avait vu et revu son allure dans le miroir en s'assurant qu'il était parfait. À vrai dire, Harry était assez stressé à l'idée de sortir avec Louis ce soir. Il n'avait pas vraiment l'habitude de faire cela, et je ne savais donc pas comment s'y prendre. Mais le courant passait bien entre eux, alors il s'appuya sur ce fait pour se rassurer. Puis ça l'étonnerait que Louis fasse le difficile. Il n'avait pas du tout l'air d'être un garçon prétentieux. Cependant, il avait tout de même peur de ne pas pouvoir tenir toute la soirée. Louis n'avait pas l'air d'être la personne la plus bavarde du monde et Harry était très nul à faire la conversation. Il avait tout de fois appris à apprécier le silence au courant des années. Le fait que personne ne parle ne le dérangerait personnellement pas, mais il avait peur que ce le soit pour lui. Harry croyait en la puissance du mutisme, et de ce qu'il pouvait parfois signifier. Le silence pouvait être une autre parole. C'est ce qu'il avait étudié en philosophie au lycée et depuis, il avait appris à expérimenter les interactions sociales différemment. Ce fut à partir de ce moment là qu'il réalisa que la philosophie fut bel et bien l'ouverture de l'âme et la sagesse des esprits. Mais malheureusement, cette matière ne l'intéressait pas plus que cela. Il en avait eu sa claque au lycée et toutes les heures qu'il avait passé à gratter les doubles pages. Alors il espérait pouvoir partager ceci avec lui, espérant qu'il y soit réceptif.

Cela faisait maintenant plusieurs minutes qu'il tournait en rond dans son petit appartement en attendant qu'il soit l'heure. Il ne tenait plus sur place, il voulait voir Louis tout de suite. Autour de lui, les murs semblaient se rapprocher lentement, prêts à l'étouffer d'angoisse sous peu. Il évita au maximum de laisser ses pensées troublantes atteindre son cerveau. Au lieu de réfléchir, il se regarda encore. Face au miroir, il souffla. Ses doigts tirèrent sur le bas de sa chemise à carreaux pour tenter de la rendre un petit peu plus présentable mais abandonna en la voyant remonter à chaque fois. Au moins, son jean tout serré ne risquerait jamais de lui faire un sale coup. Ce qui était misérablement pas le cas de ses cheveux. Maintes et maintes gouttes d'eau furent jetées au milieu des mèches brunes emmêlées pour tenter de les dompter, mais il n'y avait rien à faire. Sa chevelure le dépitait, et elle n'était même pas encore très longue. Ses cheveux commençaient à peine à recouvrir le haut de ses oreilles. Alors avant de partir, il attrapa rapidement sa casquette puis l'enfonça à l'envers sur son crâne pour cacher la misère, comme on disait si bien.

Aussitôt les portes du métro passées, il sentit son stresse monter d'un cran. Ce fut lorsqu'il se retrouva enfermé autour de tous ces gens dans les transports que son cerveau se mit à bouillir. Il lui cria de faire demi-tour et d'annuler ce rendez-vous avec Louis. Sauf qu'en fond de lui, Harry avait réellement envie de le voir et d'apprendre à mieux le connaître. Il s'était passé quelque chose quand ses yeux se posaient sur lui. Quelque chose au fond de son ventre qui l'avait poussé à demander Louis de sortir avec lui. Et il se fichait qu'ils ne s'étaient vus que seulement deux fois. N'était-ce pas ce que les gens faisaient constamment avec les applications de rencontres ? Il se fichait aussi de ce qu'il se passait sur internet. Il n'avait pas besoin de quelqu'un pour lui dire comment gérer sa nouvelle rencontre. Tout ce qu'il savait, c'est que Louis lui plaisait et qu'il avait accepté de le rejoindre ce soir. Il allait tout faire pour que cela marche et qu'ils se revoient, encore et encore, jusqu'à ce que l'été s'étouffe dans les feuilles orangées de l'automne et que la nouvelle saison les arrachent l'un de l'autre.

C'est à Saint-Paul, dans le quartier du marais qu'il rejoignit Louis. Ce dernier était arrivé en avance. En montant les marches de la sortie de métro, Harry l'aperçut plus haut, près de la bouche. De dos, il ne le vit pas arriver. Harry en profita ainsi pour arriver derrière lui et le faire sursauter en pinçant ses hanches soudainement. Louis lâcha un léger cri aigu avant de se retourner et de voir le plus grand lui faire face. Il se mit ensuite à rire en bousculant Harry gentiment. Leurs rires s'éteignirent après quelques secondes puis le silence prit possession de leur bulle. Ils se regardèrent sans rien dire avant de rire à nouveau. La première chose qu'il se dit dans sa tête, c'est que Louis était très beau ce soir. Il portait un simple t-shirt blanc avec un short beige et pourtant il rayonnait comme s'il portait une tenue royale. Il ressemblait à un prince. Le prince du soleil. D'ailleurs, les rayons orangées s'abattirent sur son visage et l'aveugla férocement. Ainsi, Louis dû lever la tête pour regarder Harry qui était plus grand que lui, tout en ayant les yeux plissés et une main sur son front pour tenter de se protéger de la lumière. Il le trouvait adorable comme ça.

De là-haut [larry]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant